16 le64solidaire www.cg64.fr Assistante familiale, de l’amour à donner PROFESSION. C’est un métier pas tout à fait comme les autres. Un métier à temps plein, 24h sur 24, tous les jours de l’année ou presque, et qui requiert une bonne dose d’altruisme, de patience et d’écoute. Et beaucoup d’amour à donner. Profession : famille d’accueil. Une vocation. Quand j’étais plus jeune, je rêvais d’une grande maison très vivante, avec beaucoup d’enfants à l’intérieur », se souvient Sabine Marlin, assistante familiale à Lescar. Sabine a eu quatre enfants. Quand elle a cherché à reprendre un travail, alors que ses trois derniers étaient encore petits, le métier d’assistante familiale lui est apparu comme une évidence. Cela consiste à accueillir un ou plusieurs enfants chez soi, à pleintemps ou à temps partiel, pour soulager des parents en difficulté. Sabine en parle à sa famille, et fait sa demande d’agrément auprès de l’Aide sociale à l’enfance en 2001. Après plusieurs entretiens et une formation au cours de laquelle l’accent est mis sur les côtés difficiles du métier « de manière à PSYCHOLOGUE : UN MÉTIER D’ÉCOUTE Accompagner, soutenir, observer, orienter. Voilà ce qui pourrait définir la fonction du psychologue en Maison de la Solidarité départementale (MSD) et une unité de placement familial. Le département compte douze maisons de la solidarité, chargées de favoriser l’autonomie et la promotion des personnes en difficulté, et prendre en compte leurs besoins dans leur environnement familial et social. décourager les moins motivées d’entre nous », Sabine s’engage. Ses enfants aussi, prêts à partager leur maman. On lui confie un bébé de 10 mois. Un travail qui lui permet de gagner sa vie tout en restant disponible pour ses propres enfants. « Je touche un salaire en faisant ce que Se construire et grandir sereinement j’aime. C’est pour moi le métier idéal. » Mais l’assistante familiale ne se substitue pas aux parents. Après trois années dans la famille de Sabine, le bébé est rendu à sa mère, qui, grâce au placement familial, a pu se reconstruire. « Il m’a fallu un peu de temps pour faire le deuil, et accepter d’en accueillir d’autres », se souvient-elle. Aujourd’hui, Sabine accueille deux autres garçons, un de 6 ans, l’autre de 14, qu’elle élève comme les siens. « Mais je ne remplace pas leur Parmi les missions que compte la MSD, la prévention et la protection sont primordiales. Cela englobe le soutien à la parentalité, l’aide éducative, le placement et le suivi des enfants confiés en famille d’accueil ou en établissement. Le psychologue est l’interface entre les travailleurs sociaux, les parents et l’enfant, et fait du lien avec les partenaires extérieurs. Il participe également aux commissions de décision avec l’inspecteur de l’Aide sociale à l’enfance, à l’agrément et au recrutement des assistantes familiales et à l’agrément des familles adoptantes. « Nous ne sommes pas là pour faire du soin, comme c’est le cas en pédopsychiatrie ou dans un cabinet, explique Karine Herry, psychologue à la MSD d’Oloron Sainte-Marie. Nous intervenons auprès des enfants et des familles en difficulté. Dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance, nous sommes en charge du suivi des enfants placés en famille d’accueil ou en établissement. Nous intervenons directement auprès des assistantes familiales, des enfants, ou même des professionnels au sein de la MSD, pour apporter un éclairage technique ou psychologique sur telle ou telle situation. » L’intérêt de l’enfant privilégié ■ Sabine Marlin, assistante familiale à Lescar. mère, qu’ils continuent de voir régulièrement. C’est important pour qu’ils se construisent et grandissent le plus sereinement possible. » Donner de l’amour sans rien attendre en retour. Voilà en quoi Les psychologues en MSD interviennent majoritairement sur des missions de protection de l’enfance. « Lorsqu’on a une demande de placement émanant d’un juge ou de parents, je suis chargée de trouver l’assistante familiale qui correspondra le mieux à l’enfant à accueillir », poursuit Karine Herry. « Chaque famille d’accueil est différente. Il faudra donc prendre en compte l’histoire de l’enfant, son cadre de vie, sa scolarité, ses symptômes… avant de lui proposer une famille qui puisse lui convenir. » Une fois la famille d’accueil désignée, une rencontre est organisée entre l’enfant et sa famille naturelle, l’assistante familiale, le référent de l’enfant et le psychologue. Lors de cet entretien sont reposées les causes du placement et comment il va s’organiser, à plein-temps ou à consiste le métier d’assistante familiale. Les décisions qui concernent l’enfant sont prises par l’Aide sociale à l’enfance. Sabine, elle, s’occupe du quotidien. Et en tire une très grande satisfaction. temps partiel. Selon les cas. « Je dois expliquer aux parents et à l’enfant ce qui arrive, afin qu’ils puissent comprendre la situation, et qu’elle soit profitable pour tous, et surtout pour l’enfant. C’est ainsi qu’il pourra se construire », poursuit la psychologue. Une fois le placement établi, cette dernière intervient dans le soutien à la famille d’accueil. « Je décode ce qu’il se passe entre eux. J’aide les familles d’accueil à prendre du recul. Il m’arrive aussi de me déplacer à domicile. Les observations cliniques y sont toujours plus riches. » Et si ce métier est indispensable à la bonne marche d’une MSD, c’est parce qu’il permet de soutenir une réflexion autour de l’intérêt de l’enfant tant en direction des familles que des professionnels. En savoir plus : www.cg64.fr Le Conseil général recherche et recrute des familles d’accueil. Pour tout renseignement sur ce métier, se renseigner auprès de la MSD de son lieu de résidence. Social Pour la relance des agriculteurs fragilisés Le Conseil général, qui soutient la procédure « des agriculteurs en difficulté » depuis 1992, a décidé d’accompagner le lancement de la démarche « Ensemble pour la relance des agriculteurs fragilisés », portée par la Chambre d’Agriculture. À la différence des « agriculteurs en difficulté » dont le redressement est curatif et centré sur l’urgence financière, la « fragilité » amène un plan de relance préventif et gratuit. L’objectif est de permettre à l’agriculteur et à sa famille de rechercher des solutions avant que la fragilité ne se transforme en difficultés. En mobilisant l’ensemble des organismes professionnels, l’enjeu du dispositif est d’améliorer les résultats technico-économiques et de prendre en compte la dimension sociale et familiale. L’opération prévoit d’accompagner 600 agriculteurs dans les 5 années à venir. Depuis la création du numéro vert (0800 62 00 69) en janvier 2010, sur 102 appels enregistrés, 46 agriculteurs sont d’ores et déjà engagés dans la démarche et 23 sont en phase de réflexion. |