> 12 > L’ISÈRE AVANCE thomas.ciezar@gmail.com OBJETS CONNECTÉS : L’ISÈRE EN POINTE Voiture, vêtements, poubelle, radiateur, ski, frigo ou douche… Les objets connectés sont déjà parmi nous et s’annoncent comme une déferlante dans notre quotidien ! Entre gadgets et vraies innovations, le consommateur fera le tri. Mais c’est une révolution industrielle en marche. Intégrant une puce basse consommation de STMicroelectronics, le pommeau de douche conçu par la jeune société grenobloise Hydrao permet de limiter sa consommation d’eau de façon ludique. C’est la coqueluche du moment… et une vraie évolution qui se prépare ! Avec 25 milliards d’objets connectés attendus pour 2025, l’Internet des objets – IOT, ou Internet of Things pour les initiés – concerne tous les pans de notre vie quotidienne et toutes les entreprises. Bien sûr, toutes ces innovations ne passeront pas à la postérité. La montre connectée est déjà en perte de vitesse et nombre de gadgets finiront à la poubelle (connectée ou pas !) s’ils ne sont plus remis à jour. Il n’empêche : le marché est estimé à 250 milliards d’euros et aucune entreprise ne peut s’en désintéresser ! > BUZZ INTERNATIONAL Sachant que pour faire communiquer les ISÈRE MAG I JUILLET/AOÛT 2017 I #11 objets, il faut au minimum des capteurs électroniques, du logiciel (pour leur permettre de réagir à leur environnement) et un réseau sans fil, l’Isère est à la pointe dans ce domaine : « C’est le seul endroit en France où l’on trouve toutes les compétences. On a les acteurs majeurs et les industriels qui intègrent de plus en plus de systèmes intelligents dans leurs produits », explique Laetitia Grenier à l’AEPI (Agence d’études et de promotion de l’Isère). L’IOT est ainsi l’un des sujetsphares du pôle mondial Minalogic, cœur de la French Tech iséroise : « Une bonne centaine de nos adhérents ont des projets liés aux objets connectés », confirme son président, Philippe Magarshack, vice-président de STMicroelectronics. Les puces basse consommation « L’Isère est le seul endroit en France où l’on trouve toutes les compétences pour créer des objets connectés. » fabriquées dans ses usines de Grenoble ou Crolles font d’ailleurs tourner pas mal d’objets intelligents isérois : la télécommande universelle Bixi, la tablette ISKN, la seringue intelligente d’Eveon… Une vingtaine de pépites iséroises, emmenées par l’AEPI et Minalogic, se sont ainsi retrouvées en février au dernier CES de Las Vegas – premier salon au monde sur les objets connectés, avec 3 800 exposants. Certaines ont fait le buzz : la LoveBox en bois dont le cœur palpite en recevant des messages d’amour, le pommeau de douche d’Hydrao qui change de couleur quand on consomme trop d’eau (trois fois primé !) , la télécommande universelle de Bixi, pour conduire ou cuisiner en pilotant sa tablette… > LA SÉCURITÉ : LE MAILLON FAIBLE Mais pour durer, ces innovations devront s’appuyer sur des protocoles de communication solides et sécurisés. C’est à Grenoble qu’a été inventé le réseau de télétransmission longue distance LoRa (low range, pour bas débit), qui est aujourd’hui l’un des trois ou quatre standards mondiaux pour faire communiquer les objets. Autre préoccupation majeure : la cybersécurité de ces objets communicants : « Aujourd’hui, c’est le maillon faible : moins de 10% sont bien protégés des hackers, alerte Thierry Fensch, directeur de l’innovation à STMicroelectronics. Il faut intégrer dès la conception des solutions d’authentification unique des objets et de cryptage des données. » Si un pirate prend le contrôle de votre pacemaker connecté ou de votre véhicule, cela peut devenir en effet une question de vie ou de mort. Et pas seulement pour l’entreprise qui les produit ! Par Véronique Granger d’infos et de photos sur www.iseremag.fr |