Des Scop en nombre croissant, une monnaie solidaire en 2013 : l’économie sociale et solidaire (ESS) fait son trou en Ille-et-Vilaine. Rencontres. L’économie à visages humains UN DOSSIER DE CORINNE DUVAL PHOTOS FRANCK HAMON L’ESS A SON MINISTÈRE > Pour la première fois, le gouvernement compte un ministère délégué à l’Économie sociale et solidaire rattaché au ministère de l’Économie et des Finances : depuis mai dernier, Benoît Hamon est le nouveau ministre délégué à l’ESS. Il sera à Rennes le 12 novembre prochain pour inaugurer la Maison de l’ESS (lire page 16). Elle a tout d’une entreprise ordinaire. À Louvigné-du-Désert, la Scom fabrique et assure le montage de charpentes métalliques destinées aux bâtiments commerciaux, industriels et administratifs. Elle travaille notamment sur le chantier de l’Espace citoyen à Cesson-Sévigné. Un bâtiment tout en rondeurs qui combine guichet unique d’information, salle des mariages, espace jeunesse… La Scom, qui existe depuis soixante ans, est aujourd’hui une société coopérative et participative, autrement dit une Scop. Ce qui fait d’elle un acteur de l’économie sociale et solidaire. Les salariés sont tous associés de l’entreprise. « Ça favorise l’esprit d’équipe et le partage des responsabilités. Dans les années quatre-vingt, l’entreprise a connu des difficultés. Les ouvriers ont montré leur volonté de maintenir l’entreprise à Louvigné. Le passage à un statut de coopérative en 1984 a redonné du dynamisme à la Scom », confirme Isabelle Brion. Un homme, une voix Rentrée en tant que comptable il y a quatorze ans, Isabelle a été promue directrice générale par ses collègues fin 2006. « Yves Jacq devait partir à la retraite. Le conseil d’administration a essayé de trouver une solution pour que l’entreprise reste pérenne. » En tant que Scop, la Scom bénéficie d’une gouvernance démocratique. Au conseil d’administration, c’est « un homme, une voix ». C’est aussi un état d’esprit : « le côté humain, l’envie que les collègues soient bien au travail. Des investissements ont été faits pour améliorer l’outil et le poste de travail. Nous sommes tous dans le même bateau et chacun a conscience de poursuivre le même objectif. Il serait faux de croire que dans une Scom, on est tous patrons. Il faut un capitaine et il « On a eu deux exercices très difficiles. Mais on investit tous les deux ou trois ans dans une grosse machine. Et on est toujours là. » existe un système hiérarchique. Mais le management est très différent. Je crois beaucoup à l’information et à la communication avec mes collègues. » Solidarité et tolérance Comme toute entreprise, la Scom est soumise à un impératif de rentabilité. « Elle subit son environnement économique, poursuit Isabelle Brion. Il ne faut pas se tromper dans les investissements. Je pense toujours à mes 24 collègues et à leur famille. À ce qui leur arriverait s’ils étaient au chômage. Mon objectif premier, c’est de consolider l’entreprise. » 14 NOUS VOUS ILLE OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2012 |