[30] Le Gard mag' n°96 avr/mai 2013
[30] Le Gard mag' n°96 avr/mai 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°96 de avr/mai 2013

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Gard

  • Format : (210 x 290) mm

  • Nombre de pages : 24

  • Taille du fichier PDF : 3,7 Mo

  • Dans ce numéro : découverte d'une grotte Chauvet gardoise.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Vu du Gard Guillaume Boccaccio : « Une première dans le Gard et une découverte bouleversante. » Le Gard aux origines de l’art ? C’est un petit article, paru dans une publication très confidentielle, qui a d’abord rendu compte de la découverte : récemment datées au carbone 14, les peintures de la grotte préhistorique de Baume Latrone à Russan intègrent le club très fermé des plus anciennes représentations humaines au monde. « Les travaux de Marc Azéma du Laboratoire de préhistoire de Toulouse démontrent que les dessins, déjà bien connus, ont été exécutés il y a 34 464 ans et qu’ils sont contemporains de ceux de la grotte Chauvet », explique Guillaume Boccaccio, docteur en préhistoire et médiateur au Musée d’Art Sacré de Pont Saint-Esprit. La grotte, ce Gardois en a suivi l’évolution : dégradée dans les années 70, restaurée en 1984, puis classée monument historique. Pour le préhistorien, « elle est unique. C’est avec leurs doigts que les artistes paléolithiques ont appliqué l’argile brune à même les parois. Cette technique n’est actuellement connue dans aucune autre grotte. Les dessins sont schématisés, parfois à l’extrême, montrant les étonnantes capacités de stylisation de ces artistes ». Un haut lieu de la Préhistoire Ces chefs-d’œuvre se méritent. Il faut laborieusement progresser, 240 mètres sous terre, avant d’atteindre la grande salle et son plafond de chapelle Sixtine. Sur les parois, la représentation d’un félin entouré de mammouths – profils épurés et perspective volontairement déformée, en une succession de cercles. Le chasseur est au centre, entouré de ses proies. 22 | LeGARDMAG | avril-mai 2013 « C’est une mise en scène, une ébauche de narration, le dessin est exécuté sans hésitation », souligne Guillaume Boccaccio. « À l’échelle du sud-est de la France, les gorges du Gardon sont, avec les gorges de l’Ardèche, les deux secteurs les plus riches en sites datant du Paléolithique supérieur », poursuit le spécialiste. Les sites préhistoriques ne manquent pas : une autre cavité à 800 mètres à peine de la grotte de Baume Latrone a livré silex et coquillages percés. La grotte de la Salpêtrière au Pont du Gard est un site majeur. D’autres études sont en cours dans la vallée de la Cèze. Les préhistoriens continuent leurs recherches. Et remontent patiemment aux origines de l’homme… Dont on vient d’apprendre qu’elles coïncident avec celles des premiers Gardois. DD La tête du félin réinterprétée comme un serpent au moment de sa découverte.
Anne-Marie Cassiers a eu un coup de foudre pour la filature Guisquet, l’une des rescapées des dix-huit que comptait Saint- Ambroix. Elle forme avec Gérard Menant un couple de sculpteurs généreux qui, après avoir installé leurs ateliers respectifs dans l’établissement rénové, ont décidé de faire partager l’esprit du lieu au plus grand nombre. Du 8 au 20 mai prochain, la 5 e édition du Printemps de la sculpture en Pays de Cèze accueillera ainsi, en pleine nature, 300 œuvres contemporaines d’artistes professionnels : terre, fer, bronze… L’événement, biennal, avait connu une fréquentation de 5 000 visiteurs en 2011. Les voisins sont enrôlés dans l’aventure : Yves Simon, « viti-sculpteur » rebelle et chaleureux, propriétaire du Clos Des sculpteurs pris en filature La Roque, met à disposition son vignoble et son chai. Premier prix de trompette au Conservatoire, il aime le mélange des genres et la provocation : « Pour faire du vin, il faut avoir un prix d’académie d’art ! ». Il cultive le Tannat, un cépage rouge d’Uruguay… Et ça tombe bien : cette À gauche, les œuvres du sculpteur… à droite, de la sculptrice. année, le pays est à l’honneur, grâce à la participation d’artistes et d’étudiants de l’École des Beaux Arts de Montevideo, en lien avec ceux des Beaux Arts de Montpellier. Ils s’installeront dans le parc, entre la rivière et le Ranquet, avant même l’ouverture de la manifestation au public. Omar Mesa, ambassadeur d’Uruguay en France, parraine l’exposition et tous les « moments suspendus » organisés pour l’occasion : ateliers tango, chants, soirée œnologique, projection dans les écoles d’un film uruguayen d’animation (Selkirk) etc. Spécialisé dans le bronze, Gérard Menant n’hésite pas à faire visiter son atelier, en rappelant que « ce type de sculpture, c’est 9 métiers en un : cireur, mouleur, grappeur, fondeur, ciseleur, patineur, socleur… » et qu’il faut être patient : la cuisson peut durer de 30 à 40 heures ! (Ici à gauche aux côtés d’Anne-Marie Cassiers et Yves Simon) Une galerie à ciel ouvert D’autres voisins organisent spontanément le « off » de l’événement. « Le relais est pris, la formule peut évoluer », commente la sculptrice. Les scolaires viennent le matin visiter le parc – une sensibilisation que soutient le Département depuis le début. Le reste du temps, ce sont les familles qui se dispersent tranquillement dans la nature. « Beaucoup de gens, en zone rurale, ne pousseraient pas la porte d’une galerie. Ici, ils peuvent se promener librement, et même s’approprier de petites œuvres », commente Gérard Menant. La sculpture, issue de la main de l’homme, fait écho au patrimoine industriel et viticole local. C’est une démarche cohérente, authentique. Et les œuvres donnent au jardin un supplément d’âme… » PF Saint-Ambroix, du 8 au 20 mai. Renseignements : tél. 06 72 84 85 83, lafilature30.com Un bâtiment tout en transparence, en communion avec la nature. avril-mai 2013 | LeGARDMAG |23



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