SPORT Le nouvel élan de la bouvine Les jeux taurins et les courses camarguaises continuent d’animer de nombreux villages héraultais. Leur profusion témoigne de la vitalité de la bouvine, tradition où taureaux et raseteurs sont les héros. D’avril à début novembre, pas moins de 700 courses camarguaises ont lieu dans les arènes de la Petite Camargue – le « triangle d’or » de la bouvine, à cheval sur l’Hérault, le Gard et les Bouches-du-Rhône. 332000 spectateurs assistaient l’an dernier à cette course spectaculaire où des raseteurs s’arment de courage et d’agilité pour attraper à l’aide d’un crochet des glands (pompons blancs) accrochés aux cornes du taureau et une cocarde (petit ruban rouge) fixée au milieu de son front. « C’est 40 000 de plus qu’en 2013, constate Jacques Mailhan, président de la Fédération française de la course camarguaise. Et les spectacles de rue des fêtes votives, tels que les abrivados, bandidos, ou encierros, continuent d’attirer beaucoup de monde. » Dans les 14 écoles taurines de la Petite Camargue 32 — Octobre 2016 (dont 6 dans l’Hérault) les élèves — de 10 à 20 ans — sont eux aussi un peu plus nombreux. 324 se préparent actuellement à prendre la relève et à devenir, peut-être, des graines de champion, à l’instar de l’exceptionnel Sabri Allouani, sorti de l’école de Vendargues. Tous ont démarré sur un carreton (cornes fixées sur un chariot mobile) avant de toucher la tête de leur première vache, à 14 ans. « Beaucoup de nos jeunes recrues sont déjà de très bons raseteurs. L’engouement revient », se réjouit Jacques Mailhan. Dans la confrontation du raseteur avec l’animal, quelles que soient les prouesses, la première vedette, c’est tout de même le taureau. + d’infos : www.ffcc.info Hicham Fadli Président de l’Association des raseteurs « Un défi personnel qui demande du courage » « On fait ce métier par passion pour le taureau, avec l’impression d’appartenir à un milieu unique. Raseter est une discipline sportive qui demande une grande agilité. Il faut courir très vite, sauter au-delà de barrières, avoir de l’endurance. Il y a une vraie émotion, notamment lorsqu’on touche la tête de l’animal la première fois. Le face-à-face de quinze minutes chrono avec une bête élevée à l’état quasi-sauvage est un défi personnel qui demande du courage en même temps qu’une connaissance et une vraie maîtrise de soi et une hygiène de vie plutôt stricte. Il y a actuellement beaucoup d’Héraultais dans la catégorie Ligue, des stagiaires qui viennent de sortir de l’école taurine. C’est très prometteur pour l’avenir de ce sport. » L’Hérault c’est : 23 arènes 35 manades 6 écoles Baillargues, Pérols, Mauguio, Vendargues, Lunel, Portiragnes. |