> 16 > L’ISÈRE AVANCE L’engorgement des entrées de villes (comme ici Grenoble) nuit gravement à la qualité de vie des habitants. ISÈRE MAG I SEPTEMBRE/OCTOBRE 2019 I #22 DÉPLACEMENTS : ÇA BOUGE EN ISÈRE ! Comme l’a confirmé un récent sondage, la mobilité est au cœur des préoccupations des Isérois. Acteur majeur des déplacements en Isère, le Département enclenche la vitesse supérieure. Objectifs : diversifier l’offre de mobilités, améliorer les infrastructures indispensables… et mieux coordonner les réseaux existants. Car, train, tram, vélo, covoiturage… Depuis quelques années, les Isérois ont appris à jongler entre différents modes de transports pour leurs déplacements quotidiens. Pour se rendre au travail tous les matins, Caroline, habitante d’un petit village des collines du voironnais, covoiture ainsi avec son voisin jusqu’à la gare de Voiron pour récupérer la ligne Express Transisère qui la mène au centre ville de Grenoble avant de poursuivre à pied ou en tramway… Les Isérois, qui sont loin de tous vivre en milieu urbain, ont en effet la chance de disposer avec le réseau de cars Transisère d’un maillage de transports collectifs quasi unique en France (hors Ile de France), avec des lignes Express conçues sur le mode du RER qui disposent pour partie de voies réservées en cas de bouchons. Près de 60 000 élèves bénéficient aussi de la gratuité des transports scolaires départementaux instaurée en 2015 – une mesure plébiscitée par les parents ! 1 400 élèves à mobilité réduite utilisent également le service de transports adapté, organisé par le Département. Et le gros chantier de mise en accessibilité (et de sécurisation) des points d’arrêts Transisère se poursuit partout sur le territoire pour des transports utilisables par tous. En dépit de son coût et tous les soucis qu’elle engendre, la voiture, comme le révèle le sondage orchestré cet été auprès d’un échantillon représentatif de 1000 habitants de l’Isère,* reste pourtant le moyen de transport incontournable d’un Isérois sur deux au quotidien (toutes zones du département confondues). Ils ne sont que 15% à rouler à vélo « plusieurs fois par semaine », et 15% d’adeptes réguliers des transports collectifs (la proportion augmentant avec la densité de l’offre). Quant au covoiturage et à l’autopartage (de voitures en libre-service, disponibles à des bornes moyennant un abonnement), s’ils rentrent peu à peu dans les mœurs, leur utilisation reste très marginale. Avec l’essor des outils connectés, le Département a pourtant adopté une politique volontariste en faveur de ces nouvelles mobilités, dans le double objectif d’apporter une vraie alternative et répondre aux enjeux environnementaux. « 74% des kilomètres sont parcourus en voiture dont plus de la moitié avec un conducteur seul ! », constate Jean-Claude Peyrin, vice-président des transports et des déplacements. Création de parking-relais ou de lignes de covoiturage (comme Illicov dans le Grésivaudan), incitations au télétravail : plusieurs projets innovants sont en cours, en collaboration avec les différentes autorités organisatrices de mobilités, pour booster ces mobilités émergentes. Pragmatique, le Département pour autant va continuer d’œuvrer à l’amélioration des TROUVER DES ALTERNATIVES EFFICACES À L’« AUTOSOLISME » infrastructures routières et ferroviaires jugées indispensables pour une majorité d’Isérois – comme l’A480 à l’entrée de Grenoble, ou la ligne de train Grenoble-Lyon. « Aucun investissement n’a été fait depuis vingt ans ! Leur développement est indissociable de la performance des transports collectifs », poursuit Jean-Claude Peyrin. De plus, pour favoriser la pratique du vélo, le Département a aménagé à ce jour plus de 445 km de routes départementales (bandes, pistes, accotements revêtus…) et réalisé 37 km de voies vertes en consacrant en moyenne 2 millions d’euros environ par an. Il cofinance également les projets cyclables des collectivités le long des routes départementales. L’autre grand chantier pour le Département, c’est aussi une refonte totale de l’organisation des transports en Isère avec un pilote unique : « Actuellement, nous avons plusieurs autorités organisatrices de mobilités dont les réseaux ne sont pas interconnectés entre eux, avec des tarifs et des fonctionnements différents. Le projet, c’est de créer une structure unique, avec une offre globale qui sera bien plus simple d’accès pour les utilisateurs, intégrant le train, le covoiturage, le car, le vélo… » En attendant, la rentrée étant le moment propice aux bonnes résolutions, vous pouvez déjà consulter le site transisere.fr pour découvrir l’offre existante… Par Véronique Granger * sondage MV2 sur la mobilité des Isérois, juillet-août 2019 F. Pattou |