Innovation Céline Bland, « tête chercheuse » qui contribue à la notoriété du Gard bien au-delà de ses frontières. Céline et la dernière séquence (d’ADN) Allons du très grand à l’infiniment petit : Marcoule, 5 000 employés ; CEA * : 1 500 salariés ; chercheurs : 700 ; Département de biochimie et de toxicologie nucléaire de la direction des sciences du vivant : 80 ; femme doctorante de 28 ans cherchant à améliorer l’annotation du génome permettant de prédire la position et la fonction des gènes : 1, Céline Bland. Un cas exemplaire, qui justifie la bourse L’Oréal France- Mieux comprendre le fonctionnement des êtres vivants Unesco-Académie des sciences que cette ingénieure chimiste formée à Lyon vient de recevoir, et qui vise à encourager les femmes à se lancer dans la recherche. Céline emploiera ces 15 000 € à visiter des labos partout dans le monde, participer à des congrès, notamment au Japon… Car la motivation, elle l’a depuis longtemps : « Ma passion des sciences était précoce, et après des séjours à l’étranger (un contrat à San Diego, un projet pour un labo de l’Indiana près de Chicago, et mon projet de fin d’études près de Munich), je me suis portée candidate à une thèse repérée sur un site de recherche ». Véritable « artiste scientifique » Son cursus a séduit Jean Armengaud, chef du laboratoire de biochimie des systèmes perturbés (labellisé « chercheurs d’avenir confirmés », ce qui vaut à cette thèse un cofinancement de la Région), qui insiste sur les qualités de sa recrue : « la curiosité, l’imagination – car, si on répète les expériences déjà réalisées par d’autres, on n’inventera jamais rien, il faut être un peu artiste – mais aussi la persévérance, pour rebondir après un résultat négatif, et le dialogue, car c’est un travail d’équipe. » Céline, de son côté, apprécie l’encadrement pédagogique et les moyens dont l’équipe est dotée, comme ce spectromètre de masse dernier cri. L’enjeu, en recherche fondamentale ? Mieux comprendre le fonctionnement des êtres vivants : « Par exemple, on a estimé à environ 25 000 les gènes humains, mais leur nombre précis n’est toujours pas connu, dix ans après avoir séquencé le génome ». D’où l’intérêt de la protéogénomique, consistant à intégrer au niveau de l’annotation du génome des données collectées sur les protéines. Céline sélectionne des microorganismes, récupère des protéines et les analyse en spectrométrie de masse. À l’avenir, ces recherches permettront de certifier les bases de données des génomes car, actuellement, 15% des informations collectées sont fausses. Quant à son avenir à elle, Céline le voit « toujours dans la recherche mais appliquée, dans l’industrie pharmaceutique ». PF (*) Commissariat à l’énergie atomique 24 | LeGARDMAG | décembre - janvier 2013 |