4 LE DÉBAT Bénédicte Le Gorec Enseignante d’histoire-géographie et d’éducation civique au Collège Capitaine Dreyfus, à Rixheim, pour six classes de 6e, 4 e et 3e. « Sous l’impulsion de notre chef d’établissement, nous avons mis en place une politique du numérique il y a 3 ans avec le soutien du conseil départemental. Peu à peu, nous avons équipé les élèves de tablettes, dont le coût a été pris en charge par le CD68, l’Etat, la Municipalité de Rixheim et le SIHE*. Aujourd’hui, je dois dire qu’en tant qu’enseignant je ne pourrais plus m’en passer. Avec les tablettes, les cours sont abordés différemment et l’accès à certaines compétences est facilité. Par exemple, il est plus simple de travailler sur l’analyse d’images avec des applications : on peut facilement annoter une photographie ou un tableau, ajouter des commentaires, des liens, vidéos, etc. Les collégiens s’approprient ainsi un document de façon ludique et interactive, et pour les élèves les plus en difficulté, j’ai pu également observer que la tablette permet de gommer une partie de leur retard. Contrairement aux idées reçues, l’utilisation de la tablette n’est pas forcément innée chez les jeunes mais, une fois adoptée par tous, il y a eu une nouvelle dynamique dans les classes. Il faut également que nous, enseignants, puissions Déployées dans quelques collèges à titre expérimental, les tablettes numériques séduisent professeurs, élèves et parents. Elles constituent une vraie valeur ajoutée pour les apprentissages. Reste la question de l’utilisation personnelle : certains collèges permettent aux élèves de les rapporter à la maison, d’autres préfèrent les conserver. A PROPOS DES TABLETTES avoir le temps de nous adapter à ce nouvel outil afin de l’intégrer dans notre pédagogie. Au collège Capitaine Dreyfus, nous avons fait le choix de maintenir le principe permettant aux élèves de repartir avec la tablette chez eux le soir (les parents payent une assurance pour cela). Chaque tablette a été remise à l’élève en présence de l’un de ses parents pour que ces derniers soient impliqués et vigilants. Nous avons aussi organisé des réunions d’information afin de les responsabiliser et de prévenir les dérives et les dangers qui peuvent surgir, notamment avec des excès sur les réseaux sociaux. Sur ce point, je veux néanmoins dire qu’avec leurs smartphones, les élèves n’ont pas attendu d’avoir des tablettes pour y aller. Nous avons mis en place de toute façon un système de vigilance et de sanctions sur ce point particulier. Pour nous, leur laisser l’outil est un moyen de leur apprendre à en faire un bon usage et d’en connaître les limites. Au final, la tablette au collège est une belle réussite : ne pas l’intégrer serait un non-sens, comme un refus de l’évolution des élèves et de la société. » *Syndicat intercommunal de Habsheim et environs |