> 12 > L’ISÈRE AVANCE I ENTREPRISES D.R. PAS DE VACANCES… POUR LES CAMPINGS ! L’hôtellerie de plein air ne s’est jamais aussi bien portée en Isère, avec de nouveaux hébergements et des services qui séduisent les touristes de proximité ou les cyclotouristes. Le camping du Buisson, dans le massif de Belledonne, et ses yourtes grand luxe. ISÈRE MAG I MAI/JUIN 2019 I #21 du camping synonyme de vacances au rabais où l’on partage L » image toile de tente, matelas gonflable, partie de pétanque et douche collective, c’est fini ! Aujourd’hui, l’« hôtellerie de plein air » rime de plus en plus avec confort, voire avec luxe et glamour – du camping au « glamping » – tendance écolo-chic avec salon, cuisine équipée et salle de bains privative ! Pods (dômes en bois avec terrasse), kotas (petits chalets en hexagone), lodges ou bivouacs sur pilotis (avec garage à vélos), doubles mobile homes « spécial familles » recomposées : chaque année, les gestionnaires de campings investissent dans des hébergements toujours plus cosy et étoffent leur offre de services. « Cette montée en gamme répond à la demande de nos clients, justifie Franck Perron, président départemental de la Fédération Rhône-Alpes de l’hôtellerie de plein air. Notre capacité d’adaptation, c’est notre force ! » Le nombre des habitations légères de loisirs, selon l’observatoire d’Isère tourisme, a été ainsi multiplié par deux et demi en dix ans, pour constituer aujourd’hui près de la moitié de la fréquentation. « On continue bien sûr de louer des emplacements nus pour les campeurs purs et durs, notamment la clientèle nordique, poursuit Franck Perron. Mais quoi qu’il en soit, nous allons vers plus de confort. Les emplacements s’agrandissent, on rénove et on multiplie les sanitaires, on installe le wi-fi, une piscine couverte… Et on peut même faire les lits et le petit déjeuner, comme à l’hôtel ! » Lui-même gérant du camping du lac de Valbonnais, entre Oisans et Matheysine, a ainsi ajouté pour cette saison une salle de massage et une esthéticienne à sa gamme de prestations traditionnelles. Pour beaucoup, c’est un moyen de conquérir une nouvelle clientèle et d’élargir la saison. Situés sur le parcours de la ViaRhôna et de la route verte des Hollandais, près de Crémieu, Alain et Bénédicte Cochet, à la Ferme des Épinettes, ont investi dans des Plus besoin de savoir planter sa tente pour camper. lodges et des cabanes à vélos sécurisées, pour capter les cyclotouristes itinérants. « Quand on vient de faire 30 kilomètres à vélo, on n’a pas forcément envie de monter la tente ! On propose aussi une restauration sur place, pour éviter à nos clients d’avoir à bouger après la douche. » Avec 12 chalets et trois mobile homes, ce camping, parmi les rares ouverts toute l’année en Isère, peut aussi accueillir des employés de l’aéroport de Saint-Exupéry ou de la plateforme logistique de Saint-Quentin-Fallavier, qui profitent du calme et du cadre verdoyant. > UNE ACTIVITÉ OÙ IL FAUT INVESTIR TOUS LES ANS Grâce à sa nouvelle piscine couverte avec balnéo (500 000 euros d’investissement), le camping Le Coin tranquille, aux Adrets, s’affirme quant à lui comme une destination à part entière. « Nous sommes en pleine campagne dans les Vals du Dauphiné, une région qui n’a pas encore de réelle notoriété. Cet équipement est un déclencheur de réservations. On en ressent déjà les effets », se réjouit sa gérante, Martine Vallon. En altitude, où les nuits sont vite fraîches, l’enjeu est aussi de rallonger la saison avec des touristes de proximité. Sur les hauteurs de Saint-Martin-d’Uriage, dans le massif de Belledonne, le Camping du buisson séduit désormais des clients lyonnais et même grenoblois avec ses yourtes grand luxe de 40 mètres carrés tout équipées, avec jacuzzi privatif et vue imprenable sur le Vercors. « Les gens viennent ici vivre une expérience en pleine nature dans un cadre d’exception », affirme le gérant, Jean-Luc Gainon. Ces efforts sont payants : depuis dix ans, l’hôtellerie de plein air fait de plus en plus d’adeptes. Un séjour en camping répond aussi à des préoccupations écologiques toujours plus prégnantes : « Le tri sélectif, les économies d’eau et les énergies renouvelables font partie de notre quotidien depuis longtemps », conclut Franck Perron. Par Véronique Granger |