Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, et Kléber Mesquida, président du Département, aux côtés des viticulteurs sinistrés. « La viticulture, c’est notre carte d’identité, et les vins sont les marqueurs de notre ADN. » Comment comptez-vous développer l’œnotourisme ? Nous sommes en train de construire avec les professionnels une route œnotouristique, un circuit global qui comportera des caveaux-relais. Ces caveaux seront des phares de diffusion sur les territoires. Ils pourront accueillir des séminaires, recevoir des groupes et proposer des dégustations de qualité. Ils seront également chargés de diffuser l’information sur les ressources de leur territoire : hébergement, restauration, programmation culturelle, richesses historiques et patrimoniales, activités de plein air, etc. L’idée est d’abord d’inciter les Héraultais à découvrir ou à redécouvrir leur département. Il s’agit aussi de proposer aux visiteurs extérieurs des circuits de visites qu’ils pourront poursuivre d’une année à l’autre. 6 — Octobre 2016 La réforme territoriale modifie la répartition des compétences entre collectivités. Qu’est-ce qui va changer pour les Héraultais ? Il faut d’abord savoir que la loi Notre* a supprimé la compétence générale pour les départements et les régions. Ces collectivités n’exercent désormais que leurs compétences spécifiques. Ainsi, la Région est désormais seule compétente pour le développement économique. Nous allons donc conventionner avec elle pour qu’elle nous délègue la capacité de continuer à intervenir, notamment en faveur de l’agriculture et de la viticulture. Même chose pour les transports. La Région devient autorité organisatrice de transports. Or nous avons dans l’Hérault un syndicat mixte, le seul en France, qui marche très bien. Nous allons donc passer, là aussi, des conventions avec la Région pour continuer à exercer cette compétence. Les discussions semblent moins faciles avec la Métropole de Montpellier ? La loi Notre* a prévu deux cas de figure. Soit le Département et la Métropole s’entendent sur le transfert à cette dernière d’au moins trois compétences départementales, sur une liste qui en compte huit. Soit il n’y a pas accord, et dans ce cas les huit compétences sont transférées en bloc à la Métropole. * Loi portant nouvelle organisation territoriale de la République Or il y a désaccord sur la culture ? La Métropole a demandé à prendre la compétence culture, notamment parce qu’elle est intéressée par l’amphithéâtre d’O et le théâtre Jean-Claude- Carrière, situés dans le Domaine d’O. Pourquoi le Département n'est pas d'accord ? D’une part, parce que le Domaine d’O nous permet de diffuser des événements culturels sur l’ensemble du territoire. D’autre part parce que les activités du Domaine d’O sont financées par tous les contribuables du département. Demain, si ces équipements sont transférés à la Métropole, leur financement reposera sur les seuls contribuables montpelliérains. La loi ne prévoit-elle pas aussi un transfert des moyens ? Si bien sûr, mais il faut savoir que la culture est une compétence facultative. Si les équipements du Domaine d’O deviennent métropolitains, nous devons transférer à la Métropole les moyens d’assurer leur fonctionnement ainsi que les personnels affectés à ce fonctionnement. Mais le financement des festivals et des actions culturelles ne fait pas partie de ces obligations. « Demain, si ces équipements sont transférés, leur financement reposera sur les seuls contribuables montpelliérains. » Que proposez-vous ? Je propose à la Métropole d’entrer dans la gouvernance de l’établissement public Hérault Culture, qui gère le Domaine d’O. L’amphithéâtre d’O et le théâtre Jean-Claude-Carrière pourraient être d'utilisation partagée. |