[44] Loire Atlantique n°118 novembre 2012
[44] Loire Atlantique n°118 novembre 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°118 de novembre 2012

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de Loire-Atlantique

  • Format : (200 x 280) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 4 Mo

  • Dans ce numéro : la jeunesse s'engage.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Portrait Je ne cesserai jamais d’être à Saint-Nazaire. Ici, tout est vrai et c’est ça qui me plait. P.Pascal Patrick Deville D’autres vies que la sienne Peste et choléra raconte la vie d’Alexandre Yersin, découvreur du bacille de la peste. Le succès de ce livre, le 10 e de Patrick Deville, est aussi contagieux qu’une épidémie. Jusqu’à contaminer le milieu littéraire qui en a fait un favori du Goncourt 2012. Le regard, d’un bleu tenace, renvoie à d’innombrables paysages, ceux que Patrick Deville a vus au gré de voyages incessants. Proche- Orient, Afrique équatoriale, Asie du Sud-Est, Amérique centrale, Caraïbes... « Je fais un tour et demi du monde par an ». Pour autant, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, Patrick Deville refuse l’appellation d’écrivain voyageur. Il n’écrit pas ses voyages, il voyage pour écrire. Il suit à la trace les héros de ses livres selon une méthode éprouvée : « Il y a d’abord le travail de recherche, en bibliothèque, il faut que je sache tout, puis je me déplace pour voir. J’ai besoin de sentir des odeurs, de voir des paysages. Le chalet de Yersin au Vietnam existe toujours par exemple ». Muni de son carnet en peau de taupe – traduction littérale de Moleskine, mole : taupe ; skin : peau –, Deville raconte les Vies des autres. « Les chats n’écrivent pas des chiens. » Les héros de Deville voyagent, ils sont aventuriers, explorateurs, découvreurs. Et toutes ces vies passent par une date qui fascine l’auteur : « 1860, c’est le Second Empire, la deuxième révolution industrielle, l’année où Pasteur démontre qu’il n’y a pas de génération spontanée, c’est aussi l’année de la création de Saint- Nazaire. » Nous y voilà, de ruisseau la parole de Patrick Deville devient fleuve. Il s’agit d’évoquer son port d’attache. « Je ne cesserai jamais d’être à Saint-Nazaire. Ici, tout est vrai, ce port fonctionne. Quand les navires entrent dans le port, jettent les haussières, qu’il y a des remorqueurs, ce n’est pas le syndicat d’initiative qui organise. C’est du travail. Il y a un risque de muséification en France, mais ici c’est vrai et c’est ça qui me plait ». 4• loire-atlantique• noVeMBre 2012• le Magazine du départeMent
P. Pascal P.Pascal Deville est d’ici. Il a grandit à Mindin de l’autre côté de l’estuaire dans « un ancien Lazaret pour marins infestés » devenu hôpital psychiatrique. Cette enfance un peu spéciale porte les ferments d’une carrière d’écrivain globe-trotter. « C’était complètement hors-sol, à l’époque je vivais dans un endroit clos ». Voilà pour l’envie d’ailleurs. Son père, qui dirigeait l’établissement, y faisait jouer des pièces de théâtre. « J’avais 7-8 ans, j’assistais aux répétitions et je gribouillais dans mon coin, mais la décision d’écrire n’a pas d’âge ». Voilà pour le métier d’écrivain. Deville ne s’explique pas vraiment le succès du livre, en tout cas, il n’avait pas l’intention d’en faire un triomphe. Peste et choléra n’est qu’une étape d’un plan bien arrêté : « Je découpe des zones géographiques, Amérique centrale, Afrique équatoriale, Asie du Sud-Est, je vais toujours vers l’Est. Tous ces livres n’en font qu’un. » Il travaille déjà à quatre autres projets d’écriture, pense à raconter l’histoire du Lazaret de Mindin et celle de Saint-Nazaire. Deville n’a pas fini de voyager, Deville n’a pas fini d’écrire, il y a tant d’autres vies à raconter. Patrick Deville en cinq dates 1957 Naissance à Paimbœuf 1973 Entre au lycée Aristide-Briand de Saint-Nazaire 1987 Publie son premier roman Cordon-bleu 1996 Devient Directeur littéraire de la MEET de Saint-Nazaire 2012 Publie Peste et choléra, Prix du Roman Fnac 2012 Du mythe à la MEET D’un lapidaire « parce que c’est magnifique », Deville justifie son investissement personnel dans la MEET – Maison des écrivains étrangers et des traducteurs – située sur le port de Saint-Nazaire. La MEET, qui fête ses 25 ans, se donne pour mission de faire découvrir des auteurs étrangers aux lecteurs français. C’est une maison d’édition (plus de 100 livres édités) et une résidence d’écriture pour écrivains et traducteurs du monde entier. Du 15 au 18 novembre dans la base sous-marine de Saint-Nazaire se tient Meeting, rencontres littéraires internationales, en présence de Patrick Deville et de nombreux auteurs étrangers. ■■www.maisonecrivainsetrangers.com loire-atlantique• noVeMBre 2012• le Magazine du départeMent• 5



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