20 Histoire Les médecins lozériens au service de tous Pendant des siècles, les médecins ont été souvent les seuls à apporter leurs secours pour lutter contre les maladies au prix de sacrifices qui ont fait honneur à leur profession. Depuis le XIXes, les transformations intervenues dans le domaine social comme dans le domaine scientifique ont fait de la santé un enjeu administratif et politique. Médecine préventive, hygiène, vaccination ont appréhendé les maladies et les handicaps de manière collective en suscistant l’installation d’une médecine sociale. Mais le rôle des médecins n’a pas disparu. Ils demeurent indispensables et de nos jours leur absence se fait cruellement sentir dans les zones rurales. Leur histoire est mal connue. Elle est pétrie pourtant d’abnégation, de dévouement, de volonté qui décuplent leurs compétences. L’un d’entre eux, Marcel Barbot (1901-1969) a exploité les notes de ses collègues pour publier en 1952 un ouvrage qui rend hommage aux médecins, chirurgiens et apothicaires mendois. QUI SONT-ILS ? La plupart des médecins appartiennent à d’anciennes familles de notables, de marchands, de professeurs, de notaires. Le cabinet médical et la boîte à instruments se lèguent souvent de père en fils, et ce jusqu’aux années 1960-1970. Sous l’Ancien Régime, les futurs médecins reçoivent une instruction secondaire au Collège des Doctrinaires de Mende (actuellement par- Dr Prunières - photographie conservée au Musée de l’homme couleurs lozère king du Mazel) ou chez les Jésuites du n°40 avril/mai/juin 2017 Puy-en-Velay ou de Rodez. Ils entrent ensuite à l’Université ; pour les meilleurs, il s’agit de la Faculté de Montpellier. Les plus méritants sont admis au Collège Saint-Mathieu, fondé par Urbain V en 1369.Les médecins exercent leurs activités au sein d’un territoire qui regroupe plusieurs cantons. Contrairement aux notaires, ils n’habitent pas la campagne et ils visitent les villages montés sur une mule, un cheval ou un cabriolet léger à partir de 1830. Jules Barbot (1876-1918) est le premier membre du corps médical à utiliser en 1906 une automobile. À leur mission principale, les soins aux malades se sont ajoutés des activités paramédicales : expertises judiciaires, lutte contre les épidémies, mise en place de services d’hygiène dans les prisons, les écoles, les casernes, création des dispensaires... Les médecins sont aussi des passionnés. La recherche historique, les sciences, la théologie, la politique sont autant de domaines dans lesquels ils exercent leur talent. QUE FONT-ILS ? La Lozère a connu de nombreuses célébrités médicales. Des trépanations crâniennes y furent pratiquées dès la Préhistoire (4000 av J.C.). Le docteur marvejolais Barthélémy Prunières (1828-1893) est l’un des premiers à les avoir étudiées devenant ainsi l’un des précurseurs de la paléopathologie. Il est mort en médecin de campagne, pris dans une tourmente de neige sur l’Aubrac après la visite de ses malades. Au Moyen-Âge, le chirurgien Guy de Chaulhac (v. 1300-1368), maître en médecine de l’Université de Montpellier, s’installe à Avignon. Médecin des papes, plus particulièrement celui de son compatriote Urbain V, il rédige un ouvrage « la Grande Chirurgie » qui réunit toutes les connaissances |