[34] L'Hérault n°261 novembre 2016
[34] L'Hérault n°261 novembre 2016
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°261 de novembre 2016

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général de l'Hérault

  • Format : (192 x 240) mm

  • Nombre de pages : 36

  • Taille du fichier PDF : 9,2 Mo

  • Dans ce numéro : bien vieillir en Hérault.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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LE JOUR OÙ… 1859 Cette année-là, un navire italien Le Saint-Stanislas, fait naufrage au large de Frontignan. À bord, une précieuse cargaison pour les viticulteurs du Midi. Et un mystère renouvelé. ? -47 L'avant et l'arrière. Étrave et étambot (gouvernail). C'est ce qu'il reste de mieux conservé d'une épave de 21 mètres qui gît par quatre mètres de fond à une encablure de la plage des Aresquiers, entre Maguelone et Frontignan. Découverte par un chasseur sous-marin en août 2008, elle attire l'attention du Drassm (Département des recherches archéologique subaquatiques et sous-marines), qui lancera des fouilles sous le nom codé « Aresquiers 12 ». L'inventeur a fait état de blocs de soufre posés sur des traverses, et les archéologues pensent immédiatement à un navire de transport en bois du milieu du XIX e siècle. À l'époque, un trafic soutenu venant d'Italie amène au port de Sète des cargaisons hebdomadaires de soufre. C'est un traitement souverain contre l'oïdium, un champignon qui ravage depuis 1850 les vignobles et menace de ruiner l'économie locale autant que toutes les vignes françaises. Les archives départementales sont mises à contribution pour percer le mystère du bateau englouti. Dans le tableau des naufrages, on trouve mention du Saint-Stanislas. Ce 22 — Novembre 2016 Un brick-goélette semblable au Saint-Stanislas (illustration tirée du site www.navistory.com) brick-goélette napolitain de 123 tonneaux, venant de Licata en Sicile, se rendait à Sète chargé de soufre quand il a heurté des rochers lors d'une tempête, s'est couché sur le flanc et a été submergé. Par chance, aucune victime ne fut à déplorer. Mystère résolu ? Las ! L'archéologie sous-marine n'est pas un long fleuve tranquille. Lors des sondages de juillet et août 2015, l'hypothèse du Saint-Stanislas va tomber à l'eau. L'équipe du SRA (Section de recherches archéologiques) de Frontignan - une vingtaine de plongeurs bénévoles formés aux méthodes scientifiques -, sous la houlette du docteur en archéologie Laurence Serra, retrouve dans l'épave une pièce à l'effigie de Napoléon III datée de 1863. Les débris immergés devant la plage des Aresquiers ne pouvaient donc être ceux du Saint Stanislas. Le mystère du bateau naufragé est donc relancé. Mais l'important n'est peut-être pas là, dans le nom du navire qui attend depuis un siècle et demi qu'on le tire de l'oubli. Sa cargaison, ou celle du Saint-Stanislas, montre à quel point le commerce du soufre fut intense dans notre région à partir de la seconde moitié du XIX e siècle. C'est que si l'on en connaissait empiriquement les effets, ce n'est qu'à partir de 1850 et la crise de l'oïdium qu'un ingénieur et viticulteur de génie, Henri Marès, va en définir précisément les doses et les conditions d'emploi pour lutter contre le fléau. Pour Pierre Bouldoire, conseiller départemental et maire de Frontignan, « durant toute cette période, c'est aussi grâce au dur labeur des gens de mer, souvent Italiens, à leurs sacrifices parfois, que fut sauvée l'industrie du vin dont l'Hérault était alors le premier producteur français et Frontignan le fleuron, avec son muscat vendu jusqu'aux États-Unis. C'est une belle leçon sur l'interdépendance des économies et les solidarités humaines. »
PATRIMOINE Le Département 1er soutien des ports 1 Le Département de l’Hérault possède huit ports. Un legs des lois de décentralisation, qui fait de la collectivité un acteur important de l’économie littorale. L’Hérault compte de nombreux ports. De taille plus ou moins grande, ils se dédient à la pêche, la conchyliculture et la plaisance. Le Département en possède huit. Six sont situés dans la lagune de Thau, et deux en bord de mer. Le fleuron  : Le Graud’Agde et sa criée publique ultramoderne (voir ci-contre). Cette compétence départementale est héritée des premières lois de décentralisation, en 1984. À côté de l'État, et des communes, le Département est amené à prendre en charge huit ports, liés à la pêche ou à la plaisance, sur l’étang de Thau et l’ouest du département. En 2014, la loi NOTRe* prévoit de rebattre les cartes. Les Départements seraient ainsi écartés de la gestion des ports. Mais les élus de France entière se mobilisent et la version finale de la loi maintient la compétence portuaire pour les Départements. L’enjeu n’est pas vraiment financier. Un port nécessite des investissements lourds et réguliers, des frais d’entretien importants, entre dragage et équipement des berges. Mais un port permet de soutenir l’économie locale. Et la plaisance est aussi un outil de valorisation touristique. « Soutenir les ports, c’est soutenir l’économie et l’emploi, souligne Audrey Imbert, conseillère départementale en charge de la conchyliculture et la pêche. Il est important d’être présent aux côtés des métiers de la mer, tout en préservant l’étang de Thau, magnifique mais fragile. Et l’activité plaisancière contribue à l’attractivité touristique du département. » * Loi portant Nouvelle organisation territoriale de la République. Audrey Imbert, conseillère départementale en charge de la conchyliculture et la pêche Le Grau-d’Agde, fleuron du Département « On le sait peu, mais la criée du port départemental du Grau-d’Agde est la deuxième criée publique méditerranéenne de France », observe Audrey Imbert, conseillère départementale en charge de la conchyliculture et de la pêche. Rénové en profondeur entre 2010 et 2014, le port de pêche a vu ses quais agrandis et modernisés, et surtout une transformation du bâtiment de la criée. Le poisson est désormais déchargé sur des bacs recouverts de glace, avant d’être amené dans la salle des ventes par un circuit automatisé. L’avantage  : une présentation qualitative qui favorise de meilleurs prix. Ici, 64 acheteurs professionnels acceptent de payer un prix plus fort qu’ailleurs  : 4,40 € le kilo de poisson en moyenne. Un tarif qui satisfait les pêcheurs. Conséquence  : l’attrait du Grau-d’Agde ne cesse de croître. Désormais, 97 navires, dont 10 chalutiers, y apportent leur marchandise. 1 500 tonnes de poissons y sont négociées par an, pour un chiffre d’affaires de plus de 5 millions d’euros. Et ce n’est qu’un début  : calibré pour les poissons de qualité supérieure, le port correspond parfaitement aux tendances de la pêche en Méditerranée. Les huit ports départementaux  : Le Barrou (Sète), Bouzigues, Le Grau-d’Agde, Marseillan Les Mazets, Mèze, Le Mourre-Blanc (Mèze), Tabarka (Marseillan), Vendres. Novembre 2016 — 23



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