Territoire La vie continue pour le kiné de Vauvillers Dominique Martin, paraplégique depuis 2008 a repris son activité de kinésithérapeute à Vauvillers et a réalisé ainsi son propre maintien dans l’emploi. Son cabinet était déjà adapté pour recevoir les personnes à mobilité réduite. Il a dû investir dans du matériel afin de continuer à exercer son métier. Il s’est doté de deux tables électriques de massages, d’un mini ascenseur et d’un appareil pour installer les patients dans la piscine. Une force tranquille émane de cet homme qui après avoir subi Se déplacer pour une personne « handicapée » ? Un parcours du combattant quotidien, qui évolue toutefois favorablement au fil des années. Deux Haut-Saônois paraplégiques témoignent. Confrontés à ces problèmes d’accessibilité, ils ont décidé d’agir en surmontant leur handicap. Frédéric Martin teste la Lugiglace. Haute-Saône Magazine | ÉTÉ 2010 26 ACCESSIBILITÉ Se faire une place dans la société une opération du dos s’est retrouvé privé de l’usage de ses jambes. Entouré de sa famille, de ses amis et de ses patients, il s’est battu pour reprendre le cours de sa vie « Aujourd’hui, je le vis bien, la vie continue ». Françoise, sa femme, qui a toujours été sensible à la cause des handicapés, se bat d’autant plus au quotidien pour que certaines formes d’incivilité soient réprimées. En faisant les courses ou en pratiquant du handiski, la famille s’est déjà retrouvée face à des situations de non-respect. « Se garer sur une place de parking réservée aux porteurs du macaron me révolte. Si chacun respectait mieux, un grand pas serait franchi dans la considération des personnes handicapées » Dominique, très philosophe, ne prête pas attention aux regards des autres, « de toute façon, ce qui n’est pas dans la « norme », se remarque davantage. ». Quant à ses patients, leur regard n’a pas changé. « En revanche, les personnes qui viennent pour la première fois sont tout de même surprises de voir que c’est moi le kiné ». Son métier, il l’exerce comme avant, mis à part les visites à domicile. Il souhaiterait à ce titre recruter un assistant. Mais, les candidatures n’affluent pas. Un autre problème d’accessibilité se pose alors, celui au monde rural. Créateur d’accessibilité Après la lugicap, Frédéric Martin a inventé la lugiglace, luge permettant aux personnes en fauteuil roulant d’accéder au plaisir de la glisse dans une patinoire. Cet aventurier, tétraplégique depuis quelques années a déjà réalisé plusieurs exploits sportifs, comme la traversée du massif du Jura, en lugicap. Frédéric veut prouver que le handicap n’est pas un frein aux projets les plus ambitieux. À noter, Il vient de créer sa société, FM Concept. Très impliqué également dans la vie de sa commune, il est membre de la commission accessibilité mise en place par le maire de Buthiers. Il est absolument indispensable de respecter les équipements et aménagements publics mis à la disposition des personnes en situation de handicap pour faciliter leur vie quotidienne (par exemple les places de parking réservées). Si une majorité de citoyens acceptent ces principes, une minorité d’entre eux oublient encore trop souvent, par inconscience, les gestes élémentaires de solidarité nécessaire au bien être des personnes handicapées. Souvenezvous de la campagne de communication « Si tu veux ma place, prends mon handicap ! » Dominique Martin en pleine séance avec un patient. Un diagnostic de tous les bâtiments et espaces publics non accessibles doit être établi pour qu’en 2015 tous le soient. La commission voulait qu’une personne concernée puisse donner son avis sur les lieux à répertorier. C’est ce que Frédéric a fait lors de la première réunion, parler des lieux pas forcément les plus visibles « personne n’avait remarqué que le terrain de sport avec sa côte qui monte à 10% était impraticable pour une personne en fauteuil. » Associer les personnes handicapées à ces commissions ne peut qu’améliorer leur parcours quotidien. |