page4 Vieillir chez soi Plus d'autonomie plus longtemps Avec l'allongement de la durée de vie, l'accompagnement des personnes âgées est devenu un véritable enjeu de société et une priorité de l'action politique territoriale. En 2013, le Conseil général confirme son action en faveur du maintien à domicile des personnes âgées, consacrant 16 Me au versement de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). être autonome grâce à l'APA Céline Goudeau est évaluatrice APA dans le secteur de l'AMS (antenne médico-sociale) de Parthenay. La jeune femme alterne entre ses missions d'évaluation des besoins des personnes âgées et/ou handicapées et le traitement administratif des demandes d'aides à domicile. à partir de son « enquête de terrain », l'évaluatrice met en œuvre des plans d'aide personnalisés, dans l'intérêt des personnes âgées et de leur famille. Quel est l'intérêt pour la personne âgée de rester à son domicile le plus longtemps possible ? Le fait d'être dans un environnement connu et de pouvoir conserver des repères, avec ses propres meubles, ses animaux, ses petites habitudes du quotidien, est un discours qui revient régulièrement. Quand elles restent chez elles, les personnes peuvent librement choisir ce qu'elles mangent, l'heure à laquelle elles mangent, ce qu'elles vont regarder à la TV, etc. Elles gardent leur indépendance, ce qui n'est pas toujours le cas dans un cadre de vie collectif. La séparation avec son cadre de vie peut être vécue comme un véritable déchirement. Quelles sont les aides à domicile comprises dans l'APA (allocation versée par le Conseil général, voir encadré) ? L'APA, allouée sous des conditions de revenus et selon le degré de dépendance de la personne (évaluée par la grille nationale AGGIR), participe au financement des aides à domicile, c'est-à-dire à l'emploi d'auxiliaires de vie pour effectuer tous les actes essentiels de la vie, comme la toilette, la prise de repas, l'aide au lever et au coucher et quelques tâches ménagères. Nous proposons toujours un plan d'aide individualisé en s'appuyant sur les critères rigoureux de la grille AGGIR, pour répondre au plus près aux besoins de la personne. Nous essayons d'inclure les aidants familiaux, qui peuvent régulièrement échanger avec les auxiliaires de vie. Dans un couple, nous faisons en sorte que la personne très sollicitée par le handicap ou la maladie du conjoint, puisse disposer de temps pour elle, de sorties et de loisirs. Il faut éviter autant que possible les situations d'épuisement. Y-a-t-il d'autres aides qui permettent de simplifier le quotidien de personnes âgées à mobilité réduite ? En dehors de l'aide aux actes essentiels de la vie, l'APA intervient aussi dans le financement de la téléassistance, de l'accueil de jour ou des portages de repas. Pour les personnes ne pouvant pas bénéficier de l'APA, le Conseil général intervient à travers l'aide sociale pour une aide ménagère ou une aide aux courses, mais sous conditions de ressources. La collectivité apporte également des aides financières à l'aménagement des logements, dans le cadre de son programme d'intérêt général de lutte contre la précarité énergétique et de l'habitat dégradé. Enfin, la caisse de retraite peut aussi financer de l'aide ménagère, de l'aide aux courses ou encore financer des aménagements dans sa maison (ndlr : pour l'élargissement de portes ou la pose de barres d'appui, par exemple). L'isolement des personnes est une problématique majeure en milieu rural. Quelles sont les possibilités pour les personne âgées et leurs aidants de rompre cet isolement ? Certaines associations proposent des activités de loisirs adaptés, mais selon l'emplacement géographique, l'offre est toujours perfectible... Des structures comme les CLIC permettent de faire de la prévention avec les aidants familiaux. On peut également considérer l'accueil de jour, qui se développe dans les EHPAD du département, comme une manière de rompre l'isolement. Il peut y avoir des animations communes avec les résidents de l'EHPAD. Actuellement, ce dispositif est essentiellement destiné aux personnes présentant des troubles cognitifs. Les auxiliaires de vie, bien que ce ne soit pas leur rôle premier, permettent aussi d'apporter du lien social. ◆ repères Selon l’INSEE, 80% des personnes de plus de 60 ans souhaitent rester chez elles le plus longtemps possible. En Deux-Sèvres, 7410 personnes âgées ont bénéficié de l'APA en 2012. Céline Goudeau en mission d'évaluation chez Maria et Raymond, 83 et 89 ans L’allocation personnalisée d'autonomie (APA) en questions à quoi donne-t-elle droit ? L’APA, destinée aux personnes âgées de plus de 60 ans est un droit universel dont les montants maximums sont déterminés en fonction de la perte d’autonomie et des ressources du bénéficiaire. Elle permet soit de faciliter le maintien à domicile ou d'aider à régler les frais d'hébergement en EHPAD. Quelles sont les conditions pour en bénéficier ? • avoir 60 ans ou plus,• être en situation d’une perte d’autonomie, nécessitant une aide pour les actes essentiels de la vie,• résider de façon stable et régulière en France,• pour une personne étrangère, être en situation régulière en matière de séjour en France. Quel est le montant de l'APA à domicile ? L’instruction de la demande d’APA repose sur une évaluation de la situation de la personne âgée. L'évaluateur s’appuie sur la grille d’évaluation AGGIR qui identifie le degré de perte d’autonomie répertorié en six groupes iso-ressources. Seuls les groupes 1 à 4 peuvent ouvrir droit à l’APA. Le montant touché par le bénéficiaire dépendra du plan d'aide accordé (nombre d'heures d’aide par mois) et des ressources du ménage. Si les ressources mensuelles ne dépassent pas 700 €, le bénéficiaire s'acquitte de toute participation. « Rester libres de nos mouvements » Maria et Raymond, 83 et 89 ans, Pays de Gâtine « Tant que nous pourrons être actifs, nous resterons chez nous. Rester à domicile, c'est pouvoir continuer à nous occuper de notre jardin, de notre chien, à recevoir la famille et à l'aider. Un de nos fils est exploitant agricole, et je lui donne régulièrement un coup de main pour le vêlage ». Quand Raymond part s'occuper de la ferme voisine de son fils, ou vaque à ses nombreux loisirs (pêche, matchs de foot, promenades,...), Maria, son épouse, ne reste jamais seule longtemps. « En raison de l'état de santé de ma femme, nous avons des auxiliaires de vie qui viennent nous aider 2 fois par jour, à 9h et à 19h. Elles aident à effectuer les gestes du quotidien (habillement, toilette,...) et nous apportent une aide pour le ménage, quand c'est nécessaire. Et elles ne sont pas là que pour travailler ! » se plaît à rappeler Raymond qui apprécie les moments de convivialité de ces visites quotidiennes. « Quand Maria a dû être hospitalisée, on nous a informés sur les différentes aides existantes. Aujourd'hui, nous faisons une demande de renouvellement de l'APA car c'est une aide précieuse qui nous permet de rester libres de nos mouvements ». Conseil général des Deux-Sèvres Le JOURNAL I février - mars 2013 I n°23 |