talité : un appartement au rez-de-chaussée d’une résidence. Bien au calme. On y accueille avec le sourire les parents d’enfants de moins de 4 ans. C’est Il s’agit ici de favoriser le tissage des liens. Parce que les premières années de la vie sont certainement les plus importantes. Parce qu’il y a une vraie différence entre vouloir un bébé et être parent d’un bébé. Depuis 1992, Grandir Ensemble accompagne les familles qui le souhaitent. C’est un lieu d’écoute, de parole et d’échanges. On y partage bonheur et difficultés. On aide chacun, enfant comme parent, à trouver sa place et ses repères dans la cellule familiale. L’association compte aujourd’hui une soixantaine d’intervenants : permanents, vacataires ou bénévoles. Tous plus motivés et plus dévoués les uns que les autres. À l’image de Maryvonne Six. La soixantaine dynamique, la présidente de l’association, psychologue de formation, mène ses troupes tambour battant. « Nous sommes un appui pour les parents, nous sommes là pour les conforter dans leurs compétences, pas question de donner des leçons », affirme-t-elle. Les intervenants ne cherchent pas à entrer dans l’histoire des familles. Ils se refusent à porter un jugement. Le mot d’ordre, c’est l’écoute avant toute chose. « Tous les jours, j’ai l’impression d’œuvrer pour faire changer les choses, pour un monde meilleur, estime Sybille, permanente de l’association. Ici je suis en accord avec moi-même. » Pour Romuald, un des psychologues de Grandir Ensemble, ce type d’association permet de toucher des gens qui ne se montreraient pas dans les institutions classiques. « On ne stigmatise aucune population, assure Maryvonne Six, c’est un véritable brassage, et dites-vous bien qu’il n’y a pas que des parents en difficulté sociale qui font appel à nous ! » L’importance des mots À l’association, on déborde d’idées. La psychanalyse, de Françoise Dolto à Boris Cyrulnik, est une véritable source d’inspiration. Avec toujours le même souci : promouvoir le bien-être des tout-petits en soutenant les parents dans leurs démarches. Aujourd’hui plusieurs outils sont à la disposition des familles. Il y a tout d’abord Le Cerf-volant Hervé Dez/Le bar Floréal PHILOSOPHIE DU CERF-VOLANT BLEU : ÊTRE UN LIEU D’ÉCOUTE ET DE PAROLE. bleu, qui fête ses dix ans. C’est un lieu de vie, de jeux, de parole et de rencontre, qui aide à la socialisation des plus jeunes. Il y a ensuite Lire avec bébé. Des lectrices conteuses se déplacent dans seize lieux dédiés à la petite enfance : centre de protection maternelle et infantile (PMI), haltesgarderies, écoles, bibliothèques, mais aussi à l’hôpital de Compiègne pour l’accueil des nouveau-nés. Les lectrices racontent des histoires aux bambins sous le regard souvent médusé des parents. Pour Maryvonne Six, la lecture aux tout-petits est un réel moment d’apaisement. Répondre aux inquiétudes Et puis il y a « l’écoute parents de jeunes enfants ». Un service d’écoute par téléphone que la présidente de l’association aimerait bien faire connaître au plus grand nombre. Des permanences sont tenues, conjointement par un psychologue et un parent de l’association, les lundis, jeudis et vendredis. Il s’agit de répondre aux inquiétudes, aux angoisses ou encore aux doutes des familles. Les thèmes qui reviennent le plus fréquemment sont le sommeil de bébé et son alimentation. Les situations de grande détresse sont rares. Si nécessaire, l’association passe le relais aux services sociaux. Les adultes ont également un outil qui leur est entièrement consacré. C’est « l’atelier des parents ». On s’y retrouve pour échanger expériences et informations, pour consulter la documentation compulsée par les responsables de l’association. Grandir Ensemble propose enfin des ateliers débats et des conférences – la prochaine aura lieu le 15 mars et aura pour thème « Aidez-moi à trouver mes repères ». ■ ■ ■ 60 - N°4 - Mars 2005 11