28 HISTOIRE (S) Il y a 80 ans… L’évacuation vers le Sud-Ouest A partir de septembre 1939, les Landes, le Gers et le Lot-et-Garonne sont devenus une terre d’accueil pour plus de 300 000 Alsaciens que le début du conflit entre la France et l’Allemagne a forcé à l’évacuation. Voilà 80 ans éclatait la seconde guerre mondiale. En Alsace, le conflit est accueilli sans grande surprise. Comment en effet ne pas avoir pu être clairvoyant. Depuis le début des années 30, la région avait vu s’édifier les casemates fortifiées de la ligne Maginot, avait assisté à l’inexorable montée en puissance outre-Rhin d’un parti extrémiste, xénophobe, revanchard. Jour après jour, les relations diplomatiques entre la France et l’Allemagne se dégradaient. Dès 1927, la loi sur l’organisation de la nation en temps de guerre envisage l’éloignement des populations frontalières. Un premier plan d’évacuation est élaboré en 1935 et prévoit l’accueil des Haut-Rhinois dans les deux départements de Savoie. Une solution finalement abandonnée, ces derniers étant trop proches de l’Italie qui risque, elle aussi, d’entrer en guerre. C’est en juillet A partir de début septembre 1939, 325 000 Alsaciens dont 49 000 Haut-Rhinois sont évacués vers le sud-ouest. Un voyage qui pour certains durera 72 heures. 1938 finalement qu’une instruction secrète organise l’évacuation définitive des départements alsaciens et lorrains. Les Landes, le Gers et le Lot-et-Garonne y sont désignés comme départements d’accueil des populations haut-rhinoises. De ces trois départements, c’est avec le Lot-et-Garonne que le Haut- Rhin va nouer les relations les plus fortes. Probablement du fait de l’accueil, parallèlement à de nombreux réfugiés, des services de la Préfecture du Haut-Rhin et de l’Inspection académique à Agen. Le jour même de la mobilisation générale, le 1er septembre 1939, le Gouvernement décrète l’évacuation des populations civiles installées en bordure immédiate du Rhin. L’ordre concerne quelque 325 000 Alsaciens dont environ 49 000 Haut-Rhinois. |