DES LETTRES POUR APAISER LES MAUX D’Alain Lentillon. Éditions Beaurepaire. 626 p.28 € . C’est un témoignage remarquable, une histoire vraie sur la Grande Guerre, sur la condition des femmes restées seules à l’arrière, sur le front, les tranchées, l’insouciance perdue et la vie qui, malgré tout, suit son cours. Alain Lentillon a retrouvé au fond d’une armoire les 1 400 lettres échangées par son grand-père et sa grand-mère, entre 1914 et 1918. Après un travail minutieux de documentation, il raconte l’histoire d’Étienne et Marie-Louise qui s’étaient juré de s’écrire tous les jours. « Quand donc reviendra le temps des autrefois, quand nous étions si contents tous les deux ? » Les extraits de lettres d’Étienne, qui participe aux batailles de la Somme et de la Marne, ira à Verdun et jusqu’en Italie, croisent le récit des saisons et des corvées que sa femme doit assurer à la ferme. GRENOBLE GRENOBLE LIVRES ON SORT I ENSEMBLE TRIÈVES, TOURNANT DE SIÈCLE D’Emmanuel Breteau. Arnaud Bizalion Éditeur. 206 p.30 € . Pour Trièves, tournant de siècle, le photographe Emmanuel Breteau a rassemblé 20 ans de photographies glanées dans les communes rurales du massif. Depuis ses premiers clichés en 1988 à Roissard, où ce Parisien a choisi de s’installer, les enfants sont devenus adultes et les jeunes ont remplacé les anciens. Le travail a lui aussi évolué, même si, aux côtés des nouvelles technologies, on note un retour à la simplicité et au geste artisanal. « Ce travail est bien plus qu’un reportage, c’est une tranche de vie et un regard sur l’évolution du pays, de l’amitié et des complicités. » Une humanité perceptible dans chaque image de cet ouvrage qui est aussi le « catalogue » de l’exposition Alpes Là !, visible jusqu’au 4 septembre au Musée dauphinois. JUSQU’AU 17 SEPTEMBRE JUSQU’AU 31 MARS 2018 JUSQU’AU 30 SEPTEMBRE JUSQU’AU 29 OCTOBRE ABÉCÉDAIRE AMOUREUX DU JAZZ À GRENOBLE De A, comme Afrique, à Z, comme Zoom… En échos au festival Jazz à Vienne, le musée de l’Ancien Évêché présente 120 photographies, couleur et noir et blanc, réalisées par Pascal Kober, journaliste, photographe pour Jazz Hot (depuis 1987) et rédacteur en chef de la revue L’Alpe… Énergie des concerts, intimité des loges, salles de répétitions et moments saisis lors des tournées internationales des plus grands artistes… Les images de Pascal Kober révèlent le regard d’un photo-reporter passionné, témoin, depuis plus de quarante ans. De l’évolution du jazz et de ses musiciens. Au cœur de l’exposition, un piano est mis à disposition des visiteurs qui veulent s’offrir une pause musicale. Musée de l’Ancien Évêché. Entrée libre. 04 76 03 15 25. LA PHARMACIE HOSPITALIÈRE À L’AUBE DU XX E SIÈCLE À GRENOBLE Protégée depuis 1996 au titre des Monuments historiques, la « pharmacie » de l’hôpital de Grenoble sort de ses réserves pour raconter l’histoire de la fabrication des médicaments et l’évolution de la formation. Plus de 200 objets (cornues, fours, mortiers, balances, pressoirs, moules à cachets ou à suppositoires…) illustrent cette aventure qui passe des décoctions artisanales à la production de masse au XX e siècle. Clou de la visite, l’ensemble de meubles en chêne (et ses armoires à poisons) réunit plus de 500 bocaux et flacons témoignant de l’importance de l’activité pharmaceutique hospitalière à Grenoble. Musée grenoblois des Sciences médicales. 04 76 76 51 44. https://museesciences-medicales.fr/ANTHRACITÉS À LA MURE Le plateau Matheysin est célèbre pour ses mines de charbon qui ont assuré l’essor du secteur jusqu’à la fermeture des puits en 1997. Vingt ans après la dernière descente des mineurs au Villaret, la Matheysine se souvient. Ici, de 1860 à 1968, la mine a généré plus de 1 200 logements et les entreprises ont dû loger jusqu’à 4 000 salariés (piqueurs, électriciens, géomètres…). Cet habitat singulier témoigne de l’activité minière dans le paysage matheysin. Pièce centrale de la maison, la cuisine sert de décor à l’exposition et aux photos illustrant la vie de famille, l’arrivée de la main-d’œuvre étrangère, les loisirs. Des panneaux présentent la diversité des constructions  : logement primitif (mini-coron), immeubles des cités-jardins, villa design de l’ingénieur… Musée matheysin. 04 74 78 71 06. LA MURE ÉRIC VAUTHERIN À MORESTEL La Maison Ravier rend hommage à Éric Vautherin, artiste discret et d’une créativité exceptionnelle, disparu en janvier dernier. Peintre, il était également graveur et a mis au point une technique personnelle, utilisant à la fois photos, peintures et collages, dont le résultat, inédit, reste surprenant. L’exposition retrace le parcours de l’artiste à travers ses thèmes de prédilection  : baigneuses, femmes d’Alger, bouquets et natures mortes, mais aussi quelques illustrations du Bateau ivre, de Rimbaud. … Maison Ravier. 04 74 80 06 80. Entrée gratuite. www.maisonravier.fr MORESTEL #11 I JUILLET/AOÛT 2017 I ISÈRE MAG > 49 >