[30] Le Gard mag' n°68 mars 2010
[30] Le Gard mag' n°68 mars 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°68 de mars 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Conseil Général du Gard

  • Format : (200 x 270) mm

  • Nombre de pages : 16

  • Taille du fichier PDF : 3,4 Mo

  • Dans ce numéro : dessinons une enfance souriante.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Dossier... Suite de la page 7 mes sociaux, médicaux et éducatifs qui sont sources de difficultés au sein de la famille. Nous avons passé avec les services de périnatalité des maternités et de pédiatrie des conventions pour intervenir très tôt et prévenir toute situation à risque. A titre d’exemple, un poste de sagefemme coordinatrice a spécialement été créé pour organiser l’entretien prénatal précoce au 4 e mois de grossesse. Nous avons également mis en place tout un réseau de professionnels pour mieux encadrer des mères ou futures mères dans le cadre de la promotion de l’allaitement maternel. Le Département veut favoriser le maintien de l’enfant au sein de sa famille. N’est-ce pas risqué, dans certaines situations ? L’absence de risque est impossible. Même dans les familles dites « sans histoire », l’incertitude demeure. Mais cette prise de risque, évaluée avec finesse, engage le professionnalisme de l’ensemble des acteurs de terrain, formés et rompus à cet exercice. Nous avons choisi de poser un regard positif sur les familles et souhaité reconnaître leurs compétences naturelles. Sans porter de jugement moral, nos professionnels recherchent la collaboration des parents dans l’intérêt de l’enfant. Il est bien évident qu’en cas de danger avéré et d’évolution problématique, la justice est saisie. Existe-t-il des liens, selon vous, entre précarité et enfance en danger ? C’est un raccourci dangereux et, en l’occurrence, mensonger. Plusieurs études ont démontré le contraire. Malgré tout, il est évident que la précarité ne facilite pas l’harmonie des relations familiales. Vivre dans un deux-pièces ou un appartement dégradé, être préoccupé par ce qu’on va donner à manger à ses enfants le soir ne rend pas particulièrement disponible à l’écoute et à la prise en compte de l’enfant. Ce facteur de risque est patent mais le Département a mis en place des dispositifs (légaux et extralégaux) permettant de le repérer le plus précocement possible et d’accompagner les parents. Et c’est parce que le Département est sur le front du logement et de l’emploi qu’il est à même d’être le meilleur « bouclier social ». 8 GARD mag’n°68 - mars 2010 Vécu Janine Delsuc : une vie restaurée Sa réussite ne lui a pas été servie sur un plateau : si, aujourd’hui, Janine Delsuc s’affiche en restauratrice comblée, jeune maman d’une adorable fillette, son enfance appartient à un autre univers. « Je ne veux pas oublier d’où je viens : je suis née à Alès dans une famille très modeste. Mon père est décédé quand j’avais huit ans. Il était difficile pour ma mère de nous élever, mon frère, ma sœur et moi. » Aînée de la fratrie, elle est devenue une sorte de maman de substitution : « Je n’ai jamais voulu être placée en foyer, pour ne pas perdre ce lien familial. » Ce sont donc les services sociaux qui sont venus à eux : la famille a bénéficié d’une Action éducative à domicile (AED) de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) – autrement dit un éducateur du Conseil général est intervenu pour soutenir l’adulte dans sa fonction parentale et accompagner les enfants. Janine a aussi été reçue en accueil de jour dans une MECS (Maison d’enfant à caractère social), bénéficiant ainsi d’une aide aux devoirs après l’école, et d’activités de loisirs le mercredi. Ensuite, grâce à un « contrat jeune majeur », elle a pu prendre son autonomie, voler de ses propres ailes : « Il fallait que j’accepte de m’occuper de moi. » Elle décroche son bac et rencontre son mari très jeune, alors qu’ils ne sont pas encore diplômés de l’école hôtelière de Saint-Jean-du- Gard. « J’ai toujours voulu m’en sortir. Je m’étais fixé des règles : pas de drogue, pas de cigarette, pas d’alcool. » Ils multiplient les petits boulots et économisent chaque sou gagné. Stéphane Delsuc est lui-même issu d’une famille modeste. Rien ne leur est donné. Il part se former chez des chefs étoilés, notamment Marc Veyrat en Haute-Savoie. Quand ils reviennent à Alès, c’est pour créer à vingt-cinq ans leur propre restaurant. En 2006, ils rachètent un mas du XIX e à Saint-Privat des Vieux. Le Vertige des Senteurs, restaurant gastronomique, a la réputation de garder les pieds sur terre, avec une cuisine inspirée des produits de saison du terroir magnifiés par ce chef inventif et surdoué, distingué jeune talent régional par le GaultMillau pendant que son épouse recevait le trophée de la meilleure hôtesse. C’est effectivement en gardant les pieds sur terre que le couple a réussi son parcours. « Avec la crise, on a failli tout perdre. Nous avons cessé de nous verser nos salaires pour sauver l’entreprise. Nous ne prenons jamais de congés et réalisons tous les travaux de rénovation et d’aménagement nousmêmes. Nous ne dépensons que lorsque nous en avons les moyens. » Ancienne athlète de haut niveau malgré son allure menue, Janine a le sens de l’effort. Elle se souvient avec émotion de l'éducateur qui lui a montré une issue possible, quand le quotidien était difficile. Pour les services sociaux du Conseil général qui l’ont accompagnée, elle reste une référence. P.F.
Foyer de l’enfance Un refuge pour se reconstruire Géré par le Conseil général, le Foyer départemental de l’enfance, à Nîmes, est le principal lieu de placement temporaire pour les enfants et adolescents âgés de 0 à 21 ans. Il évalue les situations de chacun avant de proposer une orientation adaptée à l’intérêt de l’enfant. Cette action associe les parents dans une logique de maintien du lien familial. Ce mardi après-midi, le calme règne dans les couloirs du Foyer départemental de l’enfance. Un silence « surprenant » quand on sait que l’établissement accueille une soixantaine d’enfants, dont une majorité d’adolescents en proie à des difficultés d’ordre psychologique, scolaire, voire médical. « Les problèmes de discipline font partie de notre quotidien mais, depuis quelques mois, l’atmosphère est beaucoup plus détendue », souligne la directrice, Estelle Charles. La mise en place, en septembre dernier, du pôle d’activités STARTER n’y est certainement pas étrangère. Des ateliers de couture, d’esthétique, de réparation, de boucherie, de maçonnerie et activités sportives, encadrés par des éducateurs, accueillent ainsi les jeunes déscolarisés, du lundi au vendredi. « En même temps qu’une occupation, nous essayons de susciter chez eux un goût à la formation professionnelle. Le foyer de l’enfance n’est pas seulement qu’un toit », répète Estelle Charles. Leur éveil commence à la pouponnière Parmi les nombreuses salles du Foyer départemental de l’enfance, il en est une qui respire l’innocence et ne manque pas d’attendrir adolescents et employés du foyer gardois qui s’y aventurent. Un « royaume » de gazouillis, de couches et de biberons où est accueillie une dizaine d’enfants âgés de quelques jours à trois ans, et confiés par le service de l’aide sociale à l’enfance du Conseil général. « C’est la seule pouponnière du Département », explique Estelle Charles. Au-delà des soins dévolus traditionnellement aux nourrissons, l’accent est porté sur les activités d’éveil. Ainsi, un jardin d’enfants permet la mise en place d’activités ludiques et éducatives, chapeautées par une psychomotricienne et des puéricultrices. Là encore le lien familial est privilégié : les parents sont invités à passer du temps avec leurs enfants. Dossier En 2009, 116 enfants ont été accueillis par le Foyer départemental de l’enfance dont une dizaine au sein de la pouponnière. Une solution adaptée pour l’enfant Pas seulement un toit, mais bel et bien une structure où l’accueil se veut temporaire. « En théorie, les enfants qui nous sont confiés sur décision de justice, ou selon les souhaits des parents, sont accueillis pendant environ trois mois sauf exceptions », précise la directrice. Le temps pour l’équipe pluridisciplinaire du foyer (médecins, éducateurs spécialisés, psychologues, psychiatres, auxiliaires de puériculture etc.) d’évaluer la situation personnelle et familiale de l’enfant, mais aussi d’envisager une solution adaptée à la sécurité et à l’épanouissement du jeune. Un retour au sein de la famille, une orientation en famille d’accueil ou au sein d’un autre établissement sont alors étudiés. « Avec l’assistance sociale, les magistrats, le personnel de l’Education nationale, les professionnels de santé, les parents sont nos premiers interlocuteurs. A chaque fois que c’est possible, nous privilégions le maintien du lien familial », explique Estelle Charles. Scolarisation, suivi et soutien de la scolarité, accès aux soins, éveil de la curiosité, accès aux loisirs et aux vacances, développement de la citoyenneté, valorisation des compétences professionnelles, artistiques ou sportives, accompagnement vers l’autonomie : autant d’actions développées par le foyer gardois qui en font aujourd’hui une structure incontournable dans la protection de l’enfance. I.T. Plus d’infos sur n°68 - mars 2010 GARD mag’9



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