Après le succès de la liste « Tous unis pour le Languedoc-Roussillon » aux élections régionales des 14 et 21 mars dernier, vous avez été désigné vice-président de la Région délégué à l’aménagement du territoire. Comment comptez-vous relever ce nouveau défi ? Damien Alary : « L’intérêt de ma délégation, c’est de pouvoir mener une politique transversale sur le territoire. Elle suppose une capacité à se projeter dans l’avenir et une vraie ambition pour notre région. La tâche est vaste. Il faudra agir sur les principaux leviers de l’aménagement du territoire : les transports, l’habitat, l’occupation de l’espace et les grands équipements. Il faudra veiller aussi à un équilibre dans l’accès pour tous à la ressource en eau et aux soins. Or j’ai fait en sorte que les élus gardois reçoivent en délégations ces diverses missions : développement économique pour Françoise Dumas, logement pour Corinne Giacometti, politique de la ville pour Nelly Frontanau, préventionsanté pour Robert Crauste, viticultureagriculture pour Fabrice Verdier – pour ne citer qu’elles. Ainsi, la cohérence des politiques régionale et départementale s’en trouvera renforcée. » 2 GARD mag’n°70 - mai 2010 Elections Damien Alary : l’esprit d’équilibre Précisément : en quoi l’expérience départementale a pu vous préparer à assumer cette délégation à la Région ? D.A. : « Pour moi, toutes les politiques départementales concernent l’aménagement du territoire, que ce soit la généralisation du haut débit, ou la création de zones d’activités comme le Bois de Minteau, le financement du contournement ferroviaire de Nîmes-Montpellier ou encore l’implantation de maisons médicales de proximité. Cette expérience gardoise a nourri ma réflexion, comme l’a fait mon parcours professionnel au sein de la Direction Départementale de l’Agriculture. Mes divers mandats mais aussi cette dernière campagne des régionales, avec la rencontre des habitants des quartiers, ont renforcé ma détermination à agir, notamment pour gérer les déséquilibres intraurbains, mais aussi les déséquilibres entre zones urbaines et rurales. Le Département a une place naturelle dans cette réflexion qui concerne directement les compétences, obligatoires et facultatives, d’un Conseil général : maîtrise du foncier, mobilité, logement, économie, tourisme, culture et agriculture... Au-delà de la réflexion, le Gard est d’ailleurs déjà un acteur du SRADDT, le schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire qui trace les perspectives et la stratégie de la Région pour les vingt prochaines années. Notre Département a même été un précurseur quand il a, par exemple, mis en place les plans locaux d’urbanisme (PLU) durable, initiative qui pourra être généralisée à la région. » Puisque vous préparez déjà le Gard de demain, quelle vision avez-vous de l’avenir de notre territoire et des enjeux pour ses habitants ? D.A. : « Nous allons devoir faire face à une explosion démographique. Les prévisions estiment à 170 000 habitants l’accroissement de la population dans le Gard d’ici 2030... soit l’équivalent des villes de Nîmes et d’Alès réunies ! Or nous sommes déjà confrontés à une raréfaction du foncier et des ressources naturelles. L’enjeu est de permettre une meilleure répartition des emplois et des populations entre les territoires ruraux et urbains, de faciliter l’accès aux services et aux transports collectifs en respectant les conditions du développement durable. Je veux accompagner une dynamique de rapprochement entre les agglomérations de Nîmes et d’Alès, une étape dans la « métropolisation » de l’axe Sète- Montpellier-Nîmes-Alès. Il s’agit non pas de construire une nouvelle communauté d’agglomération mais de mailler l’ensemble du territoire en mutualisant les politiques publiques pour répondre aux besoins nouveaux des populations. » |