Territoires d’Isère Un espace mariant modernité et ruralité C. Lacrampe C. Lacrampe » Philippe Coquet, président, depuis 20 ans, de la Joyeuse Boule d’Eybens qui compte des sportifs de haut niveau évoluant dans l’élite française. » Christine et Patrick Perconte, sœur et frère, 4 e génération à travailler la terre de Gières, produisent des céréales et du maraîchage. Le centre de Poisat, véritable cœur de vie, regroupe l’école maternelle, le centre socio-culturel et sportif, un centre de santé, la mairie, l’espace culturel Léo Lagrange et différents commerces. Poisat est une commune paisible et agréable à vivre dont les 4/5 de son territoire sont composés de prairies et de terrains arborés. De beaux circuits de sentiers balisés permettent de s’élever au-dessus de la plaine et de s’aérer à deux pas de la grande ville ! Si Poisat est dans la continuité d’Eybens, Gières en est bien séparée par une colline et par Saint-Martin-d’Hères. Deuxième commune la plus peuplée du canton, Gières s’est développée encore plus au nord dans la vallée du Grésivaudan. On la rejoint par la rocade sud ou en longeant le campus universitaire qui occupe une partie importante de son territoire. La commune, mariant modernité et ruralité, est un triangle bordé au nord par l’Isère sinueuse, à l’ouest par Saint-Martin-d’Hères, à l’est par les collines des contreforts du massif de Belledonne. Un peu plus du quart de sa population active travaille dans l’enseignement ou la recherche. La commune compte aussi de nombreux sportifs et quelques athlètes de haut niveau qui s’entraînent grâce aux équipements de l’UFR APS, Unité de formation et de recherche Activité physique et sportive. S’ajoute la Des sportifs… et des chercheurs C. Lacrampe » Bastien Auzeil, 22 ans, athlète giérois, champion de France 2012 de décathlon, s’entraîne sur le campus pour les JO de Rio. plaine des sports qui accueille des événements sportifs importants. Troisième particularité giéroise : le maraîchage et la culture de céréales. La zone des Voûtes, que l’on surnomme le potager de Grenoble, implantée dans une boucle de l’Isère inondable, fertile et non constructible, fournit un quart du maraîchage consommé dans l’agglomération grenobloise. D’ailleurs, la commune abrite une association gourmande réputée, Les Saveurs de Gières, fondée au milieu des années 1990 par le regretté Jean-Pierre Barus, gièrois connu comme chroniqueur gastronomique. Cette association culinaire s’attache à apprécier au mieux les produits du terroir et à les cuisiner avec respect et inspiration. Gières, D.R. Un centre de recherche mondial Depuis 2008, Eybens abrite le centre de recherche mondial de l’activité Power de Schneider Electric, leader de la gestion de l’énergie (120 000 employés dans le monde). Plus d’un millier d’ingénieurs et techniciens œuvrent à la mise au point d’outils performants, dont les bornes de recharge électriques EVlink pour les véhicules présentées au dernier salon de l’automobile. Schneider Electric teste sur le site eybinois, grandeur nature, des solutions de recharge ultra-rapide. Le centre de recherche est associé à Renault et Nissan : il s’agit de mener des recherches, mais aussi des politiques de production et de marketing complémentaires afin de populariser ces voitures propres. D’ores et déjà, Schneider Electric a installé 4 000 points de charge en France, pour des villes, des stations de ski, des hôtels ou des particuliers. Le groupe en installe 400 nouveaux par mois et espère doubler rapidement ce rythme. Quant aux chercheurs de Schneider, ils s’attachent à réduire encore les temps de recharge et à trouver de nouvelles solutions énergétiques… » Découverte Des six forts qui ceinturent Grenoble, celui du Mûrier (Gières) était le plus armé. Sur les hauteurs, ces édifices militaires assuraient M. Giraud Le fort du Mûrier ou la défense de l’art la défense de la ville. Face au fort du Bourcet à Corenc, avec lequel il pouvait croiser ses feux pour barrer la vallée du Grésivaudan, le fort du Mûrier fut édifié en 1879. Affecté à l’artillerie jusqu’en 1915, il comptait une garnison de 542 militaires et une trentaine de canons. Durant la Première Guerre mondiale, le fort servit de dépôt de prisonniers allemands. En 1944, les nazis encerclèrent le hameau du Mûrier, réputé abriter des résistants, et arrêtèrent tous les hommes valides, en sélectionnèrent une trentaine qu’ils cantonnèrent au fort avant d’en envoyer 12 parmi les plus jeunes vers les camps de la mort. Cinq ne revinrent pas. Ce qui n’empêcha pas le fort d’être à nouveau le siège de plusieurs actes de résistance. Après la guerre, le fort du Mûrier servit de dépôt de matériel et fut finalement vendu à la ville de Gières en 1978. C’est aujourd’hui l’un des fleurons du patrimoine historique de la ville. Inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1993, il est dédié à l’art et à la culture. Ses 13 casemates abritent des ateliers d’artiste (musicien, sculpteur, peintre, graphiste, comédien, circassien, danseuse...) ou le siège d’associations et de coopératives artistiques sous la bonne garde d’Abdel Amid Laghouati, artiste d’origine algérienne qui réside sur place. Les canons sont loin ! Voici un lieu de paix et d’art, au cœur de la Frange verte et de la forêt, à cinq minutes du centre de Gières avec vue sur Grenoble d’un côté, le village de Venon sur sa colline et de l’autre, et sur les massifs alentour. >36 Isère Magazine - novembre 2012 |