12 | dossier Leur vie a basculé le jour où un de leurs proches a perdu une partie de son autonomie frappé par la maladie ou un accident, affaibli par le vieillissement ou le handicap. Pour Liliane Bodineau, 65 ans, tout a commencé il y a quatre ans quand le neurologue a diagnostiqué la maladie d’Alzheimer de son mari André. « Son état s’est dégradé brutalement puis progressivement par palier », confie-t-elle. Elle s’est retrouvée seule à gérer la perte d’autonomie et les troubles du comportement de plus en plus fréquents de son mari. Comme elle, Cédric Pirard, 24 ans, a dû s’occuper d’un proche, plus précisément son père souffrant de la sclérose en plaques. « On devient aidant familial par la force des choses, on fait cela naturellement parce que l’on aimerait que l’on fasse de même pour nous, témoigne cet habitant des Ponts-de-Cé. J’ai vu mon père avec une béquille, puis deux, puis dans un fauteuil On peut devenir aidant familial à tout âge. À 24 ans, Cédric Pirard veille sur son père atteint de la sclérose en plaques. niColaS roy parole de pro roulant. Alors, pour pouvoir continuer à vivre ensemble, il a fallu trouver des solutions. » Et des réponses à une multitude de questions. Comment va évoluer la maladie ? Comment gérer sa vie professionnelle et sa vie d’aidant ? Comment s’en sortir financièrement ? DES REnConTRES PoUR SoUFFLER Pas simple quand le quotidien ne laisse guère de répit. « C’est 24 heures sur 24, raconte Liliane Bodineau. Je ne dors ChriSToPhe GabiLLarD responsable des actions familiales à l’udaf (union départementale des associations familiales) « nous avons mené il y a deux ans une étude sur les aidants familiaux du département. elle a montré que ceux-ci avaient souvent beaucoup de difficultés à exprimer des besoins pour eux, la priorité étant leur proche malade ou handicapé. Pourtant, beaucoup d’aidants souffrent d’isolement, d’épuisement, de difficultés financières. Il faut franchir le pas en se disant : j’ai besoin d’aide et je passe le relais. Mais ce n’est pas toujours facile. » À Corzé, des aidants familiaux se retrouvent une fois par mois à la table du bar Le XV pour souffler et partager leur quotidien. Mensuel du Conseil général de Maine-et-Loire | n°11 N°11 OCTOBRE 2011 |