> 18 > L’ISÈRE AVANCE SAPEURS-POMPIERS, DES PROFILS ET DES MÉTIERS ANDRÉ BENKEMOUN BÉNÉDICTE GINET CHRISTLÈNE MOLÉ NINA VANOOREMBERG CONTRÔLEUR-GÉNÉRAL, 55 ANS, FONTAINE. IL DIRIGE 5 213 SAPEURS-POMPIERS « Je ne connaissais pas physiquement l’Isère, mais quand j’étais en poste en Seine- Maritime, on se comparaît souvent avec ce département en termes de capacité opérationnelle. On disait : ‘la Seine-Maritime, c’est l’Isère avec la mer !’ » Nouveau directeur départemental du service d’incendie et de secours de l’Isère, succédant au colonel Hervé Enard, le contrôleurgénéral André Benkemoun est diplômé de l’Ecole nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers. Après avoir été en poste dans l’Essonne, il a successivement dirigé le Sdis 47 (Lot-et-Garonne), le Sdis 25 (Doubs) et le Sdis 76 (Seine- Maritime). Au-delà de son rôle de management – 5 213 personnes sous ses ordres –, son rôle est d’être l’interface entre ses deux autorités de tutelle : le président du conseil d’administration du Sdis et le préfet de l’Isère. ISÈRE MAG I JUILLET/AOÛT 2017 I #11 CAPORAL, 28 ANS, GRENOBLE ELLE COUVRE TOUTES LES INTERVENTIONS Depuis 1976, les femmes peuvent entrer dans le corps des sapeurs-pompiers. Bénédicte Ginet a fait le pas il y a treize ans. « J’ai débuté comme jeune sapeur-pompier volontaire à la caserne de Saint-Savin. Le déclic est venu après avoir vu un reportage sur les premières femmes sapeurs-pompiers de Paris. » En 2013, elle réussit le concours de sapeur-pompier professionnel et intègre la caserne de Grenoble. Elle intervient dans tous les domaines, mais le secours à la personne représente 75% de son activité. « Le métier est très exigeant. Il y a souvent une ou plusieurs vies en jeu. Il faut beaucoup d’endurance et un mental d’acier. Les conditions sont difficiles, surtout quand on part au feu avec 16 kilos de matériel sur le dos. » Bénédicte a toutes les conditions physiques nécessaires. En 2012 et en 2014, elle a même été sacrée championne de France en parcours sportif sapeur-pompier. ELLE RÉPOND AUX URGENCES Micro-casque sur la tête, souris et clavier en main, devant deux écrans d’ordinateur, Christlène joue contre la montre. À chaque appel, elle a deux minutes pour évaluer la situation. Christlène fait partie des 90 opérateurs du centre de traitement de l’alerte (CTA) du Sdis de l’Isère, installé à Fontaine, le fameux numéro « 18/112 » des sapeurspompiers. « Dès qu’on décroche, le numéro apparaît sur l’écran. On prend toutes les informations : adresse, nature du problème… On les rentre dans une grille d’alerte qui est transmise automatiquement à la caserne concernée. Mais l’opérateur a toujours une marge d’appréciation. » Le métier est très éprouvant. « Chaque jour, 1000 appels nous parviennent, soit une centaine par opérateur. Dans la plupart des cas, il s’agit de situations de grande détresse. Il faut savoir rassurer, car la qualité de l’intervention dépend beaucoup des renseignements recueillis ». Par Richard Juillet et Annick Berlioz SERGENT, 34 ANS, FONTAINE JEUNE SAPEUR-POMPIER VOLONTAIRE 1 ÈRE ANNÉE, 14 ANS, SAINT-MARTIN- D’HÈRES ELLE APPREND LE MÉTIER C’est une jeune fille très motivée qui n’a pas froid aux yeux. Depuis septembre 2016, Nina est jeune sapeurpompier volontaire à la caserne d’Eybens. « L’idée m’a été soufflée par le meilleur ami de ma sœur, lui-même sapeurpompier volontaire. Plus jeune, je voulais entrer dans l’armée. J’aime la rigueur et la discipline. Ce qui me plaît chez les sapeurs, c’est l’aspect physique des activités. » Durant quatre ans, Nina va suivre une formation pour apprendre les gestes de premiers secours et les valeurs liées à la citoyenneté. Cette dernière est sanctionnée par un brevet qui permet de devenir sapeur-pompier volontaire et de partir en intervention. Actuellement en troisième au collège Edouard- Vaillant de Saint-Martind’Hères, elle plafonne à 15 de moyenne et souhaite se diriger vers un métier en lien avec le secours à la personne. |