> M. Major 16 > L’ISÈRE AVANCE QUELLES PISTES D’ACTION POUR FLUIDIFIER LES ROUTES EN ISÈRE ? ISÈRE MAG I SEPTEMBRE-OCTOBRE 2016 I #05 Après avoir donné la parole aux usagers, associations et décideurs lors des Rendez-vous de la mobilité, le Département a tracé sa feuille de route pour 2021. Tous les Isérois ne sont pas égaux devant les déplacements : entre le Nord-Isère et la métropole grenobloise, les urbains et les ruraux, les montagnards et ceux de la plaine, le maillage routier ou ferroviaire comme l’offre de transports en commun présentent de fortes disparités. Idem pour le budget et le temps de transport : un habitant du Vercors devra compter en moyenne 20 mn de plus par jour par rapport à celui de la Bièvre. Et certains, à kilométrage égal, devront payer deux ou trois fois le prix du ticket de bus pour aller travailler. Face aux difficultés, les Isérois se sont organisés : télétravail, train, vélo, intermodalité… Le réseau de transports par car Transisère géré par le Département s’est lui aussi bien musclé : il est reconnu comme l’un des plus performants de France. Les bouchons n’en continuent pas moins d’augmenter : pour 59% des habitants de l’aire urbaine grenobloise interrogés en juin dernier par OpinionWay (voir infographie page 17), les conditions se sont dégradées ces dernières années. L’entrée de la métropole grenobloise par l’A480 est saturée et les infrastructures ferroviaires, vieillissantes : la ligne de chemin de fer Lyon-Grenoble date de 1862 ! La capitale de l’Isère est d’ailleurs la 7 e ville la plus embouteillée de France. Si demain, la loi NOTre sur la réforme territoriale prévoit que la responsabilité des transports sera transférée à la Région, le Département conserve le réseau de routes départementales. Et en tant que garant de la solidarité territoriale, il restera impliqué dans ce dossier stratégique : « Nous sommes porteurs d’ambitions fortes pour nos territoires, avec deux pôles d’attractivité majeurs au Nord et au Sud et nous voulons les accompagner », affirme Jean-Claude Peyrin, vice-président chargé des transports et de la mobilité. > LES DOSSIERS PRIORITAIRES Les trois rendez-vous de la mobilité organisés à Grenoble, Bourgoin-Jallieu et La Mure entre février et juin 2016 ont permis d’ores et déjà de dégager des priorités. Parmi les grands sujets : le désenclavement de la métropole grenobloise - qui « souffre d’un réel problème de connectivité qui nuit à sa compétitivité ». Le Département financera l’aménagement du Rondeau aux côtés de la Métropole et de l’État. De son côté, la Région, en charge du ferroviaire, entend pérenniser la ligne de TER (train express régional) Grenoble-Lyon qui dessert plusieurs gares et va lancer les études pour une LGV (ligne grande vitesse) qui relierait les deux métropoles en 30 minutes. En Nord-Isère, le Département soutiendra les projets d’infrastructures comme le demi-échangeur de Vienne ou le contournement des bourgs. Il souhaite aussi mailler davantage le Nord et le Sud de l’Isère pour favoriser les échanges économiques. La grille tarifaire de Transisère sera simplifiée. L’objectif est aussi de faciliter les correspondances et la coordination entre les différents réseaux (SMTC, Grésivaudan, Capi, Pays voironnais, Pays viennois, TER). Pour imaginer la route de demain, le Département, déjà en pointe sur les routes intelligentes à travers différents projets européens, va enfin encourager les expérimentations. L’Isère, creuset d’innovation technologique, saura-t-elle inventer les modes de déplacements du futur ? Par Véronique Granger M. Giraud |