16 3 PAYS - UN TERRITOIRE P Géologiquement, c’est un bassin ou plus exactement un fossé, un graben. Par conséquent, c’est aussi un bassin de vie dont les habitants partagent une même langue, une même histoire, une même géographie, une même culture… à quelques variantes près qui en font toute sa richesse. Le Rhin Supérieur est ce territoire que nous, Alsaciens, partageons avec nos voisins suisses du nord-ouest et allemands du Pays de Bade et du sud du Palatinat. Et c’est à cette échelle que se joue notre avenir à tous, comme le soulignent les cinq grands enjeux de la Stratégie OR. 1. DÉVELOPPER LA LANGUE RÉGIONALE ET AFFERMIR NOTRE IDENTITÉ RHÉNANE Le XX ème siècle a mis à mal la pratique de notre langue régionale à deux facettes : l’alsacien - son côté pile - pour ce qui est du « parler », et l’allemand - son côté face - pour ce qui était originellement des écrits officiels. Ainsi pratiquée, les Alsaciens disposaient de la même langue que leurs voisins. Un atout pour se comprendre, échanger, se connaître. Aujourd’hui, la barrière de la langue est un fait. 40% de la population pratiquent encore aujourd’hui notre langue régionale contre 90% en 1950. Les plus jeunes enfants ne seraient que 5% à bénéficier de ce bain linguistique. Tous les efforts pour remonter la pente n’y suffisent pas. Or sa maîtrise est indispensable pour la construction d’un avenir à l’échelle du bassin rhénan. Le sujet a été pris à bras le corps par les porteurs de la Stratégie OR à travers deux objectifs majeurs : - pour tous, 300 mots de conversation courante en allemand, a minima, en sortie de cursus scolaire ; - pour les familles qui le souhaitent, le renforcement du bilinguisme franco-allemand dès le plus jeune âge. Ils y mentionnent des leviers à actionner tant dans le milieu scolaire qu’hors du temps scolaire : soutenir et renforcer les enseignants pour leur permettre d’assurer réellement les 3h d’allemand obligatoires pour tous dès la maternelle, motiver les vocations d’enseignants germanophones pour le cursus bilingue, faciliter les procédures administratives des échanges scolaires de proximité avec l’Allemagne, encourager l’accueil des tout-petits en alsacien (immersion totale), soutenir les politiques de jumelage entre communes françaises et allemandes… ou encore initier des actions entre les générations pour la transmission du trésor qu’est notre langue régionale. A l’invitation d’Emmanuel Macron et d’Angela Merckel, Brigitte Klinkert, Présidente du Conseil départemental du Haut-Rhin, et Frédéric Bierry, Président du Conseil départemental du Bas-Rhin, ont été invités à la signature du traité de coopération franco-allemande à Aix-la-Chapelle en janvier dernier. Les Etats s’y sont engagés à doter les collectivités territoriales des territoires frontaliers de compétences, ressources et procédures accélérées permettant la réalisation rapide de projets transfrontaliers. La Collectivité européenne d’Alsace a vocation à devenir la première mise en œuvre concrète de cette disposition. Tous à l’allemand avec un bagage minimum de 300 mots de conversation courante et plus si affinité avec le cursus bilingue. 2. RENFORCER L’ATTRAC- TIVITÉ DU TERRITOIRE ET FAVORISER L’INSERTION L’Alsace est le premier territoire de France pour le montant des exportations rapporté au nombre d’habitants. Elle concentre à elle seule près de 7% des échanges. Située à la charnière des deux principaux marchés européens (la France et l’Allemagne), l’enjeu aujourd’hui est de permettre aux entreprises de partir à l’assaut des marchés porteurs (Europe centrale, Inde, Asie) et, pour ce faire, de créer de nouvelles synergies entre l’Alsace et ses voisins. Le cadre de la Collectivité européenne d’Alsace permettra d’aller plus loin dans le domaine économique, comme dans d’autres. Dès lors qu’ils seront transfrontaliers, la collectivité sera en mesure de porter ces projets. Elle sera un partenaire bien identifié pour ses voisins allemands et suisses qui ne cachent pas leur enthousiasme. D’ores et déjà, la Stratégie OR pointe plusieurs projets à même d’engager cette nouvelle dynamique de coopération. Parmi eux, le projet franco-allemand de reconversion du territoire de Fessenheim incluant tout à la fois de la mobilité - avec une future liaison ferroviaire Colmar Freiburg, de la transition énergétique - avec un futur parc photovoltaïque - et de l’économie avec une zone d’activité binationale franco-allemande. |