Vivre en Loire-Atlantique Avenir du territoire Bioressources marines Le pétrole de demain Grâce à un effort sans précédent dans la recherche liée aux bioressources marines, le Blue cluster progresse sur des applications – santé, énergie, biologie – vastes. La façade maritime de la Loire-Atlantique offre des perspectives inattendues. La part croissante des entreprises (TPE, PME et groupes) au sein d’Atlanpole Blue cluster est un signe qui ne trompe pas : la filière « bioressources marines » née il y a quatre ans de l’excellence de ses Préparer l’avenir, c’est en laboratoires de recherche – notamment de l’Ifremer et de l’Université de Nantes – recèle un potentiel économique indéniable. « Dans notre laboratoire nazairien dédié à la bioénergie, 40 personnes travaillent actuellement sur les problématiques liées aux microalgues », indique Pascal Jaouen, professeur et directeur de l’institut universitaire mer et littoral. « Ce n’est pas un effet d’opportunité, c’est dans nos gènes car cela fait 25 ans que l’on travaille sur cette thématique. L’intérêt est indéniable : on nous dit que dans les océans il y a en phytoplancton un volume nécessaire pour couvrir les besoins énergétiques de la planète. Allons-y, dopons la recherche ! » Le laboratoire qu’il dirige entend bien « prendre le leadership français dans le domaine des biotechnologies marines et créer une filière indus- nous ! trielle nouvelle autour des micro-algues, bioressource prometteuse ». Énorme potentiel Ce pari technologique intéresse d’ores et déjà des entreprises telles que Véolia, Royal Canin ou Airbus notamment. « La présence d’Airbus dans notre projet est évidente », poursuit Pascal Jaouen, « car le groupe a besoin de réfléchir maintenant au carburant de demain, et donc d'établir des projections à 15 ou 20 ans, lorsque le kérosène viendra à manquer. » Même la grande marque Bridgestone veut s'affranchir de la dépendance au pétrole. Le premier fabricant mondial de pneumatiques cherche à remplacer les produits dérivés des hydrocarbures par des composants « durables », issus de la biomasse ou des huiles végétales. « La valorisation des bioressources marines constitue là un véritable potentiel en matière de développement économique. Certains industriels l’ont bien compris et se sont déjà positionnés sur ce créneau. » En Loire-Atlantique se pose la question de l’acceptabilité et des potentiels risques d’une industrie de micro-algues à grande échelle en zone littorale : compétition avec les autres cultures, conflits d’usage… La réflexion est ouverte, et le potentiel de recherches des différentes disciplines est énorme. 14• loire-atlantique• noVeMBre 2012• le Magazine du départeMent |