[68] Haut-Rhin magazine n°8 avr/mai 2006
[68] Haut-Rhin magazine n°8 avr/mai 2006
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°8 de avr/mai 2006

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Haut-Rhin

  • Format : (230 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2,0 Mo

  • Dans ce numéro : Soultz, une ville à découvrir.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Ça coule de source Mentionné pour la première fois en 667, Sulza, doit son nom à une source salée qui coule aujourd’hui encore. Une anecdote rapporte qu’un des puits de la cité, dont l’eau était salée,servait jusqu’à une période relativement récente à l’approvisionnement des boulangers qui venaient y puiser l’eau pour la fabrication de leur pain. Grand sceau de Soultz (1478) à l’effigie de Saint-Maurice, patron de la cité. Ruelles étroites,impasses… Soultz conserve de nombreuses traces de l’urbanisme du Moyen Age. Mais c’est à la Renaissance que la ville doit les plus beaux fleurons de son patrimoine. Soultz acquiert à cette époque une réelle prospérité et les bourgeois de la ville se font bâtir de belles demeures à oriel et à tourelle d’escalier à vis. Ci contre l’oriel à deux étages d’une maison du XVI ème siècle (14 place de la République). Façade de l’ancien béguinage (maison qui accueillait les religieuses actives dans la société civile) aux murs épais percés de meurtrières. Le bâtiment était intégré au deuxième mur d’enceinte et participait du système de défense de la cité. 38 haut-rhin Au crépuscule, dans une clairière « L’appât qu’utilisa la mort pour attirer Pouchkine dans son obscur univers était un beau jeune homme, allègre, jovial, expansif, enjoué, un vrai champion de la vie. Grand,bien fait de sa personne,cheveux blonds ondulés, traits doux, moustache, yeux bleus, Georges d’Anthès était à Saint-Pétersbourg un bourreau des cœurs… Il était né le 5 février 1812 à Colmar… Sa résidence habituelle était le domaine de Soultz » (Séréna Vitale : « Le bouton de Pouchkine. Enquête sur la mort d’un poète ») C’est à Saint-Pétersbourg que d’Anthès fait la rencontre de Natalia Nikolaievna Gontcharov, épouse de Pouchkine, dont la beauté faisait à tous tourner la tête. « Pas un seul homme à Saint-Pétersbourg qui ne soupirait en secret pour elle » (id.) Bientôt les rumeurs d’une liaison adultère entre Natalia et Georges vont bon train dans la capitale. Et le mariage de d’Anthès avec la sœur aînée de Natalia n’y changera rien. Pouchkine provoque son rival en duel, qui a lieu le 27 janvier 1837. Les deux adversaires sont blessés. D’Anthès légèrement, Pouchkine très sérieusement.Le poète mourra deux jours plus tard. De retour à Soultz, d’Anthès se lance dans la politique et dans les affaires. Il est élu au Conseil Général, devient sénateur de l’Empire et sera l’un des fondateurs du « Gaz de Paris ». « La prédiction se réalise. J’ai provoqué d’Anthès en duel. L’Allemande ne m’avait elle pas annoncé une mort violente par la main d’un homme blond ? Je sens la puissance du destin » Pouchkine : « journal secret » Défendre l’orphelin et tuer la veuve ! « Bien longtemps avant la prise de Jérusalem par les Croisés, il existait dans cette ville une confrérie d’hommes qui s’occupaient à loger et à soigner les pélerins qui venaient en Terre Sainte…Plus tard,quand la Palestine était acquise aux chrétiens,Raymond Dupuy,gentilhomme du Dauphiné,réorganisa cet ordre et aux premiers statuts de l’hospitalité ajouta l’obligation de porter les armes contre les ennemis de la religion…Les Chevaliers prirent la croix blanche à huit pointes sur un habit noir : ils furent appelés chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, Hospitaliers, et plus tard Chevaliers de Rhodes et de Malte.C’est sous ce dernier nom qu’ils remplirent le monde du bruit de leurs exploits sur les infidèles ; ils firent une guerre à mort aux Turcs et aux barbaresques d’Alger, de Tunis et de Tripoli » (Charles Knoll : « Notes sur l’histoire de la ville de Soultz ». Défendre l’orphelin et tuer la veuve ! Une effrayante ambiguïté que l’Ordre de Malte va lever quelques siècles plus tard en adoptant deux devises plus proches de ses aspirations humanistes : « Servir sans distinction de race, de couleur, ni de religion » et « Servir nos seigneurs, les malades ». C’est au début du XIII ème siècle que l’Ordre s’installe à Soultz.Rapidement la Commanderie joue un rôle important et est élevée au rang de Commanderie principale pour la Haute Alsace. Image étonnante que cette épée gravée sur le contrefort de l’entrée latérale de l’église St-Maurice. Pourquoi une arme a-t-elle été représentée sur le mur d’une église, bâtiment sacré par excellence ? Les autorités ont en fait profité de la pérennité des murs de l’église pour y faire figurer des éléments qui devaient être connus de tous. Cette épée indiquait aux bourgeois de la ville la taille maximale de l’arme blanche qu’ils étaient autorisés à porter.
Photo : Jenny Vers 1250, en même temps que Soultz obtient le titre de ville, un premier mur de défense est élevé autour de la cité. Un peu plus d’un demi-siècle plus tard, il est doublé par une seconde enceinte. La tour que l’on peut admirer à l’angle nord-est du rempart ne date toutefois pas de cette époque mais fut érigée au 16 ème siècle et largement remaniée par la suite. La Commanderie « Il y avait là deux grands corps de bâtiments, des écuries, des granges, des hangars, de magnifiques jardins, cinq cours, deux fontaines jaillissantes, un étang poissonneux, une belle avenue d’arbres, puis des salles spacieuses, des caves voûtées et une magnifique église ». (Charles Knoll) Restaurés, les bâtiments de la Commanderie de Malte abritent aujourd’hui la Nef des jouets qui présente la remarquable collection de jouets anciens de Joëlle et Jean Richard Haeusser. Un très joli musée dont les différentes salles évoquent les loisirs et les rêves des enfants d’autrefois. Ce n’est pas la vie de château Sur les hauteurs de Soultz, entre le Hartmannswillerkopf et le Grand Ballon, les ruines du château du Freundstein.Fief de la famille Waldner, la légende nous raconte que le puissant sieur de Gerolseck tomba éperdument amoureux de Théodolinde Waldner.Malgré plusieurs tentatives auprès du père pour obtenir Soultz la main de sa fille, le vieux châtelain repoussa impitoyablement Gerolseck qui dès lors jura mort et haine aux Waldner. Le château fut pris d’assaut.Tous les jours des combats eurent lieu. Le vieux châtelain résistait mais bientôt nourriture et munitions vinrent à manquer. Alors que les murailles croulaient sous le choc du bélier, le père et la fille, plutôt que de se rendre,se précipitèrent dans le vide avec leur monture. Légende certes,mais de ce jour de nombreuses descendantes de la famille Waldner, reçurent comme nom de baptême Théodolinde. L’une des dernières en date, Béatrice Louise Théodolinde, épouse de Turckheim (1904-1967) eut une vie beaucoup plus paisible que son aïeule mais gageons qu’elle connut des soupirants tout aussi passionnés. Le Château Waldner La résidence urbaine de la famille Waldner de Freundstein.Elle abrite aujourd’hui le siège du Syndicat Intercommunal des Gardes-Champêtres,la fameuse Brigade Verte. territoires Château du Freundstein par Rothmûller L’escalier à vis du château Waldner, remarquable exemple de la virtuosité des tailleurs de pierre de la Renaissance. Sans noyau central, les marches s’appuient les unes sur les autres. haut-rhin 39



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