16 Lozère autrement Equiphoria : la thérapie par le cheval J-F. Salles Equiphoria, le premier institut dédié exclusivement à l’équithérapie en France se distingue comme une innovation remarquée. C'est à La Canourgue qu'Hélène Viruega et Erik Bogros ont décidé de réaliser leur projet Equiphoria*. Un Institut d’activités équestres à objectif thérapeutique pour les personnes en situation de handicap. Cette technique thérapeutique qui consiste à utiliser le cheval comme médiateur pour soulager et améliorer le bien-être de personnes handicapées ou traumatisées est depuis fort longtemps utilisée. Pourtant, il n’existait aucun centre dédié à cette activité en France : « Aux États-Unis, où j’ai vécu pendant dix ans, il existe 800 centres d’équithérapie, raconte Hélène Viruega. C’est un milieu où je me suis d’abord investie en tant que bénévole, avant d’en faire une profession. Et quand je suis rentrée en France, il m’a semblé tout naturel de faire la même chose », explique Hélène « J’ai rencontré des thérapeutes en France qui aimaient le cheval et qui proposaient des séances dans des clubs équestres, mais il y avait de gros problèmes de sécurité, et également d’encadrement. » LE CHOIX DE LA LOZÈRE Les deux associés décident de s’installer en Lozère, où ils ont bénéficié du soutien *Équiphoria associe Équi en référence au cheval et phoria signifie support en grec. du Conseil général à travers l'agence économique Lozère Développement, qui les a accompagnés dans la période de préparation du lancement de la société, et avec une aide à hauteur de 34 500 euros pour la transformation des locaux, loués aux associations : le Clos du Nid, Lozérienne de Lutte Contre les Fléaux Sociaux, Résidences d'Olt et UNAPH, propriétaires. Constitué en coopérative, (prochainement transformé enSCIC SA), Equiphoria emploie déjà huit personnes dont une psyscho-motricienne, une psychologue, une kinésithérapeute et une responsable de cavalerie. L'institut a reçu ses premiers patients au mois de septembre 2012 et actuellement travaille en partenariat avec l’Inra et les haras nationaux sur un programme de recherche sur le comportement du cheval. « L’équithérapie, c’est pour nous une conviction, s’anime Hélène Viruega. Nous essayons d’apporter aux personnes qui en ont besoin de l’écoute, et une amélioration de leurs conditions de vie grâce au cheval. Nous recevons déjà des appels des départements limitrophes, mais aussi de la région parisienne. Ça va crescendo. » Une conviction qu’ils aimeraient partager : depuis la Lozère, ils ont comme ambition de montrer un modèle à même d'inciter d'autres projet similaires à se constituer dans d'autres régions de France. VIDÉO Découvrez le témoignage en vidéo sur le site Internet du Conseil général www.lozere.fr L’équithérapie ne doit pas s’improviser. On a besoin de matériel adéquat, de chevaux qui soient parfaitement destinés à cet usage. Réussir à diriger le cheval est très valorisant. C’est un très bon outil pour remettre les gens en confiance, leur donner envie de continuer à se battre. Et le cheval permet aussi de travailler des notions d’équilibre, de gagner en tonus. ÉQUITHÉRAPIE : DES RÉSULTATS SPECTACULAIRES « Les programmes sont établis sur mesure, en fonction du profil du patient, indique Hélène Viruega. Les résultats peuvent être rapides. » L’équithérapie consiste à mettre des personnes en situation de handicap au contact de l’animal. Le cheval devient un outil thérapeutique. « Pour les personnes en situation de handicap mental, on observe une amélioration de la communication, de la maîtrise de soi. Le cheval comme support de la thérapie : c’est exactement ce que veut dire Équiphoria*. J-F. Salles |