> Itinéraires loisirs 26 ARTISANAT Techniques anc Qu’il s’agisse du textile, du travail de la nacre ou de la poterie, les artisans de l’Oise sont les héritiers d’un savoir-faire séculaire, trop souvent méconnu du grand public. E st-ce la proximité de Paris ou des grandes foires de Champagne ? Sans doute un peu des deux. Toujours est-il que l’Oise peut se targuer de cultiver des traditions à la fois artisanales et industrielles particulièrement anciennes. Ainsi, le drap de Beauvais est-il réputé en Europe durant tout le Moyen Âge, et la présence de grands élevages de moutons fait la fortune de l’industrie textile jusqu’au XVIII e siècle, à tel point que Colbert décide de créer une manufacture royale de tapisserie à Beauvais. À partir du XIX e siècle, la brosserie et le travail de la nacre prennent le relais pour devenir une des productions phares de l’Oise. En 1900, cette filière emploie pas moins de 10 000 personnes, sans compter les ouvriers à domicile, contre à peine 3 000 aujourd’hui. Ivoire d’Afrique, polis de poneys d’Argentine, soies de sangliers russes ou de porcs chinois, c’est la planète entière qui s’invite alors dans les ateliers du département, pour la confection de brosses et peignes, sans oublier la nacre qui sert à la production des boutons. En 1909, la ville de Méru, dans le sud du département, sert de théâtre à la grève des boutonniers. Un conflit social qui s’achève avec l’intervention de la troupe. L’autre grande production du département, c’est sans conteste la poterie, dans le pays de Bray. Une argile de bonne qualité, mais aussi un savoir-faire dont l’ancienneté remonte à la période gallo-romaine ont fait depuis longtemps la réputation des potiers de l’Oise. Au fil des siècles, les maîtres de l’argile et du feu ont donné au travail de l’émail, de la faïence ou de la céramique ses lettres de noblesse. Aujourd’hui, leurs héritiers continuent de perpétuer la tradition, produisant des objets usuels ou de véritables œuvres d’art. ■ MICHEL CLERGET Retrouvez d’autres idées de sorties en pages 30 à 33. 60 - N°2 - Janvier 2005 AU XIX E SIÈCLE, LE VILLAGE DE PONCHON A COMPTÉ JUSQU’À HUIT FABRIQUES DE CÉRAMIQUE. DÉSORMAIS, CE TRAVAIL SUBSISTE GRÂCE À L’ARTISANAT. À MÉRU-SUR-OISE, LE MUSÉE DE LA NACRE ET DE LA TABLETTERIE PROPOSE TOUTE L’ANNÉE LA VISITE D’ANCIENS ATELIERS, ET DES DÉMONSTRATIONS DE FABRICATION DE DOMINOS ET DE BOUTONS. |