Dossier Manger mieux La santé par le menu Précurseur quand il a recruté une diététicienne pour veiller à l’équilibre alimentaire des collégiens gardois, dès 2001, le Conseil général a fait de son programme d’éducation du jeune consommateur un copieux plat de résistance... résistance à toutes les mauvaises habitudes : « Il faut casser les représentations, pour que les rations soient réellement adaptées aux besoins des collégiens, que les menus soient équilibrés et que les élèves puissent retrouver le vrai goût des aliments », confie Aurélie Codou, en charge de cette mission. Une diététicienne au collège Avec des tables de découverte (de pains semi-complets, d’huiles d’olive...) animées par des élèves, des activités comme la composition de menus et des conseils simples (lire les étiquettes des produits qu’on achète, boire de l’eau plutôt que des sodas), la jeune femme répond à la demande de collèges de plus en plus nombreux. 53 établissements servant 15 000 à 20 000 repas : l’enjeu est sérieux et le levier d’action puissant. « Ce qui intéresse les jeunes, c’est moins leur santé proprement dite que l’origine des aliments, leur mode de production, les métiers... » 10 GARD mag’n°70 - mai 2010 La diététicienne du Conseil général (à droite sur la photo), lors d'une intervention au collège Antoine Bigot à Nîmes. La direction de l’éducation du Conseil général soutient d’ailleurs l’action des Civam du Gard, qui organisent des rencontres entre producteurs et élèves. Et le réseau Racines Gard-Lozère, créé en 1995, accueille les jeunes convives et leurs enseignants sur leurs exploitations. « Les cuisiniers des collèges sont aussi concernés : une centaine d’entre eux a participé à des actions de sensibilisation à une alimentation saine. De son côté, le laboratoire départemental d’analyses programme des formations à la sécurité alimentaire », rappelle Aurélie Codou. Enfin, manger bio peut être l’occasion de manger mieux. Des repas bio sont servis dans les collèges volontaires, une à dix fois par an depuis 2005. Bio : « Jouer collectif » Pour encourager ces initiatives, le Conseil général s’est engagé à prendre en charge une partie du surcoût pour les cantines, en accordant 1 € par repas bio servi. En 2009, 13 nouveaux collèges ont intégré le programme « Manger bio », portant la participation à 39 collèges. Près de 90 000 repas ont ainsi été aidés (30 000 en 2006). Pour 2010, ce sont 45 collèges qui ont prévu de s’engager. Et le Conseil général franchit une nouvelle étape en proposant aux établissements scolaires non plus une aide au repas bio, mais une participation de 20% à leurs achats globaux de produits bio. Ainsi, au lieu de manger occasionnellement un repas 100% bio, les collégiens auront au quotidien dans leur assiette un ou plusieurs composants bio. L’étape suivante ? Etendre le bio aux autres secteurs de la restauration collective. Une opération test a été menée, en novembre dernier, dans trente-quatre sites volontaires : 9 213 repas bio ont été servis dans des crèches, un centre de formation d’apprentis, une maison de retraite, des sites de restauration municipale etc. Le Conseil général, le Civam Bio et l’association Un plus Bio ont accompagné dans cette démarche l’ensemble des structures volontaires. 5,4 tonnes de produits bio ont été commandés, 9 fournisseurs gardois sollicités... « Car l’enjeu est bien de structurer une filière bio gardoise capable de répondre à la demande locale – tâche à laquelle s’attelle le Département, avec la Chambre d’agriculture et les Civam », rappelle Gérard Garossino, vice-président du Conseil général délégué à l’agriculture. L’opération sera reconduite à l’occasion du Printemps Bio, du 7 au 13 juin, pour toutes les structures gestionnaires d’un restaurant collectif du département. P.F. |