[79] Le Journal n°23 fév/mar 2013
[79] Le Journal n°23 fév/mar 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°23 de fév/mar 2013

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Conseil Général des Deux-Sèvres

  • Format : (300 x 400) mm

  • Nombre de pages : 22

  • Taille du fichier PDF : 12,8 Mo

  • Dans ce numéro : budget 2013.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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page14 Apprendre et comprendre L'éducation populaire à pied d’œuvre La mondialisation des échanges, des flux de biens, de personnes et d'informations, complique bien souvent la lecture du monde qui nous entoure. Comment agir pour le transformer, sans en saisir toutes les subtilités ? En partant de ce constat, l'éducation populaire, ou l'apprentissage pendant son temps libre, prend tout son sens. Quand sciences riment avec plaisir Avec le programme Terre de Sciences, l'accès à la connaissance devient ludique. Caroline Flament travaille depuis 2012 à la proposition d'un programme riche et accessible, qui permet de rassembler toutes les disciplines, tous les publics, toutes les initiatives locales et tous les territoires, sous un même pavillon. Présentations. Quelle est la vocation de Terre de Sciences (TDS) ? Il s'agit d'événements gratuits qui permettent à tout un chacun de recueillir la matière souhaitée pour se créer son opinion, autour d'une définition très large des sciences (ndlr : sciences humaines, sciences physiques, sciences de la vie...). À l'origine, il s'agissait d'apporter des connaissances citoyennes (l'art de réfléchir sur la politique par exemple) dans l'optique de susciter plus de participation. L'éducation populaire, qu'est-ce que c'est ? Impossible de se limiter à une seule définition tant les acteurs sont nombreux à s'être appropriés le concept. L'éducation populaire recouvre l'idée d'un apprentissage qui s'effectue en dehors des structures traditionnelles d'enseignement. C'est l'éducation de chacun par chacun qui reconnaît la volonté et la capacité de progresser, à tous les âges de la vie. C'est aussi l'accès au savoir dans son sens large, intégrant la culture dite populaire (culture ouvrière, des paysans, de la banlieue, etc.) et s'intéressant aussi bien aux arts, qu'aux sciences, à la philosophie, à la politique... Véritable courant de pensée, elle est souvent considérée comme un moyen d'améliorer le système social, favorisant la participation citoyenne. Depuis le XVIII e siècle, l'éducation populaire a ainsi traversé de nombreux mouvements : le christianisme social, les mouvements laïques, comme la Ligue de l'enseignement, en passant par le mouvement ouvrier, où elle est perçue comme un vecteur de développement social communautaire, permettant à chacun de s'épanouir et par là-même de trouver une place dans la société. Comment le programme a-t-il évolué au fil des années ? En 2009, le projet de départ s'articulait autour de l'événementiel proposé par l'espace Mendès-France de Poitiers, dédié aux sciences. À partir de 2010, le Conseil général a proposé lui-même des thèmes et des intervenants en lien avec le développement durable et l'alimentation. En 2012, le visuel a changé, tout comme l'orientation générale du dispositif. Nous avons souhaité lier la programmation aux différentes compétences du Conseil général, mais aussi à un événementiel local, en variant les lieux d'accueil des événements. Tout cela a permis d'être plus pertinent sur les thèmes proposés et les intervenants choisis, tout en restant très accessible. Comment sélectionnez-vous les thèmes abordés ? La programmation doit toujours se rapporter aux 5 grands défis qui guident la politique départementale. Ces défis sont : la crise financière et la mondialisation des échanges, la marchandisation du vivant liée à l'évolution des rapports entre sciences et technologies, le rapport au savoir, à la connaissance et à la culture, l’urgence écologique et le délitement du contrat républicain. Il s'agit de donner à comprendre des défis auxquels notre monde est confronté pour donner des pistes d'actions. Cependant, il nous arrive d'ouvrir à des sujets plus spécifiques, afin de toucher des publics professionnels, également demandeurs. Ainsi, une conférence sur les routes est en projet. Sur ce type de sujet, le défi est de séduire à la fois le grand public et des professionnels, dont les missions et les attentes sont parfois très hétérogènes. Pour ce faire, nous pourrions découper l’événement en deux temps forts : une après-midi dédiée aux professionnels, et une soirée dédiée au grand public. Comment faire en sorte que des thématiques très spécifiques puissent justement intéresser le grand public ? Nous travaillons de manière transversale avec les différents services du Conseil général. Cette participation me semble essentielle car je ne peux pas évaluer toute seule la portée et l'intérêt d'une thématique spécialisée. Ainsi, un thème comme les mécanismes cognitifs de la mémoire, a priori moins « facile » qu'un thème sur le développement durable, a pu être traité, avec le concours du Pôle des solidarités du Conseil général. Cela nous a permis de toucher de nouveaux publics comme les personnes âgées, leurs accompagnants ou aidants et les professions médico-sociales. Comment les partenaires sont-ils inclus dans TDS ? Nos partenaires sont intéressés par la visibilité offerte au sein du programme TDS. En revanche, si c'est un événement co-organisé avec le Conseil général, nous finançons une partie des frais d'organisation et de la communication de l’événement (affiches abribus, brochures...). Soit nous proposons nous-mêmes les thèmes et les intervenants, soit nous accompagnons des initiatives pré-existantes. Quel est le retour du public sur ces événements ? De manière générale, il est très positif. Le fait de co-organiser les conférences, tables-rondes ou projections-débats avec les associations et d'autres collectivités locales a porté ses fruits partout, même lorsque les événements étaient organisés en dehors de Niort. Nous sommes parvenus à attirer des Deux-Sévriens de villes limitrophes, ce qui prouve que les personnes intéressées par une conférence sont prêtes à faire le déplacement ! Et pour tous ceux qui ont manqué un événement, il faut savoir que la plupart des conférences sont filmées. Les vidéos sont mises en ligne sur le site Internet du Conseil général depuis 2012, en cliquant sur l'onglet « vidéothèque ». Des projets à venir ? Nous souhaiterions proposer des conférences en lien avec les thèses que nous subventionnons, réalisées dans l'enceinte du CNRS. Il s'agirait de les contextualiser, en les insérant par exemple dans le cadre des Assises Agri-Futur, organisées par le Conseil général. Les idées ne manquent pas ! ◆ Caroline Flament, chargée de mission "Accès à la connaissance" et de la programmation Terre de Sciences Terre de Sciences : saisir les enjeux d'un monde qui bouge Le concept : Un calendrier de plusieurs dizaines de manifestations gratuites à caractère scientifique, programmées par semestre. Des expositions, des conférences, des sorties, des animations développées partout en Deux-Sèvres et menées par des partenaires publics et privés. L'objectif : Le partage de la connaissance au plus grand nombre. Permettre à chacun d’avoir accès à la culture scientifique. Donner l’opportunité de s’approprier une problématique sous des approches différentes et par des supports variés. En somme, donner à voir une conception nouvelle du savoir, davantage tournée vers l'humain. Les thèmes : Laïcité, logiciels libres, histoires et cultures latino-américaines, compostage, horticulture, architecture locale... Autant de thèmes que de défis à relever ! En effet, la programmation de conférences contribue à mieux appréhender cinq grandes problématiques actuelles, qui guident la politique locale ; la crise financière et la mondialisation des échanges ; la marchandisation du vivant liée à l'évolution de notre rapport aux technologies ; l'accès au savoir, à la connaissance et à la culture ; l’urgence écologique et le délitement du contrat républicain. Consultez le programme pages 16 et 17 ou sur www.deux-sevres.com Conseil général des Deux-Sèvres Le JOURNAL I février - mars 2013 I n°23
Apprendre et comprendre page15 De la connaissance à la compréhension : les cours de l'université populaire Sud Deux-Sèvres Partager les connaissances pour permettre à chacun de comprendre le monde dans lequel il vit : c'est l'objectif de tous ceux qui s'engagent sur la voie de l'éducation populaire. Rencontre avec Kim Delagarde et Sarah Klingler, initiateurs de l'Université populaire Sud Deux-Sèvres. Des cours ouverts à tous Vous êtes tous deux très intégrés dans le milieu associatif mellois. Comment l'idée vous est-elle venue de créer une université populaire ? Kim Delagarde : Nous cherchions depuis un moment à offrir une autre forme d'approche de savoir que celle qui est pratiquée par la plupart des structures existantes qui proposent principalement des conférences-débat, des ateliers, des projections suivies de discussions... Nous souhaitions trouver une formule qui permette de prendre le temps et dont le contrat soit clairement une transmission de connaissance sans a priori de débat, ou de convictions. Sarah Klingler : La difficulté, c'est de débattre sur des sujets dont les pré-requis ne sont pas maîtrisés. On se cantonne du coup à l'échange d'opinions mais on ne construit pas forcément un avis argumenté. L'idée de l'université populaire, c'est de se mettre en amont du débat. De donner des éléments de fond qui permettent d'étayer ensuite des prises de position. Proposer des cycles de cours plutôt que des conférences permet de mieux répondre à cette problématique ? SK. : Lorsqu'on assiste à une conférence, il nous manque souvent des éléments de compréhension des questions abordées. Du coup, si au bout d'un quart d'heure, vous n'avez pas compris quelque chose, vous risquez de décrocher et pouvez au mieux poser votre question à la fin. En proposant des cours, on touche aussi un public plus large. Les gens peuvent venir en se disant « ça m'intéresse mais je n'y connais rien » alors qu'ils n'iraient pas forcément assister à une conférence sur le même thème en se disant « j'y connais rien et je vais être perdu ». Derrière le cours, il y a l'idée qu'on peut arriver un peu « vierge ». KD. : Même si le terme de « cours » peut faire peur, il a le mérite d'être clair sur le contrat proposé : « je vais au cours pour apprendre et la personne qui assure le cours est là pour m'expliquer ». Il devient donc légitime de l'interrompre pour l'interroger sur tel ou tel point qui n'est pas compris. De la spéculation, aux insectes du jardin en passant par l'Amérique latine et le brasage... Les thématiques des cours sont très diverses. Comment les choisissez-vous ? SK. : L'idée, c'est que les cours soient mis en place par les gens qui ont envie qu'ils existent. Les gens qui viennent en disant « vous ne voudriez pas faire un cycle de cours sur tel ou tel sujet... ? », on leur répond « nous non mais toi oui ! » C'est la logique ! à partir du moment où 3 ou 4 personnes consacrent du temps à définir ce qu'ils veulent vraiment et à rechercher un intervenant (avec le soutien de l'ensemble de l'association), le cycle a une légitimité en soi. C'est ce qui explique la diversité du programme et des thématiques qui sont abordées. Nous ne sommes pas dans une organisation pyramidale où il y aurait une idée qui devrait être validée avec un groupe qui s'en occupe quand il a le temps... Non, tous ceux qui veulent travailler sur un thème pour le préparer sont les bienvenus. La seule contrainte étant que la démarche et le traitement du sujet correspondent à la charte de l'Université populaire. Que définit la charte ? SK. : La charte pose les valeurs de l'Université populaire, les droits et devoirs de chacun : organisateurs, intervenants et participants. La démarche de l'intervenant doit respecter l'esprit de la charte : être ouvert à tous, être accessible, garantir un regard critique, savoir mettre en perspective sa position, avoir une diversité d'expressions et savoir donner des points de vue qui ne sont pas forcément les siens mais qui permettent de donner les enjeux... Le public, lui, n'est pas là pour débattre mais pour apprendre. Il peut donc questionner et intervenir dans cette position d'apprenant. Les organisateurs, quant à eux, sont garants de ces possibilités. Qui sont les intervenants ? SK. : Ce sont soit des gens qui sont actifs dans l'université populaire et qui partagent leurs compétences et leurs connaissances, soit des personnes référentes que nous recherchons quand l'idée d'un cycle de cours se fait jour. Par exemple, le professeur d'économie qui intervient sur la spéculation nous a proposé ses services dès qu'il a eu connaissance de la création de l'université. Pour le cycle « dois-je tailler mon arbre ? » c'est quelqu'un de l'université populaire et qui est formateur dans le secteur qui s'est proposé. Pour le cycle sur la protection sociale, c'est le groupe initiateur qui a cherché dans son réseau de connaissances et a trouvé à mobiliser quelqu'un dont c'est le métier. Pour la laïcité, on a fait des recherches plus larges en activant nos réseaux qui ont activé les leurs pour trouver un intervenant... KD : Par expérience aussi, nous avons choisi de proposer systématiquement une rémunération aux intervenants. Peu l'acceptent mais c'est un signal fort de le proposer, ça renforce l'implication et signifie que nous attendons une prestation de qualité. " On ne cherche pas des gens qui nous disent ce qu'ils savent mais des gens qui fassent en sorte que ceux qui sont là puissent s'approprier ce qu'il savent ". SK. : Nous les accompagnons aussi pour préparer leurs cours, notamment ceux qui ne sont pas enseignants de profession et qui n'ont pas forcément beaucoup de pédagogie. Or, c'est capital pour nous. On ne cherche pas des gens qui nous disent ce qu'ils savent mais des gens qui fassent en sorte que ceux qui sont là puissent s'approprier ce qu'ils savent. KD. : Nous insistons auprès des intervenants sur l'importance de rendre accessible le savoir au plus grand nombre. Ça ne veut pas dire de simplifier pour simplifier mais de privilégier le mode de présentation le plus ouvert. Pour les sujets scientifiques, par exemple, il faut être vigilant lorsque est utilisée une formule : l'intervenant doit prendre le temps de la décoder, de bien expliquer. Où ont lieu les cours ? KD. : Pour favoriser la rencontre avec tous les publics, ils ont lieu bien au-delà de Melle, dans tout le sud des deux-Sèvres. SK. : Nous avons la liberté d'aller là où il y a des gens qui ont envie que les choses se fassent. Nous travaillons en relais avec des foyers ruraux comme ceux de Melleran et Sepvret, par exemple, qui sont très intéressés par la démarche. Nous rencontrons un public qui ne viendrait pas forcément à Melle pour les mêmes choses mais qui s'inscrit aux cours parce qu'ils se déroulent juste à côté de chez lui. à Melle, nous avons établi un partenariat avec le lycée agricole qui soutient vraiment la démarche, nous accompagne et met des locaux à notre disposition. Nous commençons également à construire des partenariats avec les élèves et avec les enseignants qui ont aussi une mission d'animation et de formation en milieu rural. KD. : Grâce à cette distribution territoriale, nous sommes aussi sollicités - et ça, nous ne l'avions pas envisagé auparavant - par des gens qui nous disent « tiens ce cycle, c'est bien, on aimerait bien l'avoir chez nous ! ». Du coup, ces cycles de cours peuvent être proposés à de nouveaux endroits. Comment s'inscrire aux cours ? KD. : C'est facile ! L'inscription est libre et gratuite ! Les cours ont lieu le soir et le week-end ; nous proposons un service de garde d'enfants le temps des cours et favorisons le covoiturage entre les participants. ◆ au programme ce semestre La majorité des cours proposés par l'Université populaire sud Deux-Sèvres est référencée dans le programme Terre de Sciences (voir doublepage suivante). Pour découvrir l'intégralité de sa programmation, visitez www.upsud79.org. Université populaire Sud Deux-Sèvres Centre socio-culturel c/o La Bêta-Pi 8 place René Groussard - 79500 Melle Courriel : contact@upsud79.org Tél. : 06 68 32 84 44 Une Université populaire aussi pour les nord-Deux- Sévriens... Vous habitez dans le nord du département ? Thouars abrite une autre structure d'éducation populaire dynamique : l'Université citoyenne. Une université qui « forme et informe et ne dit pas ce qu'il faut penser ». Une université pour « savoir pour comprendre, et comprendre pour agir ». Pour en savoir plus sur ses activités et son programme, visitez www.universite-citoyenne-thouars.fr. Faites-vous connaître ! Vous êtes à l’initiative ou partenaire d’une manifestation à caractère scientifique se déroulant en Deux-Sèvres et souhaitez la voir référencée dans le programme « Deux- Sèvres, Terre de Sciences » ? Envoyez un courrier présentant l'organisateur de l'événement, le type de manifestation (exposition, conférence, sortie, atelier, projection...) et les dates et lieux correspondant à Caroline Flament Conseil général des Deux-Sèvres Mail Lucie Aubrac - BP 531 - 79021 Niort cedex. Attention : Toute demande sera soumise à acceptation du comité « Deux-Sèvres, Terre de sciences » et votre mani festation sera, le cas échéant, référencée dans la programmation en fonction des contraintes de délais d’impres sion et de diffusion de documents. Conseil général des Deux-Sèvres Le JOURNAL I février - mars 2013 I n°23



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