Photos : Vincent Artz Qui n’a jamais dégusté un munster crémeux accompagné d’un verre de gewurztraminer ne connaît rien aux joies de l’existence. Voyage au pays d’en haut où flotte l’odeur du serpolet et de la gentiane. « A quoi bon aller si loin chercher le bonheur, il est là sous nos yeux ». Sage Stendhal ! Aurait-il donc goûter au plaisir d’une randonnée dans les Vosges entre lacs et hautes chaumes et d’une halte dans une ferme auberge à déguster un repas marcaire,le regard portant jusqu’aux dentelles découpées des Alpes bernoises ? Une tradition ancienne C’est généralement le 25 mai, jour de la Saint-Urbain que le marcaire quitte sa ferme de fond de vallée pour rejoindre les pâturages d’altitude et la marcairie. Si la transformation de cette dernière en ferme auberge ne date que de trois ou quatre décennies, la tradition d’accueil 30 haut-rhin des marcairies est en réalité très ancienne. Ainsi, c’est dès la fin du 19 e siècle que les premières fermes accueillent des voyageurs. Il est vrai que le Club Vosgien dont l’acte de naissance date de 1872 a eu le flair de placer ces fermes isolées comme autant de jalons sur leurs 16 000 km de sentiers balisés. Le succès des fermes auberges va être tel que la formule inaugurée dans le Massif Vosgien va s’étendre à toute la France. Au cours de ces dernières décennies,leur clientèle a beaucoup évolué.Autrefois majoritaires,les randonneurs sont aujourd’hui supplantés par les touristes. Mais l’esprit d’origine demeure.D’ailleurs,l’association des fermes auberges y veille ! Roïgabrageldi et munster Le développement des fermes auberges a été voulu et encouragé. Dans les années 60,l’exode rural et l’abandon des activités agricoles auraient en effet fait courir un trop grand risque à l’économie montagnarde du Massif Vosgien. L’objectif n’était pas de faire des anciennes marcairies des hôtels restaurants mais bien de conserver leur fonction agricole. Pari tenu. Certes,les fermes auberges ont changé de physionomie au fil des ans et de l’afflux touristique, mais elles continuent d’offrir aux touristes une gastronomie issue des produits de terroir de qualité.La tourte à la viande de porc,celle que le marcaire ne pouvait ni fumer, ni saler ; les fameux Roïgabrageldi préparés à partir de pommes de terre,d’oignons, de beurre et de lard et cuits dans une cocotte en fonte sous la braise ; la tarte aux myrtilles ; le Siaskas, fromage blanc moulé servi avec du sucre,du kirsch et de |