18/GIRONDE 108/JEUNESSE. 16/25 ANS " Je vais passer les 35 prochaines années à peindre des avions, j’ai trouvé ma voie ! " Charlie Bloquée à l’entrée du monde du travail, cette génération cumule les difficultés : pas d’emploi donc pas de logement et très souvent, pas de moyen de transport donc pas d’emploi ! Travail, logement, mobilité, 3 leviers actionnés par le Département pour permettre à un jeune de prendre son envol. Sur 3 numéros, le Département revient sur les 3 piliers du parcours d’autonomie des 16/25 ans. ÉPISODE #1 : L'INSERTION 16-25 ans, prendre son envol La formation de la 2 e chance Charlie quitte l’école à la fin de la 3e. Il ne supporte pas le rythme en apprentissage électricité, tient un mois en CAP garçon de café et navigue de régions en petits boulots grâce à l’intérim jusqu’au jour où il perd son permis de conduire. « C’est vrai, je n’ai pas été sérieux, reconnaît-il, j’étais instable, je ne savais pas où j’allais. Des soucis de santé, le chômage, j’avais du mal à me projeter dans l’avenir. » Amélie, elle, n’avait pas le niveau en langues pour se spécialiser dans l’hôtellerie. Après une expérience stressante dans la téléprospection, elle voulait se réorienter vers un métier manuel. En panne, tous les deux ont poussé la porte de la mission locale qui leur propose une formation de 6 mois en peinture industrielle assortie d’un beau défi : repeindre, à la demande de Dassault, un avion de légende, le Falcon 20G, l’avion des gardes-côtes américains des années 70. Pour eux, ce chantier formation baptisé "nouvelle chance" porte bien son nom. « On a peint un vrai avion qui servira d’emblème à toute l’entreprise ! Je l’ai mis direct sur mon CV, déclare fièrement Charlie. Je vais passer les 35 prochaines années à peindre des avions, j’ai trouvé ma voie ! J’ai mûri aussi. » Il a déjà trouvé un stage chez IFI-Peinture, un sous-traitant de Dassault et sait qu’il y aura des embauches à la fin de l’année. « Je vais tout faire pour m’intégrer, j’espère que 2014 sera mon année ! » Pour Amélie, aussi, s’ouvrent de nouvelles perspectives : « Ce n’est pas comme à l’école ici. Ce n’est plus une question de niveau mais de motivation. On est tous égaux quel que soit notre âge. Avec un groupe de 12, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, l’ambiance est tranquille. Les plus âgés ou expérimentés transmettent leurs trucs, les plus jeunes, leur énergie. Ça partage. » La formation se terminera par le passage d’un diplôme qui lui permettra de postuler dans tous les domaines concernés par la peinture industrielle. « J’aurai un vrai métier. Je pourrai peut-être travailler au Canada, mon rêve… » |