10 le64durable www.cg64.fr Philippe Juzan Vice-président de la commission Développement durable ■ En 2010, le Conseil général a consacré 31 millions d’euros à la mise en œuvre d'actions en faveur de l'environnement. Pourquoi ? Avec 4 000 km de rivières, des paysages ainsi qu’une faune et une flore exceptionnelles, les Pyrénées-Atlantiques disposent d’un patrimoine naturel remarquable. Le Conseil général s’est pleinement engagé dans une politique de préservation, de développement et de mise en valeur de cette ressource. Si nous avons consacré 31 millions d’euros en 2010 à l’environnement, cette enveloppe prendra à l’avenir une part de plus en plus importante dans le budget du Département. En effet, le Conseil général a décidé de mettre en place l’Agenda 21, un dossier dans lequel les problèmes environnementaux occupent une place importante. ■ Quel est le fil conducteur de la politique environnement du Conseil général ? La politique que nous menons est centrée sur 5 points. Ainsi, nous nous engageons dans la restauration et la préservation de la qualité des eaux, le soutien à la gestion des déchets, la gestion des espaces naturels sensibles, la protection du littoral, la réduction et l’amélioration de la consommation énergétique. À noter qu’en tant qu’élu du littoral, j’ai réussi, avec mon confrère conseiller général Alain Iriart, à faire créer une ligne budgétaire spécifique pour la qualité des eaux de baignade. Un sujet important puisqu’en 2015, une nouvelle réglementation divisera par 4 la tolérance relative aux eaux de baignade. Une évolution qui nécessite de la part du Département des investissements importants, tant sur le littoral que sur les bassins versants, en cofinancement avec la Région et l’Agence de bassin. ■ Le Département a-t-il les moyens de ses ambitions sur le dossier environnemental ? Engagé dans la vie publique depuis plus de 30 ans, je me suis toujours passionné pour des sujets comme l’environnement ou l’habitat. À ce jour, je peux affirmer que l’enveloppe qu’accorde le Département à l’environnement est ambitieuse, mais aussi nécessaire si l’on veut maintenir le cadre de vie de ce territoire, qui est une de ses principales richesses. Nous sommes obligés d’investir pour préserver mais aussi pour pallier les problèmes que l’on peut rencontrer ici et là. Cette protection les ressources naturelles, la mise en valeur des villages, la réhabilitation des sites dégradés concourent à la qualité de l’environnement et développent ainsi l’attractivité du département. Une biodiversité préservée BIODIVERSITÉ. La prise en compte de l’environnement par le Conseil général est importante. La gestion des Espaces naturels sensibles en est l’un des exemples les plus probants. La nature du département des Pyré- nées- Atlantiques est extrêmement riche et diversifiée ! Le territoire constitue l’un des 5 à 6 « points chauds » de la biodiversité en Europe, avec les Carpates et la côte méditerranéenne. Entre mer et montagne, entre plaines et coteaux, les Pyrénées- Atlantiques sont le théâtre de phénomènes exceptionnels, souvent discrets, de la migration d’oiseaux paléoarctiques, de papillons ou encore de multiples poissons. Certaines espèces, autrefois présentes sur des territoires beaucoup plus larges, n’existent plus qu’en Pays basque et Béarn. C’est le cas de la cistude d’Europe, du vison d’Europe, des milans… Outre des contraintes réglementaires majeures, ces espèces étant devenues rares, cette situation engendre aussi une responsabilité toute particulière du Conseil général. « Nous devons être vigilants. S’il paraît parfois difficile d’agir sur certaines causes à des échelles qui dépassent le territoire, il existe néanmoins une marge de progression très ■ Perchée sur les hauteurs d'Espelette ou de Biriatou, la Betiso est la seule race de vaches sauvages en Europe. Elle évolue au milieu des épineux montagnards. sérieuse en informant simplement la population » indique François Esnault, chargé des Espaces naturels sensibles au Conseil général. 1 540 espèces animales différentes Informer, c’est d’ailleurs l’un des axes qui guide la gestion des 77 Espaces naturels sensibles répartis dans les Pyrénées-Atlantiques. Conscient de la valeur de ce patrimoine naturel, le Conseil général a pris les responsabilités qui sont les siennes, en protégeant des espaces naturels jugés sensibles à l’intérieur desquels vivent des espèces végétales et animales remarquables. Le réseau s’étend sur 4 525 ha (0,6% du territoire départemental), entre zones humides (42%), forêts (23%), milieux marins (9%), Au total, ces sites abritent 1 540 espèces animales différentes (dont 25% ayant un statut de protection) et 1 438 espèces végétales. S’ils ont pour finalité de préserver la nature, ces sites sont souvent ouverts au public. « 71% d’entre Une faune et une flore rares en Europe eux sont ouverts au public et 27% des sites sont même marqués par la venue de plus de 50 000 visiteurs chaque année. Les seuls qui ne le soient pas sont des sites d’une grande sensibilité ou des espaces récents non encore aménagés. Il est possible d’y faire tous types d’activités dans le respect du milieu naturel : sur 14 sites, il est possible par exemple d’y pratiquer la pêche à la ligne, le parapente ou la randonnée équestre. La dimension TOUT UN CHANTIER AUTOUR DES DÉCHETS C’est dans le cadre de son programme de lutte contre les décharges sauvages, engagé depuis plusieurs années déjà, que le Département s’est penché sur le problème des déchets inertes. « Nous nous sommes aperçus que nombre de décharges sauvages contiennent des déchets inertes (pierre, béton, enrobés bitumineux, carrelage,…), issus de chantiers de démolition ou de construction d’ouvrages », indique Claire Vincens, ingénieur eau et déchets au Conseil général. Or, les déchets inertes sont en grande partie valorisables. S’il existe ici et là des sites de stockage de ces déchets inertes, force est de constater que beaucoup de zones blanches subsistent, que ce soit en Béarnou en Pays basque. Et dans ce dossier, la proximité est un élément clé. « Plus le professionnel est obligé de parcourir des kilomètres pour déposer des gravats dans une plateforme spécifique, plus nous nous heurtons au risque de voir se développer des décharges sauvages, qui ont des conséquences néfastes sur l’environnement et la qualité de l’eau ». La volonté du Département est donc d’apporter des solutions de proximité sur le terrain, en soutenant financièrement les initiatives, pour créer de nouvelles plateformes de recyclage ou mettre en conformité certains sites. Si l’intérêt environnemental est évident, nul doute qu’il se greffe sur un intérêt économique, une bonne gestion des déchets de chantiers (conception réduisant les déchets, tri sur chantier) étant à même de réduire les coûts globaux du chantier. éducative en direction des enfants et des adultes y est importante. En 2010, plus de 5 000 élèves et 3 000 adultes ont par exemple bénéficié d’une action éducative », explique François Esnault. À chaque fois, les visiteurs peuvent trouver toutes les réponses à leurs interrogations, au travers de panneaux et animations, sur l’intérêt de préserver la diversité des espèces animales et végétales rencontrées, leur soriginalité, mais aussi leur fragilité. Recherche et formation Des sites naturels qui sont aussi le théâtre de recherches et de formations. Chaque année, des projets sont définis et poursuivis en relation avec les Universités : estimation du bois mort pour servir d’indicateur de bonne gestion forestière, prélèvements de pins à crochets ou de peupliers noirs, non modifiés génétiquement, réalisés par des pépinières pour des replantations à venir, prélèvements d’ADN effectués sur des batraciens, observation des effets biologiques du réchauffement climatique,... Avide de curiosités ou de rencontres inédites, vous savez désormais que les Espaces naturels sensibles seront autant d’endroits originaux pour découvrir une faune et une flore rares en Europe. À bon entendeur. En savoir plus : www.cg64.fr Exemplarité oblige, le Conseil général s’engage dans ce sens pour les travaux qu’il conduit. « Depuis plusieurs années, notre objectif est de minimiser l’impact des chantiers routiers. Aussi, nous recyclons les matériaux bitumineux, que l’on remet sur la route après enrichissement. En diminuant les apports extérieurs et en limitant les va-et-vient des camions, on limite aussi les émissions de CO2. Les entreprises avec qui nous travaillons sur les chantiers sont obligées d’adhérer à la démarche et de suivre ces pratiques », indique Jacques Riche, responsable du service infrastructures au Conseil général. Des efforts qui pourraient prochainement se traduire de manière officielle dans une convention en cours de préparation entre le Conseil général et la Fédération départementale du BTP. |