20 > L’ISÈRE AVANCE Thierry Morturier/> ISÈRE MAG I MAI/JUIN 2019 I #21 ZOOM DES CABINETS MÉDICAUX « NOUVELLE GÉNÉRATION » À Tignieu-Jameyzieu, petite commune du Nord-Isère, les habitants peuvent se rendre dans une maison de santé pluridisciplinaire (MSP) où travaillent six médecins, deux psychologues, une orthophoniste, et comprenant deux cabinets infirmiers. Cette structure fait partie des 22 MSP construites en Isère. « En termes de fonctionnement, c’est très intéressant. Exercer à plusieurs nous permet de confronter nos expériences et nos points de vue. Pour les cas les plus difficiles, comme les patients atteints de pathologies chroniques, on peut définir des protocoles de soins en commun. Grâce à un logiciel partagé, nous pouvons aussi accéder à toutes les informations sur nos patients et gérer plus facilement les urgences lorsque l’un de nous est absent », assure Florian Valle, jeune généraliste, qui a rejoint la MSP en janvier 2018. Les patients ont quant à eux l’assurance d’une meilleure qualité de soins. S’ajoute le confort de trouver en un lieu unique des médecins généralistes et d’autres professionnels de la santé. Ces structures séduisent beaucoup les jeunes générations, qui préfèrent travailler en équipe et ne veulent plus du modèle « sacerdotal » de leurs aînés. REPÈRES DES PARTENARIATS STRATÉGIQUES La faculté de médecine de Grenoble. Six médecins sont réunis en un seul lieu. A ttirer des médecins ici plutôt qu’ailleurs ne relève pas seulement du Département. Pour que son dispositif soit efficace, il a signé des conventions avec des partenaires stratégiques, comme l’agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes et les facultés de médecine de Grenoble et de Lyon. « Les incitations financières proposées par le Département sont très avantageuses, reconnaît Patrice Morand, doyen de la faculté de médecine de Grenoble. Mais nous devons renforcer l’information auprès de nos étudiants de deuxième cycle. L’enjeu est aussi de trouver de nouveaux lieux de stages en médecine générale pour susciter des vocations : alors que 50% des étudiants choisissent cette spécialité, les externes (bac + 4 à bac + 6) n’ont que deux semaines de stage hors des CHU. Il faudrait trois mois dans l’idéal. » De leur côté, les médecins généralistes, via leurs représentants, s’engagent à associer le Département dans toutes leurs actions contribuant à structurer l’offre de soins en Isère. « Nous allons contacter tous les médecins en âge de partir à la retraite pour les aider à trouver un successeur », explique Pascal Jallon, président de l’ordre des médecins de Grenoble. F. Pattou |