Christian Prudhomme Directeur du Tour de France Photo : ASO Presse 18 le64sport www.cg64.fr ■ Que représentent les Pyrénées pour Le Tour ? Elles sont essentielles. Topographiquement et géographiquement, la France présente deux massifs qui sont des terrains plus que propices pour l’expression du sport cycliste et pour l’image du Tour. Il ne peut se passer de l’un ou de l’autre et j’ai encore le souvenir de la levée de boucliers qu’avait suscité en 1992 la décision de mettre un peu moins de Pyrénées. Cette année, nous allons effectuer un véritable retour aux sources parce que nous célébrons dans les Pyrénées « l’invention » de la haute montagne pour le Tour de France. À titre personnel, j’ai découvert les Pyrénées grâce au Tour. Parisien, j’allais au ski dans les Alpes et c’est avec le Tour que j’ai découvert ce massif de grande beauté, sauvage et fort, un terrain d’exception pour les épreuves cyclistes, le Tour bien sûr mais aussi la Route du Sud qui depuis quelques années invente de nouveaux cols superbes pour la course. ■ Qu’attendez-vous des étapes pyrénéennes ? J’attends « la réponse ». Je ne doute pas qu’elles donneront le vainqueur final. Je souhaite que le verdict du Tour arrive en haut d’un col, au Tourmalet par exemple. Mais j’attends aussi des grandes choses à Pau et surtout une belle adhésion du public pour la célébration de ce centenaire. Je ne me fais pas de souci sur ce point, j’ai dans la mémoire les foules enthousiastes dans les dernières pentes, notamment la marée orange des supporters basques et je sais qu’il y en aura encore. Les Pyrénées ont tant apporté au Tour qu’on leur doit bien ce respect et cette estime. Pour cette célébration des premiers franchissements, nous serons quatre jours dans le massif et nous avons choisi pour lui rendre hommage de mettre au programme tous les cols les plus anciennement empruntés qui sont devenus autant de légendes comme le Tourmalet, le Soulor ou l’Aubisque, et ceux qui ont été « découverts » plus récemment. ■ Comment se passent les négociations avec les collectivités pyrénéennes ? Très bien. À vrai dire, il n’y a pas de négociations dans les Pyrénées. Nous avons beaucoup de points de chute de par les habitudes de courses et les relations que nous avons nouées. La vraie difficulté est en sens inverse : comment satisfaire tout le monde ? Il y a cent ans, le Tour « inventait » la montagne EVENEMENT. Du 20 au 23 juillet, le Tour de France cycliste célèbre les Pyrénées. Ce sera sans conteste le point culminant de l’été sportif dans les Pyrénées-Atlantiques. Et l’expression s’entend dans tous les sens du terme puisqu’il est question pour le Tour de France et ses innombrables suiveurs de célébrer les cent ans de l’entrée en lice des cols pyrénéens. Christian Prudhomme, directeur de l’organisation, a d’ailleurs un joli mot quand il parle de cet emprunt fait par le vélo à la géographie de la France. Il dit « l’invention de la haute montagne ». Ma foi, il a raison, pareille idée à la fois machiavélique et belle ne pouvait germer que dans un esprit fertile, celui d’Henri Desgrange. Il avait déjà créé le Tour de France en 1903, quelques années plus tard il le faisait entrer dans la légende en le lançant à l’assaut des sommets. Mobilisation générale Un siècle plus tard, tout le monde sait combien cette audace fut payante pour le vélo et pour le Tour de France. Combien aussi désormais, elle est utile au renom et favorable à l’économie touristique des hauts lieux alpins ou pyrénéens. Pour ces raisons, les Pyrénées-Atlantiques et leurs voisines les Hautes-Pyrénées s’apprêtent pendant quatre jours, du 20 au 23 juillet, à faire la fête au Tour, ce qui veut dire que les deux départements lui serviront de décor, lui feront cortège et en profiteront pour proclamer leur dépendance volontaire à l’activité cycliste. L’événement se prépare dans le sérieux et la méthode au sein des services techniques départementaux chargés des routes. « Nous sommes rôdés à ce genre de choses » comen bref… Photo : ASO Presse Photo : ASO Presse mente ainsi Jacques Riche, chargé du dossier au Conseil général, mais cette année avec trois jours de présence du Tour, cela implique un suivi et une assistance plus complexes à préparer. Car il est impératif de veiller au moindre détail pour éviter tout incident tant dans la course qu’aux abords. » Une coordination a été mise en place entre les départements concernés de manière à homogénéiser les dispositifs positionnés tout au long de l’itinéraire. Les services de la direction interdépartementale des routes d’Aquitaine sont sollicités. L’Association des départements de France, partenaire du Tour, apporte également sa contribution. C’est elle qui met en route un patrouilleur qui passe entre deux et cinq heures avant les coureurs pour mettre en place une signalétique spécifique, un véhicule « M. Route » placé devant la caravane publicitaire qui coordonne l’action des équipes situées le long de l’itinéraire, un véhicule technique accompagné d’un véhicule d’intervention, en fait un camion équipé d’une tonne à eau et d’un balai mécanique roulant derrière la caravane pour effectuer les dernières interventions avant le passage des coureurs. Dans les Pyrénées-Atlantiques, le dispositif mis en place par le Conseil général concernera les agences départementales de Laruns et Nay pour le 20 juillet, de Nay, Mourenx, Mauléon, Laruns pour le 22, de Salies pour le 23. Ces agences auront pour mission en amont de préparer l’itinéraire : fauchage, Eviter tout incident tant sur la course qu’aux abords nettoyage de la signalisation, reprise du système d’évacuation des eaux pluviales. Pour les différentes étapes, elles se chargeront du démasquage de la signalétique de course, du balisage des points durs (îlots, rétrécissements, etc), des interventions en cas d’incidents techniques sur le parcours. 110 agents effectueront ainsi les travaux préparatoires et 135 seront sollicités lors du passage de chaque étape. Plus de cinq C’est dur Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques ont instauré une coopération qui porte notamment sur le jalonnement des grands cols : Tourmalet, Aubisque, Pourtalet, Marie Blanque, Soudet etc. Un totem est installé tous les kilomètres sur la berge de la route. Il indique la distance et surtout le pourcentage ■ 135 agents du Département seront sollicités à chaque étape. cents sacs-poubelles seront enfin mis en place dans le cadre de l’opération « routes propres ». En savoir plus : www.letour.fr POUR LES USAGERS Si aucune restriction de circulation n’est instaurée pour le jour de repos du 21 juillet, il n’en va pas de même bien sûr pour les étapes des 20, 22 et 23 juillet. Là aussi, l’information est bien rôdée. Un dispositif d’alerte des usagers est mis en place quinze jours avant la course. Des panneaux signalent l’itinéraire de la course. Celui-ci est totalement privatisé le jour « J » deux heures avant le début du passage de la caravane publicitaire et rendu à la circulation dès le passage du véhicule de gendarmerie qui ferme la marche de la course. L’accès aux différents cols est interdit à partir de la veille de la course à 16 heures. Pour les deux étapes Bagnères-Pau et Pau-Tourmalet, une information particulière sera donnée aux usagers concernant le contournement de Pau. de pente du kilomètre à venir. Par ailleurs, les deux départements travaillent à la mise en œuvre de produits touristiques à l’intention des cyclos grimpeurs. Ils portent sur les étapes historiques du Tour et proposent des passeports aux téméraires qui peuvent ainsi les faire tamponner au passage en haut des difficultés. |