[79] Le Journal n°23 fév/mar 2013
[79] Le Journal n°23 fév/mar 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°23 de fév/mar 2013

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général des Deux-Sèvres

  • Format : (300 x 400) mm

  • Nombre de pages : 22

  • Taille du fichier PDF : 12,8 Mo

  • Dans ce numéro : budget 2013.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 6 - 7  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
6 7
page4 Vieillir chez soi Plus d'autonomie plus longtemps Avec l'allongement de la durée de vie, l'accompagnement des personnes âgées est devenu un véritable enjeu de société et une priorité de l'action politique territoriale. En 2013, le Conseil général confirme son action en faveur du maintien à domicile des personnes âgées, consacrant 16 Me au versement de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). être autonome grâce à l'APA Céline Goudeau est évaluatrice APA dans le secteur de l'AMS (antenne médico-sociale) de Parthenay. La jeune femme alterne entre ses missions d'évaluation des besoins des personnes âgées et/ou handicapées et le traitement administratif des demandes d'aides à domicile. à partir de son « enquête de terrain », l'évaluatrice met en œuvre des plans d'aide personnalisés, dans l'intérêt des personnes âgées et de leur famille. Quel est l'intérêt pour la personne âgée de rester à son domicile le plus longtemps possible ? Le fait d'être dans un environnement connu et de pouvoir conserver des repères, avec ses propres meubles, ses animaux, ses petites habitudes du quotidien, est un discours qui revient régulièrement. Quand elles restent chez elles, les personnes peuvent librement choisir ce qu'elles mangent, l'heure à laquelle elles mangent, ce qu'elles vont regarder à la TV, etc. Elles gardent leur indépendance, ce qui n'est pas toujours le cas dans un cadre de vie collectif. La séparation avec son cadre de vie peut être vécue comme un véritable déchirement. Quelles sont les aides à domicile comprises dans l'APA (allocation versée par le Conseil général, voir encadré) ? L'APA, allouée sous des conditions de revenus et selon le degré de dépendance de la personne (évaluée par la grille nationale AGGIR), participe au financement des aides à domicile, c'est-à-dire à l'emploi d'auxiliaires de vie pour effectuer tous les actes essentiels de la vie, comme la toilette, la prise de repas, l'aide au lever et au coucher et quelques tâches ménagères. Nous proposons toujours un plan d'aide individualisé en s'appuyant sur les critères rigoureux de la grille AGGIR, pour répondre au plus près aux besoins de la personne. Nous essayons d'inclure les aidants familiaux, qui peuvent régulièrement échanger avec les auxiliaires de vie. Dans un couple, nous faisons en sorte que la personne très sollicitée par le handicap ou la maladie du conjoint, puisse disposer de temps pour elle, de sorties et de loisirs. Il faut éviter autant que possible les situations d'épuisement. Y-a-t-il d'autres aides qui permettent de simplifier le quotidien de personnes âgées à mobilité réduite ? En dehors de l'aide aux actes essentiels de la vie, l'APA intervient aussi dans le financement de la téléassistance, de l'accueil de jour ou des portages de repas. Pour les personnes ne pouvant pas bénéficier de l'APA, le Conseil général intervient à travers l'aide sociale pour une aide ménagère ou une aide aux courses, mais sous conditions de ressources. La collectivité apporte également des aides financières à l'aménagement des logements, dans le cadre de son programme d'intérêt général de lutte contre la précarité énergétique et de l'habitat dégradé. Enfin, la caisse de retraite peut aussi financer de l'aide ménagère, de l'aide aux courses ou encore financer des aménagements dans sa maison (ndlr : pour l'élargissement de portes ou la pose de barres d'appui, par exemple). L'isolement des personnes est une problématique majeure en milieu rural. Quelles sont les possibilités pour les personne âgées et leurs aidants de rompre cet isolement ? Certaines associations proposent des activités de loisirs adaptés, mais selon l'emplacement géographique, l'offre est toujours perfectible... Des structures comme les CLIC permettent de faire de la prévention avec les aidants familiaux. On peut également considérer l'accueil de jour, qui se développe dans les EHPAD du département, comme une manière de rompre l'isolement. Il peut y avoir des animations communes avec les résidents de l'EHPAD. Actuellement, ce dispositif est essentiellement destiné aux personnes présentant des troubles cognitifs. Les auxiliaires de vie, bien que ce ne soit pas leur rôle premier, permettent aussi d'apporter du lien social. ◆ repères Selon l’INSEE, 80% des personnes de plus de 60 ans souhaitent rester chez elles le plus longtemps possible. En Deux-Sèvres, 7410 personnes âgées ont bénéficié de l'APA en 2012. Céline Goudeau en mission d'évaluation chez Maria et Raymond, 83 et 89 ans L’allocation personnalisée d'autonomie (APA) en questions à quoi donne-t-elle droit ? L’APA, destinée aux personnes âgées de plus de 60 ans est un droit universel dont les montants maximums sont déterminés en fonction de la perte d’autonomie et des ressources du bénéficiaire. Elle permet soit de faciliter le maintien à domicile ou d'aider à régler les frais d'hébergement en EHPAD. Quelles sont les conditions pour en bénéficier ? • avoir 60 ans ou plus,• être en situation d’une perte d’autonomie, nécessitant une aide pour les actes essentiels de la vie,• résider de façon stable et régulière en France,• pour une personne étrangère, être en situation régulière en matière de séjour en France. Quel est le montant de l'APA à domicile ? L’instruction de la demande d’APA repose sur une évaluation de la situation de la personne âgée. L'évaluateur s’appuie sur la grille d’évaluation AGGIR qui identifie le degré de perte d’autonomie répertorié en six groupes iso-ressources. Seuls les groupes 1 à 4 peuvent ouvrir droit à l’APA. Le montant touché par le bénéficiaire dépendra du plan d'aide accordé (nombre d'heures d’aide par mois) et des ressources du ménage. Si les ressources mensuelles ne dépassent pas 700 €, le bénéficiaire s'acquitte de toute participation. « Rester libres de nos mouvements » Maria et Raymond, 83 et 89 ans, Pays de Gâtine « Tant que nous pourrons être actifs, nous resterons chez nous. Rester à domicile, c'est pouvoir continuer à nous occuper de notre jardin, de notre chien, à recevoir la famille et à l'aider. Un de nos fils est exploitant agricole, et je lui donne régulièrement un coup de main pour le vêlage ». Quand Raymond part s'occuper de la ferme voisine de son fils, ou vaque à ses nombreux loisirs (pêche, matchs de foot, promenades,...), Maria, son épouse, ne reste jamais seule longtemps. « En raison de l'état de santé de ma femme, nous avons des auxiliaires de vie qui viennent nous aider 2 fois par jour, à 9h et à 19h. Elles aident à effectuer les gestes du quotidien (habillement, toilette,...) et nous apportent une aide pour le ménage, quand c'est nécessaire. Et elles ne sont pas là que pour travailler ! » se plaît à rappeler Raymond qui apprécie les moments de convivialité de ces visites quotidiennes. « Quand Maria a dû être hospitalisée, on nous a informés sur les différentes aides existantes. Aujourd'hui, nous faisons une demande de renouvellement de l'APA car c'est une aide précieuse qui nous permet de rester libres de nos mouvements ». Conseil général des Deux-Sèvres Le JOURNAL I février - mars 2013 I n°23
Vieillir chez soi page5 Adapter l'environnement à la personne Ergothérapeutes, Gabrielle Wuthrich et Céline Manceau interviennent au domicile des personnes âgées pour établir un diagnostic de leur situation. à partir de celui-ci, elles préconisent des aménagements individualisés destinés à faciliter durablement le quotidien des personnes désireuses de continuer à vivre dans leur environnement privé. Rencontre. entourage familial et enfin de son environnement. L'objectif est de trouver les solutions permettant d'améliorer ou de maintenir les capacités des personnes dans leur propre environnement. Comment se déroule le diagnostic ? G.W. : Nous invitons les gens à nous montrer comment ils fonctionnent, nous les mettons en situation pour voir comment ils réalisent leurs gestes quotidiens.C.M. : En visualisant ce fonctionnement, on va pouvoir déjà donner des conseils, guider, essayer différemment, être force de proposition. Ce qui nous différencie de certains évaluateurs, c'est d'être au-delà du questionnement, en dehors d'une simple grille d'évaluation. Quels types de gestes mettez-vous en situation ? Gabrielle Wuthrich et Céline Manceau, deux ergothérapeutes deux-sévriennes au service du bien-être et de l'autonomie des personnes âgées Qu'est-ce qui conduit les personnes âgées à faire appel à une ergothérapeute exerçant, comme vous, en libéral ? Gabrielle Wuthrich : Le fait que l'ergothérapie ne soit pas prise en charge par la sécurité sociale ne facilite pas les demandes directes. Ce sont plutôt les institutions qui font appel à nous. J'ai passé par exemple une convention avec l'Hôpital de Niort dont l'équipe mobile de gériatrie ne comprend plus d'ergothérapeute intégrée. Cette équipe, qui intervient dans les situations de retour à domicile après un passage aux urgences ou un séjour hospitalier, a besoin de l'intervention d'une ergothérapeute pour poser un diagnostic de la situation de la personne âgée dans son environnement. Les réseaux de gérontologie peuvent également faire appel à nous, tout comme les CLIC. En tant que libérales, nous avons en effet la chance de pouvoir intervenir aux domiciles des personnes, ce que ne peuvent pas faire nos collègues travaillant en établissement. Céline Manceau : Nous sommes également sollicitées via l'Agence nationale d'Amélioration de l'Habitat (ANAH). Depuis 2011, les dossiers de demande de subvention de travaux liés à une perte d'autonomie déposés auprès de l'ANAH doivent comporter un rapport d'ergothérapeute. En quoi consiste ce rapport ? C.M. : Il doit mettre en lien la perte d'autonomie et le projet d'amélioration de l'habitat, d'où un diagnostic double : de l'autonomie de la personne et de son environnement. G.W. : Cette relation entre l'individu et son environnement est au cœur de notre profession ! C.M. : Nous faisons un diagnostic global : de la personne, de sa situation de santé et de sa mobilité mais aussi de son « Le maintien à domicile c'est continuer de vivre à domicile, ce n'est pas juste être chez soi. » C.M. : Comme on ne peut pas voir tous les actes de vie quotidienne, nous ciblons en fonction de la demande initiale. Mais la demande déborde souvent quand la personne se rend compte de ce que nos conseils peuvent apporter ! G.W. : Les gens n'imaginent souvent pas ce qu'ils pourraient faire avec quelques aménagements. Nous sommes aussi là pour leur dire les possibles. Ils sont parfois confrontés à des choses très difficiles, des obstacles énormes et n'imaginent pas qu'il puisse y avoir des manières soit de les contourner soit de les enlever ! De plus, beaucoup de personnes âgées n'ont pas l'habitude de demander de l'aide : « on s'en est toujours sorti tout seul, on a toujours travaillé, on a eu la vie dure, ce n'est pas maintenant qu'on va se laisser aller... ». Du coup, quelques-uns vivent chez eux dans des conditions incroyables, parfois même dangereusement... Vos préconisations sont toujours personnalisées ? C.M. : C'est tout l'intérêt de notre métier. Si nous n'avions qu'une vision technique des aménagements, ça ne fonctionnerait pas. Pour établir notre diagnostic, nous échangeons et prenons en compte les capacités des personnes, leur santé, leurs limites, mais aussi leurs désirs, leurs conditions et leurs habitudes de vie. Il s'agit de permettre au maintien à domicile de durer plus mais surtout mieux en adaptant le contexte de vie à la personne. G.W. : Nous ne venons pas avec des solutions. Nous venons réfléchir avec les gens. Le maintien à domicile c'est continuer de vivre à domicile, ce n'est pas juste être chez soi. Nous intervenons pour que la personne soit en harmonie avec son environnement, avec ce qu'elle fait tous les jours. Nos préconisations concernent des adaptations de l'environnement ou de la manière d'agir ou de l'organisation de la journée... Nous sommes obligées de tenir compte de l'adhésion de la personne.C.M. : C'est la personne qui décide. C'est elle, dans toute sa complexité, qui est au cœur de notre action et que nous valorisons jusqu'à, parfois, lui redonner la place qu'elle a perdue dans la cellule familiale. Ma satisfaction quand je repars de chez quelqu'un qui m'a accueillie en me disant « je ne peux plus faire... », c'est quand il me dit « Oh merci, qu'est-ce que je suis content, je vais pouvoir faire ça ! ». Et là je me dis que j'ai réussi à entrouvrir la porte des possibles ! Le but est de permettre à ces gens de s'y retrouver mieux, d'être mieux chez eux, d'être mieux dans leurs choix. Comment conciliez-vous cette recherche de bien-être avec la prévention des risques ? G.W. : Le notion de risque est nécessairement intégrée à la réflexion. Néanmoins, vouloir réduire absolument tout risque pourrait interdire certains maintiens à domicile. Nous allons axer nos interventions sur la sécurité, notamment la prévention de la chute, mais en pensant les choses un peu plus largement, en cherchant avec les personnes elles-mêmes le bon équilibre avec leurs habitudes de vie.C.M. : Nous devons soupeser les risques. Dire « là, non, c'est trop dangereux » mais aussi « là oui, soyez rassurés, tout va bien, ça fonctionne très bien, ne vous empêchez pas d'aller voir vos fleurs pousser dans votre jardin, ne vous interdisez pas l'extérieur, oui, vous pouvez encore faire la cuisine... ». Il faut trouver le bon équilibre. ◆ L'ergothérapie, qu'est-ce que c'est ? Encore méconnue du grand public, l'ergothérapie n'est pourtant pas une nouvelle venue parmi les professions de santé : cela fait 70 ans environ que des ergothérapeutes interviennent dans diverses institutions (centres spécialisés, hôpitaux, EHPAD...) pour améliorer l'autonomie des personnes âgées et/ou handicapées. Souvent intégrés à des équipes de santé pluridisciplinaires, les ergothérapeutes aident les personnes souffrant d'un déficit d'autonomie à retrouver l'indépendance nécessaire à leur vie de tous les jours. Cette réadaptation est toujours personnalisée et concerne autant le geste (« les façons de faire » sa cuisine par exemple) que l'environnement (l'organisation du lieu cuisine par exemple). Véritables spécialistes de l'interaction entre l'individu, son activité et son environnement, les ergothérapeutes sont de plus en plus sollicités pour concevoir les aménagements les plus adaptés à la situation des personnes souhaitant vivre leurs vieux jours à domicile. Le CAUE à vos côtés Vous souhaitez aménager votre domicile pour l'ajuster à votre situation ou réfléchissez à construire une maison accessible et adaptée au vieillissement ? Les architectes conseillers du Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE) se tiennent à votre disposition pour vous aider gratuitement et en toute indépendance à faire les bons choix. Pour en savoir plus, visitez www.caue79.fr/ou téléphonez au 05 49 28 06 28. Qui contacter pour connaître les aides dont vous pouvez bénéficier ? Votre CLIC : • Mellois : 05 49 29 79 79• Gâtine : 05 49 63 45 70• Niortais : 05 49 06 78 85• Bressuirais : 05 49 65 52 74• Thouarsais : 05 49 67 83 53• Haut-Val de Sèvre : 05 49 76 42 63• Le PACT Deux-Sèvres : 05 49 09 23 23 www.pact-habitat.org• L'Agence Départementale d'Information sur le Logement (ADIL) : 05 49 28 08 08 www.adil79.org• L'Agence Nationale de l'Habitat (ANAH) : 05 49 06 89 17/www.anah.fr Votre habitation est-elle adaptée au maintien à domicile ? Quelques points de vigilance... Bien que chaque situation soit unique, quelques principes généraux s'avèrent importants à connaître pour vieillir le plus sereinement possible chez soi. La toute première règle consiste à réduire les possibilités de chuter. En effet, 90% des chutes accidentelles concernent les plus de 65 ans. La chute est même la première cause de décès accidentel au-delà de 65 ans. Enfin, 40% des personnes hospitalisées après une chute ne peuvent plus retourner vivre chez elles... Pour diminuer les risques de chute, il est important : • de ne laisser traîner aucun obstacle dans les lieux de passage,• de bénéficier d'un éclairage accessible facilement et, surtout, uniforme et efficace dans et entre chaque pièce,• de disposer de points d'appui solides dans les lieux de passage,• d'avoir des rangements accessibles (pour ne pas se mettre en danger en montant par exemple sur une chaise),• et d'éviter les sols glissants. Il est également important de signaler à votre référent santé les troubles de l'équilibre, de la vision et/ou du sommeil dont vous souffrez : ils sont peut-être induits par vos médicaments et dans, tous les cas, ils fragilisent votre situation. Conseil général des Deux-Sèvres Le JOURNAL I février - mars 2013 I n°23



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :