dossier Du producteur au conso le BIO dans tous « S’ENGAGER DANS UNE DÉMARCHE BIO RELÈVE D’UN ÉTAT D’ESPRIT. » GUILLAUME ALVARADO ARBORICULTEUR À MILLAS Vous avez dit BIODYNAMIE Producteurs, éleveurs, président d’association, dirigeant, directeur de magasins, consommateurs… Tous participent à faire de notre département le premier département bio de France. Rencontres. ? La biodynamie, comme l’agriculture biologique, s’attache en priorité à optimiser le fonctionnement biologique des sols et des plantes. Mais elle s’en distingue en appliquant des principesésotériques et astrologiques, tels que l’influence de la lune et des planètes sur les cultures. Avec le soutien du Conseil Général, la station vitivinicole de la Chambre des Pyrénées-Orientales et du CIVR (Conseil interprofessionnel des vins du Roussillon) à Tresserre, lance cette année une expérimentation inédite sur l’intérêt des préparations biodynamiques pour la santé du végétal et la vie des sols. G 12 À 30 ans, Guillaume a des convictions. L’une d’entre elles est qu’il devient urgent de prendre ses responsabilités quant à la préservation de nos sols et de notre santé. « Notre rapport à l’environnement et l’utilisation de produits chimiques me posent des questions existentielles. » avoue Guillaume. Aussi, lorsqu’il décide de s’installer comme arboriculteur en 2009, il est catégorique : « ce sera du bio, ou rien. » Trois ans plus tard, son exploitation est certifiée. Guillaume raconte : « Je ne suis pas issu d’un milieu agricole. Du coup, je n’ai pas à gérer le poids des diktats familiaux. Je me sens libre de penser et de faire ce que je veux même si cela comporte des risques. Et des risques lorsqu’on est en bio, il y en a ! Surtout lorsque l’on gère une exploitation de pêches et nectarines ! » Difficile en effet de produire ces fruits en bio. Très sensibles aux maladies, les arbres doivent faire l’objet de toutes les attentions. Guillaume passe beaucoup de son temps dans ses vergers à observer, anticiper. « En arboriculture, nous ne bénéficions pas de techniques ou d’un historique parés à toute épreuve. S’engager dans une démarche bio relève d’un état d’esprit. Il faut être conscient que cela demandera d’importants sacrifices. En rendement, temps et main-d’œuvre, confie Guillaume. En bio, je récolte environ 15 à 17 t/ha. En conventionnel, ce serait 25 à 30 tonnes. Produire ainsi me coûte beaucoup plus cher. Si l’année est généreuse, c’est rentable. Si elle ne l’est pas… Mais tant pis, je préfère rester en bio. C’est passionnant. Je vis au rythme de mon verger, rien n’est jamais acquis. » Sa prochaine étape, la biodynamie. « Je veux conquérir de nouveaux marchés, notamment en Allemagne. » Guillaume s’est d’ailleurs lancé dans la création d’une SICA (Société d’intérêt collectif agricole) avec 8 autres producteurs, afin d’offrir une offre bio cohérente et claire aux consommateurs. « En nous unissant, nous serons plus compétitifs. » Guillaume n’en doute pas : en agriculture biologique, les Pyrénées-Orientales disposent d’un potentiel énorme, « surtout la vallée de la Têt bénie par la tramontane », précise-t-il. |