> Itinéraires loisirs Carrière Parrain Quand la pierre livre Pour tous les amateurs de pierre et les apprentis spéléologues, la carrière souterraine de Saint-Maximin constitue un lieu de visite idéal. À vos casques, prêts, partez ! Qui pourrait se douter qu’en plein bourg de Saint-Maximin se cache un trou de 16 mètres de profondeur sur une surface de 5 hectares ? Rachetée par la municipalité au début des années 2000, la carrière souterraine Parrain se situe en effet sous un ensemble de maisons, à quelques mètres du siège de la Maison de la pierre du sud de l’Oise. La visite commence en plein air, à l’entrée de la carrière, où plusieurs photos géantes sont exposées au public : on y découvre l’activité d’extraction des huit dernières carrières encore en activité dans l’Oise, qui fournissent principalement les chantiers de restauration des monuments historiques. Dans la grande salle aux poutres, adossée à un front de taille, Mélanie Baticle, responsable du site, nous fait découvrir les différentes qualités de pierre que l’on trouve dans les environs et les outils de taille utilisés ici avant l’avènement des machines… Puis, il est temps de plonger sous terre. Premier geste : mettre son casque, blanc pour le guide, jaune pour les visiteurs. Première impression : le froid… et l’humidité, car la température dans la carrière est de 11 °C toute l’année. Tout de suite, on est saisi par l’impression de profondeur : une multitude de salles et de couloirs s’enchevêtrent… Mieux vaut suivre le guide ! En l’écoutant, on apprend que la carrière Parrain fut exploitée dès la fin du XVI e siècle, où la technique dite des piliers tournés permettait d’extraire la pierre en suivant les fissures naturelles de la roche. Un travail laborieux La carrière connut son heure de gloire au XVII e siècle grâce aux grands travaux parisiens orchestrés par Colbert à la demande de Louis XIV. D’abord transportée par voie fluviale, la pierre extraite des carrières de Saint-Maximin fut ensuite acheminée jusqu’aux chantiers haussmanniens par la ligne de chemins de fer Creil-Paris dès 1859. Les murs de la carrière Parrain – abandonnée en 1925 – portent André Lejarre/Le bar Floréal encore les stigmates de ces travailleurs laborieux, les lampes à carbure leur ayant permis de réaliser des graffitis étonnants sur ces murs ocre chargés d’oxyde de fer. En continuant la visite, on apprend que le site servit ensuite d’abri à de nombreux habitants pendant les bombardements alliés. Au fond de la carrière, les bacs posés au sol témoignent de sa reconversion en champignonnière au début du XX e siècle. Depuis 2005, ce lieu de mémoire accueille régulièrement les visiteurs par petits groupes. Pour les plus curieux, il est possible de poursuivre avec le tour de la carrière à ciel ouvert et du jardin pédagogique. Dès le printemps 2013, les travaux d’accessibilité et de mise en sécurité permettront d’accueillir tous les jours un public plus large. ■ Aurélie Nicolas 26 60 – N o 87 – Novembre 2012 |