EN ACTION DOSSIER Une agriculture solidaire Insertion. L’ESAT Le Colombier La Blégnière emploie quelque 80 personnes handicapées pour des activités de production agricole et de transformation. Contact avec la nature, lien social, tâches variées : l’agriculture de proximité facilite l’insertion de publics fragiles dans la société à travers le travail. Les circuits courts riment aussi avec économie sociale et solidaire. La Loire compte ainsi quatre Jardins de Cocagne. Ces exploitations maraîchères biologiques, dont la production est vendue localement sous forme de paniers hebdomadaires, emploie des personnes en situation de précarité et les aide à construire un projet professionnel. Le même levier d’insertion est utilisé dans le champ du handicap. Exemple dans le Roannais, où un ESAT* agricole réparti sur deux sites permet à des adultes souffrant de déficience intellectuelle ou de troubles psychiques de travailler et s’épanouir. 18 LOIRE MAGAZINE Éclairage Laure Garrivier Directrice de l’ESAT Le Colombier La Blégnière Quel est l’objectif de votre établissement ? Les fermes faisaient travailler autrefois de nombreuses personnes handicapées, mais avec la mécanisation de l’agriculture, ces emplois ont disparu. Notre ESAT a donc recréé pour elles des conditions d’insertion sociale et professionnelle en milieu rural. CRÉER DU LIEN SOCIAL Créé dès 1985 à Bussy-Albieux, le site du Colombier est dédié au maraîchage et à l’horticulture, ainsi qu’à la culture de blé, de maïs et de pommes de terre. Le tout en agriculture raisonnée. Près de 20 000 bocaux de soupe, ratatouille et autres conserves sont fabriqués chaque année dans sa légumerie, et un magasin permet d’écouler la production en vente directe. « On est en contact avec les clients. Ils sont contents d’acheter de bonnes choses à manger, et aussi nos fleurs », témoigne Émilie, 28 ans. Une vingtaine de kilomètres plus loin, à Cremeaux, se trouve le site de Comment ces travailleurs sont-ils accompagnés ? Un projet personnel est défini pour chaque travailleur, avec des objectifs adaptés à ses capacités. Nous avons au total dix activités, ce qui permet de développer la polyvalence. Nous encourageons aussi au maximum la création de liens avec les clients et visiteurs. La Blégnière. Il dispose d’un abattoir, d’où sortent chaque année pas moins de 68 000 volailles, dont 8 000 élevées sur place. Les autres sont abattues pour le compte d’agriculteurs ou de particuliers. « La production de l’ESAT est vendue directement au grand public ou à des restaurateurs », expliquent les moniteurs encadrants. Une nouvelle boutique ouvrira d’ailleurs ses portes fin 2018 à l’entrée de l’exploitation. « C’est important que les gens viennent ici et découvrent nos activités. Ça crée du lien social, et ça met en valeur le travail réalisé. » Autre moment privilégié d’échanges : le déjeuner. Ici, il est pris en commun, et les écoliers du village viennent profiter des bons plats mitonnés par la cuisinière… à base de produits locaux, évidemment. * Établissement et service d’aide par le travail Ressentez-vous le retour des consommateurs vers les produits locaux ? Oui ! Suite aux différents épisodes de grippe aviaire, nos ventes de volailles ont ainsi augmenté. Les gens veulent savoir ce qu’ils consomment, et voir de leurs yeux comment c’est produit, pour être en totale confiance. |