Personnes âgées et handicapées 2 L’allongement de la durée de la vie pose le problème inédit de la dépendance liée au grand âge. Les personnes handicapées aspirent à une existence autonome, mais elles ont besoin de services d’aide à domicile. Autant de raisons, pour le Conseil général, de plancher sur un schéma d’autonomie innovant (2010-2014), en concertation avec ses partenaires. Le point avec Bernard Portalès, vice-président du Conseil général en charge des solidarités. La prise en charge de la dépendance a généré, dans le Gard, la création ou la consolidation de 2 000e.t.p (emplois équivalent temps plein) dans les services d’aide à domicile et de 700e.t.p. dans les Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EPHAD). Le futur schéma d’autonomie prévoit aussi de développer des solutions alternatives : accueil familial, hébergement temporaire, habitat regroupé, gardes itinérantes de nuit... D’autant qu’avec une retraite inférieure à la moyenne nationale (980 € contre 1 200 €), un coût mensuel constaté d’établissement aux alentours de 1 750 € et la diminution de la solidarité familiale, les personnes âgées doivent affronter une situation inédite. Il est urgent d’agir... 163 000 Gardois ont plus de 60 ans. 20 000 adultes et enfants bénéficiaires d’une prestation pour personne handicapée dans le Gard. 1 100 personnes handicapées accueillies en établissement. Retrouvez le futur schéma d’autonomie en 7 thèmes sur GARD mag’n°68 - mars 2010 Innover pour l’autonomie Comment le Conseil général peut-il anticiper les grandes évolutions de la société ? « Notre Département est l’un des rares à évaluer ses politiques sociales, selon le vœu de son président Damien Alary. Ces évaluations nous ont alertés très tôt sur les ajustements à prévoir. Et, dès 2007, nous avons cherché à ancrer nos actions sur des territoires pertinents. Ce « repositionnement de l’intervention sociale » s’est traduit, dès 2009, par la création de quatre Unités territoriales d’action sociale et d’insertion (UTASI), avec des avantages certains pour l’usager : un guichet unique dans les centres médico-sociaux, une adaptation des réponses aux réalités diverses des territoires... Nous avons voulu anticiper le vieillissement général de la population. Que la dépendance soit liée à l’âge ou au handicap, nous souhaitons offrir un vrai choix entre le maintien à domicile, avec tout l’accompagnement nécessaire, et l’hébergement en institution spécialisée. » Quelle place est faite à la parole des citoyens ? « La participation du citoyen – usager, administré, habitant voire client – est essentielle à la plus juste expression de ses besoins et à la proposition de solutions adaptées. Des Gardois ont donc été invités à co-élaborer le nouveau schéma de l’autonomie des personnes, conformément à la charte de la concertation citoyenne (voir p.13). Concrètement, 8 groupes de travail de 15 à 20 personnes se sont réunis pour repérer les besoins et chercher collectivement de nouvelles réponses sociales. Leurs propositions seront soumises à un comité de pilotage et aux élus. Pour mettre en œuvre une offre de proximité adaptée, le Conseil général va aussi développer le travail en transversalité avec les services de l’Etat et les autres acteurs de l’autonomie. Rendez-vous au mois de juin pour un point d’étape. » Page réalisée par P.F. Quel bilan peut-on tirer des précédents schémas départementaux ? « Nous avions mis en place un programme ambitieux pour les personnes âgées dépendantes, et réalisé finalement davantage : 1 524 lits et places d’établissements d’hébergement (au lieu des 1 343 prévus), 86 en attente de financement... ce qui va nous permettre de rejoindre la norme nationale de 137,7 places pour 1000 personnes âgées de 75 ans et plus. Parallèlement, nous avons installé une organisation territoriale coordonnée pour permettre aux personnes âgées de rester le plus longtemps possible à domicile, grâce à des services de proximité de qualité et des structures favorisant l’alternance entre séjours en collectivité et à domicile. Résultat : dans le Gard, 65% des bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) vivent à domicile, alors qu’ils sont 50% au niveau national. Pour les personnes handicapées aussi, nous avons voulu favoriser l’autonomie et l’intégration dans la cité. 540 places d’accompagnement ont été créées dans les SAVS*, au bénéfice de 900 usagers. L’accessibilité aux transports départementaux a été grandement améliorée. Nous avons, là aussi, développé l’offre de service et créé 217 places d’accueil. 242 supplémentaires sont autorisées. » Pourquoi ne pas simplement reconduire ces deux schémas ? « Parce que le contexte a changé : contraintes budgétaires, impact des réformes institutionnelle et fiscale, dispositif législatif et réglementaire en pleine mutation. Dans ces conditions, notre Département a décidé d’élaborer un seul schéma en faveur de l’autonomie (pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap) qui couvrira la période 2010-2014 et s’inscrira dans un schéma départemental des politiques sociales composé de deux autres volets : « enfance et petite enfance » et « insertion et lutte contre les exclusions ». Ce schéma sera décliné dans chaque UTASI. » (*) Services d’accompagnement vers la vie sociale |