Dossier Agnès Marc, sage-femme de PMI au centre médico-social de Pissevin Je reçois en moyenne 180 patientes par an. En suivant correctement une grossesse, on peut éviter des prématurités, dépister des handicaps et assurer une prise en charge sociale globale. La future maman parle d’abord de sa grossesse, puis confie ses problèmes sociaux et économiques. Sur place, des assistantes sociales, des éducateurs, des puéricultrices, une infirmière et un médecin peuvent aussi l’aider. Le « plus » du Département ? La norme est d’une sage-femme pour 1 500 naissances, alors que, dans le Gard, elle est d’une pour 700. Et, dès 2003, nous avons mis en place une coordination avec les professionnels de la maternité, au CHU puis dans plusieurs cliniques. Ce travail en réseau est assez unique. Un protocole de suivi de grossesse est signé avec l’hôpital, pour que les futures mères bénéficient de toutes les consultations médicales nécessaires, échographies, prises de sang, monitorings etc. Le Conseil général a signé aussi une convention avec la CPAM pour l’aide à l’obtention d’une couverture maladie et la régularisation en urgence de dossiers prioritaires. Nous avons toujours eu l’intuition que le travail transversal en périnatalité et la prise en charge très précoce étaient les pivots d’un suivi de grossesse réussi. Nous avions d’ailleurs anticipé, dans le Gard, la loi de 2007 sur la protection de l’enfance qui a instauré l’entretien prénatal précoce... Nous cherchons à rendre les patientes autonomes, on s’appuie sur leurs compétences, on les « réassure ». Elles sont ensuite à même d’inscrire leurs enfants à la crèche, de prendre rendez-vous au laboratoire, de contacter des associations... Le travail de notre médiatrice culturelle et familiale (unique dans le département) est également très précieux pour traduire leurs demandes. 8 GARD mag’n°67 - février 2010 Gérald Rachou, spécialiste de l’eau et chargé de la protection des ressources au SATEP Anne Le Noc, assistante sociale au centre médico-social du Mas de Mingue à Nîmes Plus qu’un métier, c’est une vocation, passionnante puisque chaque jour est différent, mais aussi éprouvante car nous sommes parfois confrontés à des situations très difficiles. On doit en être conscient quand on décide de passer le diplôme d’Etat. Au quotidien, nous sommes les relais entre les différents acteurs sociaux du département, comme la caisse d’allocations familiales, les associations de quartiers, la protection maternelle infantile, les centres communaux d’action sociale, les bailleurs sociaux etc. Nos actions concernent à la fois le logement, la santé, l’emploi, l’éducation, la vieillesse : autant dire tout ce qui participe à la vie du citoyen. Une personne qui rencontre des problèmes avec le versement de prestations sociales vient nous voir, tout Boire, faire sa toilette, laver la vaisselle : l’eau est indispensable à la vie. Il faut la protéger et en assurer une bonne distribution. C’est dans cette optique qu’intervient, en partenariat avec l’Agence de l’eau, le service d’assistance aux traitements des eaux potables créé par le Conseil général au sein de la direction de l’eau, de l’environnement et de l’aménagement rural. Avec mon collègue Erick Perraud, nous répondons aux sollicitations des collectivités locales qui travaillent sur leurs installations de distribution d’eau potable, la régularisation de leurs captages etc. Cela concerne près de deux cents communes. La lourdeur des tâches administratives et de la réglementation peuvent vite devenir un casse-tête pour les petites collectivités. Alors, avant la réalisation d’un nouveau captage, nous allons travailler avec la mairie à évaluer les futurs besoins en eau. Puis, avec les entreprises spécialisées, nous effectuerons l’étude hydrogéologique du site, nous allons consulter les bureaux d’études, assurer le suivi technique et procéder à des visites d’expertise. Ce travail de l’ombre est l’une de nos principales missions. Un autre versant de notre action concerne la veille qualitative de l’eau. Dans le Gard, les études montrent que cette ressource est d’excellente qualité. Là encore, nous travaillons avec les communes dans la mise en place d’actions pour lutter contre les pollutions bactériologiques ou celles liées aux pesticides. Tout ce travail en amont permet aux habitants de consommer, sans crainte, l’eau qui sort du robinet.comme celle qui a du mal à faire face aux dépenses du quotidien. On peut aussi évoquer les femmes victimes de violence ou les enfants qui rencontrent des difficultés scolaires liées à leur environnement familial... Avec l’élargissement des compétences du Département, nous travaillons également beaucoup sur la constitution des dossiers de l’APA* et du RSA. Notre organisation, avec ses 29 centres médicosociaux, nous permet d’être à l’écoute de tous les habitants en milieu rural comme urbain. Ce souci de proximité s’inscrit dans la politique menée par le Département. C’est une mission d’accompagnement et non d’assistanat. (*) Allocation personnalisée d’autonomie |