> 28 ÉCHAPPÉES BELLES « Je ne souhaite à personne de prendre un chevreuil ou pire un sanglier de plein fouet ! Les conséquences peuvent être dramatiques et pas seulement pour l’animal », rappelle Fabien Mulyk, vice-président du Département chargé de l’environnement. En France, on estime à 40 000 chaque année le nombre de collisions entre des voitures et des cerfs, chevreuils ou sangliers, et à une trentaine le nombre de décès d’automobilistes et de motocyclistes ! Pour se nourrir et se reproduire, les grands mammifères n’hésitent pas, dès la nuit tombée, à reprendre possession de l’espace et à franchir les obstacles aménagés par l’homme. Pour prévenir ce risque, garantir la sécurité routière tout en réduisant la mortalité des ongulés et cervidés, le Département s’est doté, en 2012, de sept détecteurs de faune installés en bordure d’axes routiers à fort passage d’animaux : dans la vallée du Grésivaudan, entre Belledonne et Chartreuse, et la cluse de Voreppe, entre Chartreuse et Vercors. > GRANDEUR NATURE ALERTE COLLISION ! Quatre ans après leur mise en service, les détecteurs de faune, installés par le Département dans la vallée du Grésiaudan et la cluse de oreppe, ont démontré leur ecacité aec une réduction sinicatie des collisions > ISÈRE MAG I NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2016 I #06 3 700 COLLISIONS ÉVITÉES Ce dispositif, unique en France, financé, notamment, grâce à des crédits européens, repose sur un ensemble de caméras et de capteurs inraroues sensibles aux diérences de température. Si un animal entre dans leur champ de surveillance, il est immédiatement détecté. Un signal est alors déclenché sur des panneaux lumineux, indiquant à l’automobiliste une traversée imminente. Il peut ainsi réduire sa vitesse à 70 km/h et éviter la collision. « Depuis leur mise en place, ce sont près de 3 700 alertes « Attention faune » qui sont lancées chaque année par ces appareils, soit autant de collisions évitées, se réjouit Fabien Mulyk. Nous étudions d’ailleurs la possibilité d’équiper d’autres axes accidentogènes en Isère, tout en poursuivant le travail engagé depuis 2008 en direction de la petite faune, micro-mammifères, reptiles et amphibiens… La nouveauté, c’est que le Département intègre désormais toutes ces données environnementales en amont de ses projets routiers, toujours en lien avec ses partenaires : les associations naturalistes comme la Ligue de protection des oiseaux, les chasseurs, les pêcheurs et le Symbhi* pour les milieux halieutiques. Ce qui permet d’intégrer les aspects environnementaux et d’en réduire les coûts. » Dernier exemple en date, la réalisation à Entre-deux-Guiers d’un important passage à faune sous la RD 520, intégré dans les aménagements de voirie de la nouvelle distillerie des pères Chartreux. « Ces aménagements sont non seulement utiles aux animaux et à la biodiversité, mais ils participent aussi à l’emploi, souligne Fabien Mulyk. Car il faut bien les construire ! » Par Richard Juillet *Symbhi : Syndicat mixte des bassins hydrauliques de l’Isère > Près de 40 000 collisions sont recensées en France, chaque année, entre automobilistes, ongulés et cervidés. 2 > Les détecteurs de faune de Bernin, installés sur la RD 1090, préviennent lutilitlté imminente de grands animaux. 3 > La grande faune sauvage passe régulièrement d’un massif à l’autre. étctuutétéitllé stratégiquement grâce au concours léétictt 4 > Un blaireau s’aventurant de nuit dans utitu 5 > Bizarrement, l’ouvrage, créé sous la route, attire aussi les hérons cendrés ! 6 > Caméras et capteurs infrarouges permettent de détecter les animaux. Photos Gest -D.R. 2 |