[33] Gironde n°101 jan/fév/mar 2013
[33] Gironde n°101 jan/fév/mar 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°101 de jan/fév/mar 2013

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général de la Gironde

  • Format : (217 x 290) mm

  • Nombre de pages : 24

  • Taille du fichier PDF : 5,4 Mo

  • Dans ce numéro : il était une fois en numérique.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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8/Gironde 101/insertion & autonomie vers l’emploi. les aides aux 18-25 ans L’insertion. Questions croisées à Philippe Madrelle et Robert Lafore À quelques mois des Assises départementales de l'insertion et juste après la Conférence nationale de lutte contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale : regards croisés sur l'insertion avec Philippe Madrelle et Robert Lafore. Robert Lafore, professeur de droit public, directeur honoraire de sciences po bordeaux Gironde : Depuis trente ans, pourquoi a-t-on tant de mal à réduire le nombre de personnes au RSA ? Robert LAFORE : Malheureusement, les choses n’ont guère évolué si l’on compare les effets du RMI pendant les vingt années de sa mise en œuvre et ceux aujourd’hui du RSA. Le problème de l’exclusion sociale et professionnelle semble résister à ces remèdes : bien sûr on enregistre des sorties vers le haut, minoritaires certes mais méritoires ; cependant, une partie dominante des allocataires, soit ne s’engage que marginalement dans l’insertion, soit reste enfermée dans les dispositifs dédiés sans pouvoir en sortir ; et puis, tel Sisyphe et son rocher, il faut recommencer car de nouveaux « exclus » se présentent… Cela ne doit pas conduire à minimiser les effets de ces politiques qui mobilisent les efforts de services divers et qui, à tout le moins, ont amélioré les situations individuelles et sans doute évité des décrochages massifs. Le fond de l’affaire, selon moi, tient dans les mutations de l’emploi qui devient plus sélectif, concurrentiel et exigeant, sans préjudice bien sûr de la « crise » qui commence dans les années 80 et dont on ne parvient pas à sortir ; outre la question de la création d’activités permettant au plus grand nombre de vivre selon les standards minimaux de nos sociétés, une réflexion doit être conduite sur les statuts d’emploi : comment réarticuler, pour tous, l’accès à l’emploi et la protection par l’emploi, ce qui a été fait durant les Trente Glorieuses et ce qui se défait depuis vingt ans. Quoi qu’on dise, l’insertion ou « l’inclusion » passe par la reconnaissance, la stabilité et la sécurité qui sont liées à une activité socialement reconnue et organisée en conséquence. Gironde : L’état a-t-il raison de se reposer sur les acteurs locaux ? Robert LAFORE : Je pense qu’il ne peut y avoir d’insertion si la mise en œuvre concrète en est confiée au pouvoir central. L’insertion suppose la mise en place de réseaux d’acteurs connectés aux réalités des territoires où elle doit se réaliser. Autrement dit, seules des structures fortement implantées localement peuvent penser et développer ces politiques qui supposent de relier les acteurs économiques, ceux de la formation notamment professionnelle et les divers intervenants de l’action sociale. Signature des premiers contrats d’Emplois d’Avenir au Conseil général Ces contrats s’adressent à des jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas diplômés et visent à offrir, sur la durée, les conditions d’une première expérience de travail réussie. Cela implique un fort engagement de l’employeur dont la priorité doit être l’accompagnement du jeune dans son parcours de professionnalisation. Le Conseil général a souhaité s’impliquer dans cette dynamique répondant parfaitement aux actions qu’il mène depuis des années pour faciliter une pleine intégration des jeunes, notamment sur le marché du travail. Une trentaine de contrats sont concernés. Les jeunes intéressés sont invités à s’adresser aux Missions Locales.
insertion & autonomie vers l’emploi. les aides aux 18-25 ans/Gironde 101/9 Le Fonds d’aide aux jeunes (FAJ) : il s’adresse aux jeunes Girondins de 18 à 25 ans, non scolarisés ni étudiants, en difficulté individuelle ou familiale avérée. Pour qui ? - L’âge moyen des jeunes aidés est de 22 ans - Plus de 60% sont sans aucune ressource au moment de la demande - 2 sur 3 sont au chômage - L’aide à la subsistance représente 65% de ces aides - 10% concernent des soutiens au cofinancement de formation - 14% des aides aux transports Le Contrat d’autonomie pour les jeunes (CAP’J) : il permet à de jeunes Girondins non étudiants de 18 à 25 ans de construire les premières bases préalables à tout travail d’insertion sociale et professionnelle. Insertion : quelles aides pour les jeunes ? + infos Ces aides sont cofinancées par le Conseil général. Renseignez-vous auprès des Missions Locales www.mission-locale.fr ou www.gironde.fr Philippe Madrelle, président du Conseil général Gironde : Philippe Madrelle, au gré des évolutions de la décentralisation, le Conseil général s’est vu confier de plus en plus de responsabilités sur le terrain de l’insertion. Pensez-vous que ce soit gage d’efficacité ? Philippe MADRELLE : D’abord, il convient de faire le distinguo entre processus d’insertion, au sens large, et dispositifs liés au RMI et au RSA. L’action du Conseil général ne se borne pas à la stricte gestion des allocataires du Revenu de Solidarité Active. Nous intervenons, à travers de nombreuses politiques, pour contribuer, prioritairement, à remettre dans le circuit de l’emploi celles et ceux qui en sont le plus éloignés. Notre implication dans le développement durable valorise la notion de clause sociale, aussi demandons-nous aux entreprises qui travaillent sur les grands chantiers du département de confier des heures de travail à des personnes en insertion. Ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres. S’agissant directement du suivi des allocataires du RMI puis du RSA, nous n’avons pas donné un blanc-seing à l’État qui se serait débarrassé d’un problème dont il n’aurait pas la solution. Nous avons d’abord eu en charge le volet insertion du RMI, puis le RSA mais notre objectif reste le même : prendre le dispositif pour ce qu’il est, un palier, mais, en aucun cas, une fin. Avec la crise que nous subissons, évidemment le nombre d’allocataires du RSA ne cesse de progresser, plus 11% ces derniers mois, au niveau national. Même si la situation est un peu moins tendue en Gironde qu’ailleurs, le Conseil général consacre au seul RSA plus de 13 500 000 euros par mois ! Bien sûr, l’efficacité dont nous pouvons faire preuve, même si elle reste perfectible, tient à la proximité de notre institution qui est au bon niveau, à l’interface entre les citoyens et les communes. À travers des services d’aide sociale territorialisés, via les Pôles Sociaux, nos agents ont la connaissance des réalités de chaque territoire girondin et peuvent tenter d’apporter les réponses appropriées. Malheureusement, le climat est tel que plus les allocataires sortent du dispositif, plus de nouveaux le rejoignent, victimes des vagues de licenciement et de la crise… Aide au permis de conduire L’aide du Conseil général visant à favoriser l’égalité des chances et l’autonomie s’adresse aux jeunes en difficulté d’insertion de 18 à 25 ans, notamment des zones rurales ou mal desservies par les transports en commun. Chantiers éducatifs : pour prévenir la marginalisation. Le chantier éducatif est destiné aux jeunes de 16 à 25 ans les plus en difficulté, ceux qui sont en rupture d’insertion. Comment ça marche ? Le jeune est rémunéré en échange de 70 h de travail sur la réfection de bâtiments communaux (Maison pour tous, peinture de salle de classe) mais aussi sur des projets communaux plus spécifiques. Certains de ces chantiers se déroulent au Domaine Départemental Gérard Lagors à Hostens, mais également sur des territoires municipaux ; une dimension importante puisqu’elle vise à restaurer les relations des jeunes participants avec les institutions et les habitants.



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