[60] 60 n°4 mars 2005
[60] 60 n°4 mars 2005
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°4 de mars 2005

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de l'Oise

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 36

  • Taille du fichier PDF : 2 Mo

  • Dans ce numéro : numéro spécial femmes.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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> L’Oise en tête MURIELLE BELLIER Une femme Avocat au barreau de Compiègne, Murielle Bellier vient de créer avec quatre consœurs – Lucie Camara, Stéphanie Caron-de Wilde, Florence Danne-Thiefine, Alexandra Lecareux – et une psychologue, Sylvie Tupet, une association pour l’écoute et l’aide aux victimes, Ré-agir. Elle se donne pour objectif d’apporter une aide immédiate aux victimes d’infractions, et plus précisément de favoriser auprès d’elles la connaissance de leurs droits. Rencontre. > MURIELLE BELLIER EN 5 DATES 1963 : Naissance à Neuilly-sur-Seine 1977 : Arrivée dans l’Oise 1988 : Obtient son diplôme d’avocat 1991 : Travaille pour l’Aide sociale à l’enfance 2005 : Création de Ré-agir d’é André Lejarre/Le bar Floréal
« Très souvent les victimes sont oubliées car » on a tendance à se polariser sur une réponse très répressive. coute et de loi Pour quelles raisons avezvous créé cette association, Ré-agir ? Murielle Bellier : C’était un besoin car dans le département de l’Oise nous étions la seule circonscription, celle du tribunal de Compiègne, à n’avoir pas d’association d’aide aux victimes. Pour nous c’était un manque. Ce besoin s’est fait sentir également au niveau de l’activité du tribunal puisque ces dernières années nous avons constaté une augmentation des dossiers de comparution immédiate. Ces dossiers imposent une réactivité très grande de l’appareil judiciaire face à la délinquance. Mais très souvent les victimes sont oubliées car on a tendance à se polariser sur une réponse très répressive à apporter aux auteurs. Les victimes, quant à elles, n’ont pas cette possibilité de réagir aussi vite. Très souvent leurs dossiers sont oubliés, leurs demandes d’indemnisation difficiles à gérer… Comment avez-vous été sensibilisée à ces questions ? M.B. : Quand j’ai commencé à exercer ce métier, il y a seize ans, c’était essentiellement pour me consacrer à la défense pénale. J’ai d’ailleurs suivi les cours de l’Institut de criminologie à Paris. Pour bien comprendre mon cheminement, sachez que l’on ne commence à s’intéresser aux droits des victimes que depuis le début des années 1990. C’est également à ce moment-là que la France ratifie la Convention internationale des droits de l’enfant et que l’on assiste à l’émergence de ce que l’on a appelé la victimologie : on s’est intéressé aux syndromes et aux symptômes que pouvaient présenter les victimes. C’est à ce moment-là que j’ai été sollicitée par l’Aide sociale à l’enfance qui cherchait des avocats pour s’occuper d’enfants victimes d’infractions sexuelles et assurer la défense de leurs droits. Ces enfants victimes d’abus et d’agressions sexuels sont-ils nombreux ? M.B. : Quand j’ai commencé à traiter les premiers dossiers à l’époque, tout était à faire. Il était très difficile de faire entendre que la délinquance sexuelle était un des premiers fléaux nationaux. Aujourd’hui encore, c’est très difficile. Au sein de notre association, nous voudrions instaurer un lieu de réflexion et de rencontre où l’on puisse débattre sur l’évolution de la délinquance et notamment sur cette augmentation de la délinquance sexuelle. Qui votre association défend-elle ? M.B. : Nous avons vocation à aider toutes les victimes d’infractions pénales. Cela va de la personne qui découvre que sa voiture a brûlé dans la nuit, à la personne qui a été renversée par un chauffard, à quelqu’un qui se plaindrait de maltraitance. Moi, je suis très sensibilisée dès que les victimes sont des enfants parce que nous avons un rôle de protection à tenir en tant qu’adultes. Ré-agir bénéficie de soutiens ? M.B. : Cette association ne pourrait pas vivre s’il n’y avait l’apport du barreau de Compiègne, pas seulement des seuls avocats qui composent Ré-agir. Tout le barreau s’est mobilisé derrière ce projet et dès que possible nous allons mettre en place une convention permettant aux avocats qui le souhaitent d’assurer une permanence d’aide aux victimes. Nous prévoyons également un partenariat avec l’Éducation nationale. Quant au Conseil général, nous avons reçu immédiatement son soutien. En tant que femme, avez-vous une écoute plus sensible ? M.B. : Personnellement je ne le pense pas. Qu’on soit homme ou femme, notre sensibilité personnelle fait qu’on est tout à fait capable d’être à l’écoute de l’autre. C’est une question d’individu. Vous êtes pour la parité ? M.B. : Totale ! C’est pour cela que je ne supporte pas le mot avocate. Je préfère qu’on dise avocat parce que je trouve que la véritable égalité, c’est lorsque derrière une profession, on ne peut distinguer si c’est un homme ou une femme. PROPOS RECUEILLIS PAR CLAUDE BARDAVID 60 - N°4 - Mars 2005 23



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