ACTUALITÉS FOCUS Fais-moi une place avec mon handicap Cent quatre-vingts : c’est le nombre de personnes en situation de handicap recrutées par le Département ces dernières années. Parmi elles, plus d’une centaine d’apprentis ont été formés, dont Susana, la quarantaine, qui souffre de la maladie de Crohn. « J’ai pu bénéficier de ce dispositif parce que j’étais suivie par CAP Emploi. Une annonce est parue, j’ai postulé et j’ai eu accès à un poste adapté. » Si la majorité des contrats d’apprentissage signés concerne des jeunes, cette mère de famille est loin d’être un cas à part. « Environ un tiers des agents formés se trouvent dans cette situation. Le handicap supprime la condition d’âge pour accueillir un apprenti », explique Yvette Bufferne, référente handicap au sein de la collectivité. UN POSTE AMÉNAGÉ, DES HORAIRES ADAPTÉS Le bureau de Susana a été adapté avec l’aide d’un technicien de prévention. « Je dispose d’une souris conçue pour limiter mes mouvements. Mes horaires ont aussi été aménagés pour mes soins. » La maladie dont elle souffre est invisible, ou presque. 12 LOIRE MAGAZINE Contrairement aux idées reçues, la majorité des handicaps sont souvent indétectables à l’œil nu : douleurs chroniques au dos, maladies invalidantes évolutives, handicaps sensoriels... « Du fait de l’allongement de la durée de vie professionnelle, de plus en plus de personnes risquent d’être concernées », estime Yvette Bufferne. Un caractère indécelable qui n’a pas toujours servi Susana. « Il m’est arrivé d’intégrer des emplois ordinaires et c’était compliqué. Parfois, on ne comprenait pas mes absences. » UNE DISCRIMINATION POSITIVE ? Difficile, encore aujourd’hui, pour cet agent de mettre en avant sa maladie : « Ce n’est pas forcément bien perçu, même si mes collègues le savent et l’acceptent totalement. Je n’en parle encore souvent qu’à demi-mot. » D’ailleurs, c’est avant tout pour ses compétences qu’elle a été recrutée. « Il faut une adéquation entre les besoins de la collectivité, le profil du candidat et l’existence d’un centre de formation adapté », expose Yvette Bufferne. Cécile Jules, la maître d’apprentissage de Susana, est ravie de son employée. Handicap invisible. 80% des handicaps ne se voient pas. C’est le cas pour Susana Rita-Afonso. « Je suis quelqu’un comme n’importe qui. » EMPLOI. Le Département de la Loire favorise le travail des personnes en situation de handicap. Il a récemment signé une nouvelle convention avec le FIPHFP * et la Caisse des dépôts pour encourager leur recrutement et insertion dans la collectivité. Rencontre avec une apprentie à Montbrison. « Elle est volontaire et très impliquée au quotidien. » Suivre un apprenti est aussi une charge à ne pas minimiser. « Ça me plaît, cette notion de transmission. Il faut toutefois être conscient que cela nécessite une grande disponibilité et un investissement personnel pour mettre en place un accompagnement de qualité et une relation de confiance. » Quant à Susana, elle fait de son mieux pour décrocher son diplôme. Hasard du calendrier : elle passera son bac la même année que sa fille. * Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique + D'INFOS ET VIDÉO www.loire.fr/webzine 7,71% C’EST LE TAUX D’EMPLOI LÉGAL DE TRAVAILLEURS HANDICAPÉS AU DÉPARTEMENT DE LA LOIRE. LE SEUIL MINIMUM FIXÉ PAR LA LOI EST DE 6%. |