« L’homme au chapeau de paille » de Pablo Picasso reproduit par les élèves de l’école d’Ottmarsheim. Sandra Meisels est une artiste discrète et une femme singulière à la fois. Sous sa tenue décontractée, elle m’attend, ponctuelle,devant la grille du Musée Unterlinden, les bras chargés de photos, books,projets… A peine arrivée,elle m’apprend qu’il y a des œuvres de Picasso dans le Musée. « Le plus souvent les gens l’ignorent ! » précise-t-elle. Sandra Meisels en plus d’être passionnée,aime aussi partager. Elle vous embarque très rapidement dans ses univers. Et cette année, elle a choisi de faire découvrir aux élèves de l’école primaire d’Ottmarsheim certaines œuvres du Musée Unterlinden, dont Picasso, Dubuffet et le non moins célèbre Retable d’Issenheim... Art, pédagogie et mathématiques (devant « l’homme au chapeau de paille » de Pablo Picasso, à l’intérieur du Musée) « Nous avons travaillé sur ce tableau avec les élèves d’Ottmarsheim. Je l’ai quadrillé en 18 parties. Et chaque enfant en a reproduit une. » C’est en leur faisant reproduire des œuvres connues que Sandra initie les enfants à l’art et aux… mathématiques. Volumes, formes géométriques, rapport de proportion… « Par cette technique les enfants ont pu saisir l’œuvre du peintre ». Sandra se rappelle comment tout à commencer, les dessins, les jeux,les petits personnages qu’elle créait pour distraire intelligemment sa fille,Inès, alors à l’école primaire de Rumersheimle-Haut. Ses créations ont très vite séduit les petits camarades de classe d’Inès et sa maîtresse qui propose aussitôt à portrait Sandra de s’investir dans des projets pédagogiques d’arts plastiques. Sandra ne se fait pas prier et y consacre tous ses samedis. C’était en 2000,depuis Sandra ne s’arrête plus,désormais sollicitée par plusieurs établissements. Entre l’agence de publicité qu’elle a créée avec son mari il y a plus de 15 ans, la peinture qui est son échappatoire ultime et maintenant les projets artistiques dans les écoles. Sandra ne voit pas le temps passer ! Un destin insolite Parce qu’elle croit en toutes ses idées etparce qu’elle a su séduire enfants, enseignants et parents,Sandra a pu élargir ses objectifs. Fortement inspirée par son travail avec les classes de primaire autour de la peinture,Sandra a conçu un jeu-mémoire autour des grands peintres, intitulé « Mémoire de peintres »,aujourd’hui commercialisé dans les plus grands musées de France. « Je rêvais d’éditer un jeu, j’aimerais ne faire que ça ! » avoue-t-elle, à demi-mot. Car, pour Sandra, il ne s’agit pas d’un aboutissement mais plutôt d’un premier pas sur la route qu’elle s’est choisie. Elle nous rappelle toutefois que le parcours est plus difficile qu’il n’y paraît. Ces destinées ont des signatures de battants, de gens volontaires souvent accrochées à des rêves,dont le plus grand serait pour Sandra de réaliser un jeu pour la fondation Beyeler de Bâle. Son enthousiasme nous entraîne, pendant que ses rêves deviennent d’agréables réalités aujourd’hui pour les enfants d’Ottmarsheim. haut-rhin 33