page10 Se connecter Objectif Très Haut Débit partout et pour tous Internet et les services de communication électronique tiennent une place essentielle au travail comme à la maison. Le développement de nouveaux usages nécessite d'augmenter les capacités des réseaux. Favoriser localement l'accélération des échanges de données par le passage au Très Haut Débit est devenu un enjeu de développement territorial. Les débits électroniques en Deux-Sèvres à ce jour, la très grande majorité des Deux-Sévriens bénéficie du Haut débit, soit un débit minimal de 2 Mbits/s. 95% de la population peut utiliser un modem ADSL (box) et les 47 stations WIMAX installées sur le territoire suppléent aux besoins de 97% des foyers restants. Les Deux-Sévriens ne pouvant se connecter ni à l'ADSL ni au WIMAX reçoivent, quant à eux, une aide du Département pour financer leur équipement satellitaire. La couverture en Haut débit, malgré la disparité des débits réels enregistrés localement, est donc satisfaisante et semble répondre convenablement aux besoins essentiels en termes de messagerie ou de navigation web. Les limites du haut débit Néanmoins, face aux nouveaux services électroniques proposés ou annoncés dans un futur proche, le Haut débit deux-sévrien montre de sérieuses limites. Ainsi, pour les particuliers, l'offre « triple play » qui propose la télévision, l'internet et le téléphone, exige au moins 5 Mbits/s et même de 8 à 10 Mbits/s pour la haute définition. Les entreprises, quant à elles, ont besoin d'un débit important pour fonctionner en réseau, en interne comme avec leurs clients, fournisseurs et sous-traitants. Enfin, les collectivités elles-mêmes profiteraient d'une montée en débit qui permettrait de développer l'administration électronique, la formation à distance, le télé-enseignement, la télé-médecine... Le Très Haut Débit : enjeu de développement des territoires Le Très Haut Débit (50 Mbits/s et plus) permet de répondre aux nouveaux besoins et d'anticiper sur les évolutions majeures à venir. L'enjeu économique au niveau territorial est de taille si l'on sait qu'internet a représenté 25% de la croissance sur la dernière décennie. En favorisant le développement du télétravail, le Haut débit a, par exemple, déjà participé au réinvestissement de certaines zones rurales par des entreprises ou des travailleurs indépendants. Augmenter le débit disponible, c'est donner accès aux services numériques les plus innovants et augmenter l'attractivité territoriale et favoriser le développement. Des échanges à la vitesse de la lumière La fibre optique permet de véhiculer un volume inégalé de données en exploitant les propriétés de la lumière. Pour du Très Haut Débit, la solution préconisée dite FTTH (Fiber To The Home) consiste à amener la fibre directement dans chaque logement. Si cette solution est la plus performante en termes de débit et de fiabilité, c'est aussi la plus coûteuse car tout le réseau est à construire. Son déploiement serait comparable à celui des réseaux d'électricité ou de téléphone au 20 ème siècle. Devant l'ampleur du chantier du "tout fibre" en France, l'Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) préconise, dans un premier temps, d'amener la fibre le plus loin possible dans les territoires et de compléter le dispositif avec d'autres technologies déjà disponibles. En effet, rapprocher les logements de la fibre autorise déjà une montée en débit importante. ◆ La fibre optique, qu'est-ce que c'est ? La fibre optique est un fil en verre ou en plastique capable de conduire la lumière entre deux lieux pouvant être distants de plusieurs milliers de kilomètres avec un minimum de pertes. Le signal lumineux ainsi véhiculé est à même de transmettre une très grande quantité d'informations à une vitesse inégalée. La fibre fait en effet transiter sous forme de signaux optiques aussi bien la télévision, les données informatiques que le téléphone. Légère, pérenne et insensible aux interférences électromagnétiques, la fibre n'a pour seul inconvénient que son prix. Haut débit et très haut débit : performances comparées Temps nécessaire pour envoyer : 100 photos (0,3 GO) 2h de vidéo standard (4,5 GO) IRM ou 2h de vidéo HD (25 GO) FTTH 100 Mbits/s 24 secondes 6 minutes 33 minutes ADSL 1Mbit/s 40 minutes 10 heures 55 heures 20 Mbits/s en zone rurale L'entreprise VIM est l'une des plus anciennes sociétés françaises du secteur de la ventilation. Lorsqu'elle s'installe à Soudan dans de nouveaux locaux en 2011, cette PME de 150 personnes a la mauvaise surprise de constater que le débit ADSL dont elle peut bénéficier est incompatible avec ses besoins (seulement 2Mo en réception et 300 Ko en émission !). Elle se tourne alors vers Altitude Infrastructure, gestionnaire du réseau WiMAX, qui lui propose l'accès au haut débit par faisceau hertzien (ondes radio). Le déploiement de cette technologie, dont l'entreprise VIM est l'une des premières à bénéficier en Deux-Sèvres, s'appuie sur les infrastructures du réseau WiMAX. Les 47 antennes du département pouvant être équipées pour servir de relais. Cette solution de raccordement par faisceau hertzien constitue une alternative crédible à la fibre optique en termes de performances et présente l'avantage de pouvoir être déployée rapidement en zone rurale tout en valorisant des infrastructures déjà existantes. Les coûts de mise en place et d'abonnement réservent néanmoins cette technologie aux entreprises. Retour sur expérience avec Dawi Ferdi, responsable informatique de la société VIM. De quel débit bénéficiez-vous aujourd'hui via le faisceau hertzien ? Le débit actuel est de 20 Mega symétrique (20 M en entrant/20 M en sortant). C’est le débit minimum dont une PME comme VIM peut avoir besoin aujourd'hui. Le temps de latence de cette technologie est quasi similaire à celui de la fibre optique. Ailleurs, on peut monter jusqu'à 200 Mega sur une distance de 50 km du point relais (point haut). Ce débit vous permet-il des applications spécifiques ? Grâce à cette technologie, nous pouvons transférer de gros fichiers (plans, catalogues, transferts EDI et FTP), faire profiter nos 150 utilisateurs d'une navigation Internet confortable et faire des sauvegardes de données à l’extérieur de la société (ça représente 600 à 800 Go/mois). Une antenne WiMAX peut servir de "point haut" pour une desserte par faisceau hertzien La mise en place du faisceau hertzien a-t-elle été rapide ? La mise en service a nécessité 12 semaines. Après une première visite d’un technicien pour l’éligibilité (distance entre la société et le point haut le plus proche), il a fallu choisir l'endroit le plus approprié pour installer l'antenne de réception puis la mettre en place et la calibrer. Cette mise en place a un coût non négligeable. Il est à noter qu'un seul opérateur, pour l'instant, fournit ce service dans les Deux-Sèvres. Le projet Très Haut Débit en Deux-Sèvres Animateur du Schéma départemental d'aménagement numérique, le Conseil général envisage le Très Haut Débit du point de vue de l'utilisateur final. L'ambition est de pouvoir offrir à tous un accès au Très Haut Débit pour favoriser le confort et l'économie locale, notamment en zone rurale. La logique privilégiée est celle de l'aménagement équitable du territoire et non celle d'une surenchère technologique. Choisir la meilleure stratégie 100% des logements français branchés à la fibre optique à l'horizon 2025 : c'est l'objectif du programme national Très Haut Débit. Pour y parvenir, les collectivités ont été invitées par l'état à élaborer un Schéma Directeur Territorial d'Aménagement Numérique (SDTAN). à la fois diagnostic de la situation existante et document d'orientation, il permet aux acteurs publics de s'interroger, dans un premier temps, sur les besoins réels : quel débit pour quels services ? Pour qui et quels usages ? Sur quelles zones du territoire et à quel horizon ?... Puis, dans un second temps, d'estimer les coûts et revenus potentiels des infrastructures les mieux à même de répondre aux besoins identifiés. Au final, le SDTAN sert donc à établir un projet de développement numérique à long terme intégrant l'ensemble des spécificités territoriales. Une dynamique collective Porté par le Conseil général, le SDTAN associe un bureau d'études et un comité de pilotage où siègent les institutions représentatives du territoire. Après de nombreux échanges avec les collectivités et les opérateurs, la stratégie et les modalités de gouvernance et de co-financement du déploiement du Très Haut Débit ont été dessinées par le Comité de pilotage. 2013 va permettre de finaliser les études nécessaires aux premiers travaux qui pourraient s'engager dès 2014. La stratégie deux-sévrienne Si amener la fibre jusqu'à l'abonné (FTTH) reste l'objectif à atteindre, le coût d'un tel déploiement (estimé à 413 M € en Deux-Sèvres) le rend inenvisageable à moyen terme. Des alternatives identifiées permettent en revanche d'apporter des améliorations significatives rapidement. C'est sur cette base que la stratégie de déploiement du Très Haut Débit en Deux-Sèvres a été élaborée. Le calendrier envisagé• 2013-2018 : évolution du taux d'équipement FTTH jusqu'à 47%. Sont principalement ciblés des sites d'intérêt général (établissements de santé, d'enseignement, de tourisme, services publics,...) et les zones les plus densément peuplées (hors CAN). Budget : 46,6 M €, • 2019-2023 : évolution du taux d'équipement FTTH de 47 à 62%. Sont ciblées des zones d'au moins 300 logements. Budget : 70,1 M €, • 2024-2030 : évolution du taux d'équipement FTTH de 62 à 85%. Sont ciblées des zones à l'habitat dispersé. Budget : 103,4 M €. Au terme de ces trois phases, 85% des logements deux-sévriens seront raccordés en FTTH dont 55% financés par des fonds publics, soit 220,1 M €. Pour les 15% de logements restants, au vu de l'investissement très lourd que nécessite leur raccordement (130 M €), la recherche de solutions alternatives moins onéreuses (montée en débit filaire ou hertzienne, 4G, satellite...) sera examinée. De fait, de nouvelles solutions ne devraient pas manquer d'émerger au vu des évolutions technologiques permanentes constatées depuis quelques années dans ce domaine... ◆ Conseil général des Deux-Sèvres Le JOURNAL I février - mars 2013 I n°23 |