> 18 > L’ISÈRE AVANCE ILS FONT BOUGER LES MOBILITÉS EN ISÈRE JEAN-CLAUDE PEYRIN, VICE-PRÉSIDENT DU DÉPARTEMENT CHARGÉ DES TRANSPORTS ET DE LA MOBILITÉ « IL FAUT RAISONNER MULTIMODALITÉ » En charge des mobilités depuis avril 2015, Jean- Claude Peyrin entend agir avec pragmatisme : « La réponse aux grands enjeux de déplacement de ce département ne passe pas par le tout routier ou le tout collectif mais par un ensemble de solutions : l’avenir est à l’intermodalité, à condition de résoudre le problème du dernier kilomètre : en milieu rural, nous n’avons rien de satisfaisant à proposer pour le moment. Nous devons raisonner de façon globale, en prenant en compte les nouvelles technologies, qui amènent un nouveau paradigme : routes intelligentes, véhicules décarbonés, autonomes… Nous encouragerons les expérimentations. » ISÈRE MAG I SEPTEMBRE-OCTOBRE 2016 I #05 CHRISTOPHE LABBÉ, CONDUCTEUR D’OPÉRATIONS CHEZ AREA « AMÉLIORER L’A480 » Dans le cadre du Plan de relance autoroutier, l’État a confié à AREA, société concessionnaire en Isère des autoroutes A51 et A48, la concession et l’aménagement de l’A48 et de l’A480 dans la traversée de la métropole grenobloise entre Saint-Égrève et Claix. Le chantier est très attendu des Isérois. Christophe Labbé, qui conduit les opérations, se veut confiant sur l’avancement du dossier : « Au-delà de l’amélioration des déplacements au cœur de la métropole, l’ambition pour AREA est de mieux intégrer l’infrastructure à l’urbanisation de la métropole, de protéger la ressource en eau et de limiter les nuisances sonores. C’est un chantier techniquement très complexe, en raison du contexte urbain et de la proximité du Drac. Mais le projet à l’étude se présente bien. Les investissements qui seront proposés, en parallèle au réaménagement du Rondeau qui est piloté par l’État, permettront de fluidifier le trafic routier de cette section enregistrant des niveaux très élevés. » LAURA BRIMONT, PATRICE BELVÈGUE, CHERCHEURE À L’INSTITUT DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DES RELATIONS INTERNATIONALES (IDDRI) « MIEUX ARTICULER LES DIFFÉRENTS MODES » Peut-on développer les mobilités collaboratives (covoiturage ou l’autopartage) pour les déplacements de courte distance ? C’est une des questions explorées par l’IDDRI, une fondation de recherche qui travaille sur le développement durable, en partenariat avec des acteurs publics et privés de la mobilité. Avec l’essor des outils numériques, des startup proposent aujourd’hui des solutions innovantes pour faciliter le partage de la voiture. Pour Laura Brimont toutefois, « ces services ne peuvent fonctionner qu’en complément des offres de transports traditionnelles. Les collectivités ont un rôle important à jouer pour articuler les différents modes. Cela peut passer par des infrastructures (parking relais, stationnements, etc.) et par des expérimentations qui permettent de mieux comprendre les besoins de mobilité. En cela, l’Isère est en pointe ! », constate-t-elle. SECRÉTAIRE DE L’ASSOCIATION DAUPHINOISE DES USAGERS DU TRAIN (ADUT) « FAVORISER LE TRANSPORT FERROVIAIRE » « Nous avons les infrastructures et le matériel roulant. Mais le service n’est pas à la hauteur, ni en qualité ni en fiabilité. » 37 ans après sa création, avec 400 adhérents, le combat de l’ADUT pour promouvoir le train reste d’actualité ! Pour son secrétaire Patrice Belvègue, les promesses faites en 2012 par la SNCF n’ont pas été tenues. Depuis que la ligne express régionale Lyon/Saint-André-le-Gaz/Grenoble- Chambéry a été officiellement reconnue parmi les dix lignes malades de France par le patron de la SNCF en janvier 2011, les trains peinent toujours autant à arriver à l’heure… quand ils ne sont pas supprimés ! « Sur six mois en 2016, on a eu 53 jours de grève. Et depuis avril, nous avons une réduction de l’offre aux heures de pointe due à un manque de conducteurs. Résultat, beaucoup d’usagers ont repris la route, en voiture ou en car alors qu’ils ont payé leur abonnement à l’avance. » Avec 25 000 voyages par jour dont 80% d’abonnés, la liaison répond pourtant à un réel besoin. |