Routes : le Département sur le pont Trois facteurs sont à l’origine des accidents de la route : l’automobiliste (son comportement : vitesse, addiction, non-respect du code) ; le véhicule (mal entretenu ou défaillant) ; l’infrastructure. Or le Conseil général ne peut agir que sur ce dernier volet – même s’il soutient aussi la Prévention routière dans ses actions de sensibilisation – et le réseau routier gardois n’est pas particulièrement accidentogène : « Les rapports des services de l’Etat attestent que 90% des accidents sont imputables à des fautes de conducteurs, rappelle Fabien Potier, directeur de l’Exploitation, de l’Entretien et de la Gestion du Réseau. Il reste qu’un seul mort est un mort de trop ». D’où la forte mobilisation du Département pour connaître et comprendre les circonstances des accidents afin, le cas échéant, de sécuriser davantage les infrastructures. Une cellule pour des vies Très tôt, le Conseil général s’est ainsi doté d’une cellule accidentologie, « avec des 10 GARD mag’n°74 - octobre 2010 correspondants locaux qui se rendent sur les sites des accidents, collectent les informations et établissent des diagnostics préalables aux futures opérations d’aménagement », explique Vincent Volken, chef du service Exploitation et Sécurité. Ce sont aussi les agents de la DGADIF * qui interviennent pour baliser et sécuriser les lieux, puis remettre en état la chaussée après un accident : 35 agents pour 4 500 km de route sont mobilisables 24h/24, 365 jours par an... « Toutes les données sont ensuite centralisées, précise Bernard Fournet, responsable de la cellule. Une carte des accidents permet alors de repérer les zones sensibles ». Prévenir avant de guérir Mais le mieux est d’anticiper pour agir dès l’élaboration des documents d’urbanisme, et la DGADIF est consultée pour avis par les services instructeurs de l’Etat. « Au-delà des actions habituelles d’un gestionnaire de voirie pour sécuriser son patrimoine (aménagement de carrefours, Page réalisée par P.F. Les agents de la DGADIF* sont appelés sur le lieu des accidents, tout de suite après les premiers secours. 61 morts sur les routes gardoises du 1er janvier au 31 août 2009, 49 tués en 2010 sur la même période. Une amélioration mais un bilan humain toujours trop lourd pour le Département qui se mobilise afin de rendre plus sûr son réseau, même si la sécurité reste l’affaire de tous. Accidents de la route : pas de fatalité traitement des obstacles latéraux, rectification de virage...), on peut noter, dans le Gard, ce souci d’intégrer la sécurité routière en amont dans le processus d’élaboration de tout projet routier », conclut Vincent Volken. « Tous nos aménagements obéissent à des critères de sécurité – comme, par exemple, la suppression d’un créneau de dépassement sur la RD 6 580 – parfois au détriment de la fluidité et de la vitesse », confirme Fabien Potier. « Nous avons plusieurs leviers d’action. Notamment, grâce à ses pouvoirs de police, le président du Conseil général peut réduire la vitesse hors agglomération ou mettre en place des lignes continues », rappelle Gérard Druelle, dont l’expertise est requise sur ces questions. * La Direction Générale Adjointe des Déplacements, Infrastructures et Foncier du Conseil général. En 2009, les 1 216 accidents corporels recensés sur l’ensemble du réseau routier du Gard (y compris les autoroutes, routes nationales et communales) ont fait 90 victimes et 1 561 blessés. La moitié concernait les routes départementales. L’ambition de la France, pour 2012, est de réduire à 3 000 le nombre de personnes tuées sur les routes. « Pour contribuer à atteindre cet objectif, le Gard doit poursuivre ses efforts, d’autant que sa démographie croît fortement, entraînant une augmentation conséquente du trafic routier », souligne Thierry Blaclard, le directeur de la DGADIF. |