> 18 > L’ISÈRE AVANCE 1968-2018 : ILS RACONTENT LEURS JO ELLE EST ENTRÉE DANS LA LÉGENDE DU SKI « Les JO de 1968 m’ont laissé un souvenir impérissable. Parmi les moments les plus émouvants, la cérémonie d’ouverture avec le général de Gaulle et la compétition de slalom dames où Georges Pompidou est venu nous féliciter. Les quinze jours à Chamrousse avec l’équipe de France m’ont aussi beaucoup marquée », témoigne Annie Famose, 73 ans. Championne du monde de slalom en 1966, cette Pyrénéenne sportive hors pair est entrée dans la légende en 1968 aux Jeux olympiques de Grenoble, où elle a décroché deux médailles (argent et bronze). Dans son sillage, le ski, jusqu’alors réservé à une élite, s’est largement démocratisé. « À cette époque, l’équipe de France était au top de sa forme. Tous les sportifs étaient des amateurs motivés. Les qualités mentales avaient autant d’importance que les dispositions physiques. Nous avons donné l’exemple et fait naître une véritable passion pour la discipline chez les filles et les garçons. » ISÈRE MAG I JANVIER/FÉVRIER 2018 I #14 IL EST L’ŒIL ET LA MÉMOIRE DES JO DE 68 « Une légende dit que le film de candidature a été déterminant dans l’obtention des JO », souffle malicieusement Jack Lesage. À 95 ans, installé dans le Trièves, ce reporter et cinéaste passionné de montagne a toujours l’œil aussi pétillant. Et il se souvient comme si c’était hier de cette journée épique de 1964 à Innsbruck où il projeta son court-métrage Trois roses, cinq anneaux devant les 52 membres du Comité international olympique (CIO). « Le docteur Michallon, maire de Grenoble à l’initiative de la candidature, m’avait commandé ce film et avait insisté pour que je sois là. J’avais veillé à ce que le commentaire soit le plus court possible, pour les nonanglophones, avec un maximum d’images de nos massifs bien enneigés. J’avais aussi eu l’idée de filmer la joie des petits Grenoblois qui partaient chaque jeudi avec le ski-club au col de Porte : à la fin de la projection, il y a eu des applaudissements… j’ai su ensuite que c’était exceptionnel. Et tous les autres candidats avaient montré des diapositives… » IL DÉFEND LA CULTURE OLYMPIQUE ELLE PORTE LES COU- LEURS DE LA FRANCE Geo Perli est connu dans la région comme footballeur – il a été champion de France à 18 ans, en 1960, et président du club de foot de Grenoble. Il a aussi des talents de plasticien. Deux passions qui pour lui n’ont rien d’antinomique, bien au contraire : « Le sport est une activité culturelle à part entière », revendique celui qui a été à l’origine du musée Géo-Charles à Échirolles – du nom d’un sportif et poète olympique, primé aux JO de 1924. Ce credo est aussi celui du Conservatoire observatoire et laboratoire des JO de Grenoble (Coljog), qu’il a cofondé en 2000 avec Jack Lesage, Paul Blanc et Bernard Loucel afin de transmettre et développer en Isère cette culture olympique qui lui est chère. « L’olympisme est aussi un humanisme », rappelle-t-il. Fortement mobilisé pour ce jubilé, le président du Coljog espère fédérer des personnalités iséroises autour d’un lieu pérenne de partage et de formation à Grenoble, associant les mondes public, privé et associatif. Par Annick Berlioz et Véronique Granger ANNIE FAMOSE JACK LESAGE GEO PERLI ANAÏS CHEVALIER MÉDAILLÉE OLYMPIQUE REPORTER D’IMAGES PRÉSIDENT DU COLJOG BIATHLÈTE, GRAND ESPOIR FRANÇAIS « J’espère décrocher la médaille d’or et faire honneur à ma discipline et à mon pays », clame Anaïs Chevalier. Originaire de Saint-Martin-d’Hères, cette biathlète de 24 ans portera les couleurs de la France aux XXIII e Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang, en Corée du Sud. En 2014, elle avait déjà participé aux JO de Sotchi. « Concourir pour des olympiades est le Graal de nombreux champions. C’est une vraie réjouissance, même s’il faut s’entraîner très durement. On partage des valeurs fortes, comme le courage et le dépassement de soi. » Vicechampionne de monde de sprint et de poursuite junior en 2011, elle intègre l’équipe de France la même année et enchaîne les succès. Son premier trophée marquant est une 14 e place au sprint d’Oberhof en Allemagne en 2014. En 2017, elle finit troisième en sprint féminin, remportant sa première médaille individuelle en championnat du monde. |